Garnison de la Légion Pourpre - Tard dans la nuit.
La lueur de l'astre nocturne baignait de sa lumière faiblarde la grande bâtisse flottante sur son rocher, errant dans un ciel dégagé et calme. Pas de lumière aux différents vitraux des chambres, c'est l'heure du repos bien mérité pour chaque soldat de la Légion.
Comme d'habitude, une flamme danse dans le bureau du commandant, elle danse si bien qu'elle semble animée d'une certaine humanité qui la rend attachante presque séduisante si son contact n'était pas si dangereux. Elle éclaire une main posée sur un vélin aux armoiries de la Légion ainsi qu'une plume couchant des mots.
"Bien il ne me reste plus qu'à écrire ce petit texte et j'aurais la toutes les informations nécessaires pour parfaire ma maitrise en alchimie. Ce recueil sera le mien, la ou j'écrirais toutes les recettes que je trouverais dans mon apprentissage."
Satisfait de ses écrits, Ezeckiell prit un second ouvrage qu'il déposa devant lui en poussant le précédent d'un geste mou. La tranche du livre indiqué clairement le sujet, les plantes et les potions associées. Certes le centre de soins avait un stock suffisant en potions, baumes et pierre cicatrisantes mais cela ne lui suffisait, il voulait prévoir plus en cas d'attaque surprise et massive.
Malgré sa position stratégie, l'île flottante, en cas de riposte ennemie serait le premier endroit frappé et donc par déduction le lieu où il y aurait le plus de blessés graves. Même avec la présence de tout les Médicis, les soins ne sauraient être assez rapides pour essuyer une seconde attaque à la suite.
Agasio avait fait construire une petite réserve dans son propre bureau ainsi que dans celui du commandant afin d'y placer plusieurs potions et soins de premières nécessité. Ezeckiell lui avait aussi fortement conseillé d'en placer dans chaque chambre du moins dans les tiroirs de chaque commode pour avoir de quoi guérir les blessures n' importe où et surtout rapidement.
Le second ouvrage se referma dans un bruit sourd. Le commandant s'étira de tout son long poussant un léger bâillement, signe d'une certaine fatigue. Mais il n'alla pas se coucher. Il poussa la porte de son bureau et prit la direction de la bibliothèque afin d'y prendre un nouveau livre.
Sa main se posa avec une certaine énergie sur la poignée de la porte donnant sur le couloir. Susaku et Midamal étaient de part et d'autre, montant la garde comme chaque soir ou le Commandant en avait besoin. il les salua en souriant puis annonça sa destination en leurs demandant de veiller à son bureau.
La bibliothèque était circulaire, monté sur deux étages et haute comme trente Shugos les uns sur les autres. Pas de bazar ici, chaque livre était à sa place. Ses doigts glissèrent sur les reliures puis sa main s'arrêta sur la tranche d'un épais ouvrage vert foncé. Sans titre mais recouvert d'une légère couche de poussière.
"Le voila ! L'herbier d'Agasio ! Étonnant qu'il ne soit pas dans son bureau..."
Après cette trouvaille, Ezeckiell sortit de la bibliothèque avec l'ouvrage convoité. Arrivé à son vaste bureau il salua une nouvelle fois ses gardes du corps et s'enferma à clef afin de ne pas être dérangé.
Pendant ce temps en dehors du bastion, la sentinelle chargé d'alerter la garnison en cas d'attaque avait les yeux rivés sur l'horizon brumeux. Elle était proche d'une grosse cloche et avait à sa disposition des canons et un râteliers d'armes impressionnant. Mais comme toutes les nuits, rien ne pointé au loin. La pauvre sentinelle ferma les yeux un instant quand une vive douleur lui déchira la poitrine. Surprise elle resta un moment les yeux clos et les rouvrit bien vite quand elle entendit siffler le second projectile.
Au loin une ligne d'ailes noires, il fallait donner l'alerte mais une autre douleur lui arracha un soupir, une autre flèche transperça le mollet de la sentinelle qui n'eut pas le temps d'émettre le moindre cris quand une troisième vint se planter en travers de sa gorge.
L'archer Asmodien fit un signe à ses camarades et en quelques secondes le bastion fût cerné, silencieusement, sans une alerte, la Légion Pourpre allait connaitre une nuit des plus longues.