Chapitre 21: Une femme ivre est une porte ouverte.

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[present]
Octobre, 2019

Nous rentrons dans le grand bâtiment qu'est la boîte de nuit. La musique est assourdissante et tout le monde s'amusent. Certains dansent, d'autres boivent ou s'embrassent. C'est le genre d'endroit que je n'aime pas particulièrement mais dès que je suis accompagnée, je me sens moins anxieuse d'être ici.

Le groupe s'assoit autour d'une table. Une jeune femme vient nous accueillir et nous demande ce que nous voudrions boire.

Les gars prennent des bières, Lana un limoncello, quant à Jorja un « sex on the beach ». À mon grand étonnement, elle commencent doucement, ce n'était pas le cas au lycée. Je souris discrètement et repense à ses trois années de folie.

— Miléna ?

Je lève la tête, sortant de mes pensées. Toute la table me fixe et je ne comprends pas bien, ce qu'il se passe, alors Esteban prend la parole:
« Tu veux boire quoi ? »

J'observe la serveuse qui attend ma réponse, je lui souris gentiment.

— Deux shoots de vodka, s'il vous plaît.

Elle prend note, puis range son calepin, elle s'apprête à partir quand une voix s'élève.

— Excusez-moi, pouvez vous changer les deux shoots par une grenadine s'il vous plaît.

La serveuse alors prend note et je me tourne vers mon colocataire.

— J'ai pas huit ans à se que je sache, déclarais-je froidement.

Il m'ignore ouvertement alors je demande à la jeune fille de ne pas prendre en compte ce qu'il a dit. Ewenn la fusil du regard et la serveuse baisse la tête gênée.

— Je...je vais prendre les deux alors, déclare cette dernière.

Elle repartit. Les boissons arrivent dix minutes après et je me retrouve avec mes shoots et ma grenadine. Pour faire plaisir à mon colocataire, je mélange la vodka et la grenadine ensemble. Je goûte mon mélange, et je le trouve à mon grand étonnement délicieux.

Tout le groupe se raconte des anecdotes, on rigole et l'ambiance est conviviale. Je finis par me lever et rejoindre le bar qui est un peu plus loin. Je demande alors cette fois quatre shoots et les bois cul sec. L'alcool me brûle la gorge puis dès que j'ai avalé, tout se calme.

Je me lève alors pour aller danser, mais je perds l'équilibre. Je me relève et vais dans la foule. Je me déhanche au rythme de la musique, ma tête tourne alors j'arrête de sauter. Je m'assois alors sur l'une des chaises du bar, un jeune homme s'assoit à côté de moi et me regarde en souriant bêtement.

— T'es toute pâle, tu vas bien ?

J'explose de rire et me tourne pour le regarder. Il est plutôt mignon, quelques mèches rouges tombent sur ses yeux qui ont, eux, une couleur verte. Il porte un piercing sur la narine droite.

— T'inquiètes, je vais super bien, lui informai-je.

Je souris de toute mes dents. J'ai un vertige et ma tête part en avant sans que je puisse résister. Mon visage s'écrase sur le bar et une vif douleur prend mon nez et mes lèvres, le garçon à côté de moi, me relève inquiet.

Il se lève puis me prend dans ses bras, il me porte comme une princesse, je le vois se diriger vers la sortie mais avant qu'il ne franchisse le seuil, une voix que je connais si bien s'élève.

— Lâche la, dit mon colocataire.

— T'es qui toi ?

— Son gars, donc je te demande de la laisser.

L'inconnu rigole puis déclare:
« Sinon quoi ? »

L'inconnu me dépose au sol puis s'approche d'Ewenn. Ce dernier ne s'y attend pas et mon colocataire lui donne un coup de poing dans la mâchoire. Le garçon tombe au sol.

— Ne viens plus l'emmerder, c'est claire ?

L'inconnu hoche difficilement la tête puis part la main sur la joue. Mon colocataire m'agrippe le poignet fermement, je grimace. Il m'emmène dehors puis finit par me lâcher. J'attrape mon poignet et remarque qu'il est rouge à cause de sa prise. La colère me prend et je le regarde comme une lionne prête à sauter sur sa proie.

— Tu es pas mon copain, arrête de t'inventer une vie, lui dis-je.

— C'est une plaisanterie, je t'ai quand même aidé et j'ai même pas un remerciement. Ce mec était grave louche.

— Et alors, je fais ce que je veux de ma vie. Arrête de venir alors que je t'ai rien demandé.

— T'es vraiment chiante comme fille.

Mes vertiges reprennent et je regarde fixement Ewenn.

— Ferme la, dis-je le plus clairement possible.

Ses sourcils se froncent et je constate qu'il s'énerve, il s'approche de moi et plus que quelques centimètres nous sépare.

— Tu crois qu'une petite gamine comme toi, me donne des ordres. Tu te...

Il ne termine pas sa phrase, que mon visage s'avance vers lui et je lui vomis déçu. Mon estomac se retourne cinq fois d'affilé puis il se calme. Je respire un bon coup mais l'envie me reprend et je me baisse cette fois ci et évite de salir de nouveau le tee-shirt propre et repassé de mon colocataire.

Il se met derrière moi et rattrape mes cheveux qui se coince dans ma bouche. Je termine et essuies ma bouche sur mon avant-bras. Je n'ai pas de mouchoir alors je fais avec les moyens du bord.

Je me lève et fait volte-face. Ewenn me fixe, compatissant comme si mon état actuel le touche d'une certaine manière. Il s'approche alors de moi et veux me porter pour me rendre service. Je le repousse et observe son tee-shirt avec dégoût.

— C'est ton vomi pas le mien je te rappelle, m'informe t-il.

Il n'a pas tort. Je m'approche de lui et pose ma tête sur son torse couvert de la tache dégoûtante. Je ferme les yeux, mes jambes me lâchent, je sens un bras passer sous mes jambes. J'ouvre avec difficulté mes yeux et observe Ewenn. Je les referme alors et tombe dans les bras de Morphée.

Don't play with fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant