Le renard (partie n°1)

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En 1736, le conte Cheneval convoqua tous ses plus chers amis pour une formidable partie de chasse au renard. Les majordomes couraient dans tous les sens pour finir de préparer les fusils et les chiens. Les palefreniers s'affairaient pour préparer tous les chevaux des écuries. Quand tout fut prêt et tous les invités furent arrivés, ils se mirent en selle et partirent au grand galop vers la forêt avoisinante. C'est le garde forestier qui informa le conte qu'il avait aperçu un renard gris dans la forêt. Le seigneur fut enchanté par cette nouvelle car le renard gris était très rare et sa fourrure se vendait chère sur le marché. Mais il n'avait aucun intérêt à la vendre. Il préférait la garder pour en faire une étole et accrocher la tête dans son salon où il comptait recevoir ses invités pour se vanter de cet exploit. Arrivé à l'orée de la forêt, les convives se séparèrent pour passer au peigne fin toute la forêt et avoir plus de chance de débusquer l'animal. Après peu de temps les chiens du conte commencèrent à s'agiter. A un moment, ils partirent tous a grande vitesse comme propulsés par un canon. Le conte aperçut un bout de fourrure qui fonçait dans les buissons. La course-poursuite dura à un peu près vingt minutes. Au terme desquelles, le renard épuisé ralentit; cela lui fut fatal. Il sentit les crocs des chiens s'enfoncer dans sa chair. Le conte descendit de son destrier et éloigna les canidés de la bête meurtrie mais pas encore achevée. Le renard se débâtait affolé, il savait pertinemment que c'était la fin mais l'instinct lui ordonnait de se sauver. Le seigneur prit son fusil pour achever l'animal. Le renard regarda la forêt et sentit pour la dernière fois l'odeur de la terre mouillée et ferma les yeux... La détonation retentie dans toute la foret, les cerfs, les biches, les faons, levèrent la tête et orientèrent les oreilles vers la provenance du bruit et restèrent immobiles. Les sangliers, les oiseaux et les lièvres arrêtèrent leurs activités et écoutèrent en silence. Très fier de son butin, le conte Cheneval  sonna l'hallali pour prévenir que la chasse était close. Il rentra à sa demeure. Il fit dépecer l'animal et accrochât la tête comme prévu dans son salon. Il fit confectionner pour sa très chère épouse une étole en fourrure de renard. Celle-ci accepta ce présent à contre cœur, car elle appréciait beaucoup les animaux et plus particulièrement les renards. Dès son plus jeune âge, Daphné avait pu observer les animaux sauvages. Elle avait déjà réussi à approcher un renard et ce jour fut le plus beau jour de sa vie. A cette époque, elle n'avait que 9 ans, mais ce moment était resté clair dans sa mémoire comme si cet évènement c'était passé il y a peu de temps. Le renard qu'elle avait vu était également gris, son regard était transperçant d'une beauté sans pareil. Elle le voyait tous, les jours elle avait aussi découvert où était son terrier. A sa grande surprise, il y avait des renardeaux. Bien sûr, très fière et sotte comme elle était à l'époque elle alla avertir son père et sa mère de sa découverte. Son père, qui d'habitude n'accordait aucune importance à elle ou a ses propos, fut pris d'un soudain intérêt à ce qu'elle disait. Et lui demanda où elle avait aperçut l'animal. Naïvement Daphné lui dit tout ce qu'elle savait. Après cela son père lui interdit de sortir, car soi-disant il y avait un ours qui rodait dans les parages. Quelques jours plus tard cette interdiction fut levée. Daphné courut voir si toute la petite famille allait bien, car elle avait entendu des coups de feux. Le terrier était vide. Tout autour était disséminées des petites touffes de poils, mais aucune trace des renards. Affolée, elle alla voir ses parents qui étaient installés dans le salon. Dès son entrée, Daphné vue alors la scène qu'elle redoutait tant... Son père offrant une ravissante étole de fourrure grise à sa mère et la tête de "son" renard accrochée au-dessus de la cheminée. Sur l'étagère mitoyenne il y avait trois petites boules de poils avec des grands yeux écarquillés et les traits était tintés de terreur et de stupeur. Alors son père lui dit :" Comme ça tu n'aura plus besoin d'aller si loin dans la forêt pour les observer. J'ai fait empailler les trois petits juste pour toi, comme ça ils te tiendrons compagnie à jamais ..." Daphné devint triste puis furieuse contre ses parents. Comment un acte aussi cruel et atroce pouvait n'avoir aucune importance a leurs yeux ?! Elle souhaita qu'ils disparaissent, ou qu'ils meurent si cela pouvait calmer sa colère ! Son souhait se réalisa une nuit peu de temps après cet évènement funeste. Elle entendit sa mère se lever et sortir de sa chambre. Elle était étonnée que cela se produise car d'habitude si sa mère avait besoin de quoi que se soit elle réveillait sa servante. Mais pas cette fois. Elle l'entendit descendre les escaliers avec beaucoup de peine. Elle entendit d'étrange glappements comme ceux d'un animal apeuré.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 15, 2019 ⏰

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