Ténèbres du sort [Riren]

Chapitre 21: Nouveau corps (1)

Mon torse se leva violemment avant de retomber. Comme si je reprenais ma respiration sauf qu'aucun air ne sortit de mes poumons.

J'avais l'horrible impression que mon corps était mort mais que je pouvais quand même le bouger. Livai était de dos, et ne s'était pas aperçu que j'avais ouvert les yeux.

Je pouvais regarder de tellement loin, avec tellement de netteté. Je sentais toutes les odeurs, j'entendais tous les bruits. C'était le sentiment que tous mes sens s'étaient multipliés.

Ce rêve... Mon passé... Et le réveil.

Je lève avec une facilité déconcertante mon main gauche et vois briller mon alliance. Je remut mes doigts et sens une incroyable force en moi. J'entendais même mes doigts caresser ma paume. J'ouvris mes lèvres qui étaient légèrement sèches et me rendit compte que je ne respirais pas. Je prend peur. Je me relève et attrape mon cou. Je n'ai plus mal. Ni aux poumons, ni à la gorge.

Livai tourne calmement la tête vers moi. Je peux aisément distinguer ses yeux aciers briller. Je peux tellement mieux le voir.

Il tend calmement la main vers moi, le visage stoïque, sa chemise retroussée. Je me lève et regarde mes pieds nus sur le sol. Je n'ai pas la sensation de le sentir.

Je m'avance et attrape sa main. Il m'emmène vers la fenêtre donnant sur la mer. Son autre main caresse mon menton, je le regarde timidement.

On ne dit rien. Il se met sur la pointe des pieds et m'embrasse doucement. Son bras passe au dessus de mes épaules.

Le constat est toujours terriblement chaud. Je le sens encore plus qu'avant.

Je glisse mes mains dans ses cheveux lisses et doux. Il me regarde un instant. Je n'arrive pas à faire le vide dans ma tête.
Je n'arrive vraiment pas à réaliser en fait. Il y a je ne sais combien de temps, j'étais encore mourant dans cette chambre.

Je me mord la lèvre et laisse échapper un sanglot, dépassé par les événements. Il soupire amèrement alors que je pose ma tête sur son épaule. Il caresse mes cheveux pendant que je laisse couler toute ma tristesse sur mes joues. Je serre sa chemise dans mes mains en la froissant.

Il me rembrassa doucement et sèche mes larmes. Il souris facilement:

- Bienvenu dans le monde de l'immortalité...