Chapitre 25

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 Les flammes léchaient la peau de mon bras avec avidité mais je ne ressentais aucune douleur. Les paroles de la femme qui souriait devant moi chuintaient dans mes oreilles. Je ne restais concentré que sur une chose  : Les mots qu'elle gravait sur ma peau.

La souffrance était telle que les cris restaient bloqués dans ma gorge et mes yeux terriblement secs. Elle enfonçaient ses ongles dans ma peau, traçant des lignes saignantes. Elles me l'arrachait me plongeant dans une transe semi-consciente. Le déchirement que subissait mon moral et ma conscience s'accroissait à mesure que le poison distillait son venin dans mes pores. Pareil à un boa, elle resserrait sa prise, comprimant mes os et mes muscles. Lacérant mon épiderme encore et encore. Les affres de l'inconscience m'absorbait mais ceux de la douleur me gardait éveillé. 

J'allais mourir.

Cette sensation que j'avais dans la gorge était insupportable et se répandait en écho dans ma cage thoracique avec une voracité indescriptible. La sensation de brûlure. De se sentir incendié de l'intérieur alors que c'était l'inverse. Chacun de mes organes vitaux se consumaient un à un déposant leur cendres ardentes à l'entrée de mes poumons et calcinant mes boyaux.

En plus de cela, la bile remontait le long de ma gorge imprimant des nuées ardentes sur son passage rajoutant donc à mon malheur. Je suffoquai, littéralement. Prête à m'étouffer dans mon propre vomi. 

         ****

Dans un état presque comateux, je regardai vaguement la silhouette au dessus de moi qui caressait ma joue. Je voyais ses dents aiguisées comme des rasoirs dépasser de ses fines lèvres roses.

- C'est bientôt finit..., chuchota t-elle.

Mes doigts crispés sur le rebord de la pierre étaient sur le point de se briser bien que le feu avait cessé. Je hurlai en me contorsionnant, du sang s'échappa de ma bouche et mes cheveux se dressèrent sur ma tête. Je pourrais parier que ma mâchoire se décrocherait bientôt aussi bien que mon coeur qui lâcherait sûrement.

Doucement, la femme posa une main atrocement froide sur ma poitrine. Le contraste entre la chaleur et le froid m'apaisa quelque peu. Je cessai de crier mais tremblotait toujours en proie à la brise glaciale de la nuit.

- Donc c'est bien toi, recommença t-elle en laissant courir ses longs doigts sur mon front en sueur. Tu ne sais pas depuis combien de temps il t'attends.

Sur ces mots, elle sourit avant de disparaitre dans un éclair assourdissant qui me fit grimacer.

Mon Dieu...

 Sauvez-moi de ce cauchemar...

    CHAPITRE 2 : LES ORIGINES

Marshall s'accroupit près du ruisseau, les légers remous de l'eau qui bruissaient contre les parois de la terre produisaient un son qui lui était agréable à l'oreille. Il se pencha, ses longues boucles brunes caressant la surface de l'eau. Il voyait son reflet, perturbé  par les petites rides que créait le vent. Son teint était pâle aujourd'hui, bien plus que d'habitude. Les pupilles qui le fixaient à travers la surface se trouvait être d'un bleues profond.

Bien qu'il ait mangé avant de venir  après avoir avalé le tiroir de viande entier, il avait toujours faim. Ses parents lui achetaient une tonne de nourriture qu'il engloutissait dans la seconde. Il ne savait pas d'où venait cette goinfrerie subite qui sévissait déjà depuis quelques jours. Lentement, il posa un doigt sur l'onde, une spirale naissante s'enfonça en profondeur prenant de plus en plus d'ampleur.

- Qu'est ce que tu fais ? 

Marshall accueillit cette voix, douce et mélodieuse par une petit grognement de bienvenue.  Une queue noire poussa du bas de son dos et des oreilles frémissantes poussèrent sur son crâne. Signe précurseur de son manque de contrôle, sa nature refaisait surface malgré tout les pouvoirs qu'il employait pour la refréner.

AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant