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Vous êtes vous déjà senti complètement perdu ? Comme si... Comme si plus rien n'avait d'importance ? Comme si vous aviez perdu la raison qui vous faisait vivre, avancer dans la vie ? C'est ce que Richie éprouvait depuis un long moment, il avait même l'impression qu'il n'avait jamais rien ressenti d'autre que ce sentiment étranger et pesant. Il savait qu'il avait eu une raison de vivre un jour mais il ne s'en souvenait pas. Il se sentait vide et il avait beau chercher il ne trouvait pas.

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Richard Tozier, 21 ans, étudiant à l'université. Lundi matin, premier jour, 8h26. Le temps est maussade. Le ciel est blanc et les nuages gris, il ne pleut pas mais le soleil est absent et une brise légère souffle. Richie réveillé depuis une bonne dizaine de minutes est déjà adossé contre sa fenêtre cigarette entre les lèvres et braise étincelante en action. Les murs blanc écaillés de l'appartement auraient besoin d'une bonne couche de peinture. La chambre n'est pas décorée, ni poster ni photos. Seul un lit deux places et une petite armoire ornent la pièce. Richie écrasa son mégot dans son cendrier et entrouvrit la fenêtre pour laisser la fumée sortir. Il se rendit rapidement dans la salle de bain et ne tarda pas à entrer dans la douche. L'eau chaude détendit vite ses muscles endoloris. Il ne traina pas longtemps et sorti une fois ses cheveux rincés. Il se sécha puis retourna dans sa chambre. Il attrapa des vêtements au hasard et les enfila. Il retourna dans la minuscule salle d'eau et mit ses lentilles de contacts. Il s'observa quelques instants dans le miroir. Ses cernes n'était pas trop visibles. Il se brossa les dents et alla dans la cuisine. Il ne prit qu'une pomme pour le déjeuner et attrapa son sac déjà fait puisqu'il ne le défaisait jamais. Il enfila sa veste et ses chaussures puis sorti sans oublier de fermer la porte à clé. Il s'alluma rapidement une seconde cigarette sur le chemin. Il n'allumait pas son téléphone n'ayant pas particulièrement envie d'écouter une quelconque musique. Sa fumée se perdait dans le ciel gris, presque invisible. Il ne faisait pas attention aux bruits alentours. Il était une nouvelle fois perdu dans ses pensées. Ses pensées incompréhensibles et tellement embrouillées. Il ne se souvenait plus. Il savait qu'il y avait eu quelque chose un jour, une chose qui avait su le rendre heureux, le faire rire, sourire, le faire vivre. Mais impossible de se souvenir de quoi il s'agissait et pourquoi il avait quitté ce sentiment pour cette vie triste et misérable. Plus les jours passait plus le souvenir de ce qu'il avait un jour pu ressentir disparaissait. Plus il se sentait perdu. 8h47. Richie s'était débrouillé pour arriver largement après tout le discours de présentation, long et ennuyeux. Tout les élèves de première année était rassemblés dans le gymnase attendant la mise en place du panneau d'annonce des classes. Richie se fraya un passage jusqu'à l'avant n'ayant aucune envie de perdre du temps. Il sorti son portable histoire de passer le temps. Il ne tarda pas à retomber une nouvelle foi dans le méandre de son esprit tentant de creuser dans le très peu de souvenirs qui lui restait de sa vie avant le lycée. Seulement, si d'habitude rien ne pouvait le faire sortir de ses pensées en ces moments, ce lundi, à 9h12 précisément, une simple phrase réussit à le faire frissonner, ou plutôt, un nom.
- Hey Eddie je suis là ! S'exclama un garçon derrière lui.
Richie tourna la tête, ce nom avait déclenché quelque chose en lui, un frisson étonnant tout le long du dos. Il regarda longuement autour de lui, plus précisément dans la direction d'où ce nom avait été prononcé. Il distingua une silhouette, de dos, qui lui semblait vaguement familière. Des cheveux bruns plutôt courts, un garçon d'une petite taille ou du moins, en dessous de la moyenne. Il fixa longuement cette silhouette ce nom tournant en boucle dans sa tête. Eddie, Eddie, Eddie... L'autre garçon ayant appelé le fameux "Eddie" passa un bras autour des épaules de ce dernier. Richie senti un pincement et se retourna vers le tableau désormais complet. Il trouva rapidement son nom, sa classe et la salle où il devait se rendre. Il quitta le gymnase prestement. Il était encore plus perdu que d'habitude. Quelles avaient été ces étranges sensations ? Pourquoi ce nom résonnait dans tout son être ? Pourquoi il avait soudainement l'impression de recommencer à vivre ?

Je sais [Reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant