Prologue

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22 Janvier 2013. Helmand, Afghanistan.


Hazel appuya son dos contre le mur froid de la petite chambre en ruine qui la retenait prisonnière. Elle ne savait plus depuis combien d'heures elle tournait en rond dans la minuscule pièce en attendant ce qui allait lui arriver. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait tant crié aux secoures que sa voix ne devint plus qu'un petit chuchotement dans le gigantesque silence du désert d'Helmand. Mais à part ça, tout lui semblait énigmatique. Elle ne comprenait même pas ce qu'elle ressentait. Un mélange incompréhensible de peur, d'inquiétude, de tristesse et de terreur. Elle avait beau se pincer, ou se dire que tout cela n'était qu'un terrible cauchemar, mais il n'y avait rien à faire, tout était bien réel.

Hazel prit une grande bouffée d'air pour se calmer et s'assit par terre tout en appuyant sa tête au mur. Elle ferma les yeux, cherchant désespérément quelques minutes de sérénité. La première chose à laquelle elle pensa fut sa mère et sa sœur. Elle pensa au fait que sa mère avait bien eu raison lorsqu'elle s'était inquiété au sujet de ce travail de reporter de guerre. Ensuite, elle vit clairement le visage de Halil, son fiancé. Elle se demanda ce qu'il ferait si il lui arrivait quelque chose. Quant a son père, elle se rappela qu'elle était partit juste après s'être disputer avec lui. Il avait soudainement beaucoup changé pendant les derniers mois. Il sortait chaque soir et revenait tard, parfois totalement ivre. Il semblait misérable et triste. Et le fait que sa mère n'ai aucune réaction face à ce changement radical rendait Hazel folle de rage.

De pensée en pensée Hazel se rappela soudain des événements du matin même. Elle revoyait Emir, un reporter ayant plus d'expérience qu'elle dans le métier, tomber soudainement par terre quelque millisecondes après qu'ils aient tous entendu un horrible grondement venir de nulle part. Elle et Omar, le cameraman, n'avaient même pas encore complètement assimiler ce qui se passait, que sept hommes apparurent devant eux braquant leurs armes surréalistes en leurs direction. Hazel se rappela s'être figé sur place. Mais Omar, lui, avait fait tout le contraire. Elle n'avait pas saisie ce qu'il lui était passé par la tête à ce moment là. Apparemment, son instinct lui avait ordonner de courir et il l'avait écouté. Elle pouvait réentendre les grondements successifs de l'arme braqué sur le jeune cameraman, le sifflement de chaque cartouche en chemin vers le corps en fuite de Omar, le son de la chaire transpercée et du sang jaillissant vers l'extérieur.

Hazel se boucha automatiquement les oreilles et essaya de son mieux de contrôler l'hyperventilation qui la reprenait pour la énième fois depuis le début de tout ce cauchemar. Ce qui la terrifiait n'était pas la mort. C'était l'inconnu qui l'apeurait au plus haut point et qui lui donnait la sensation d'avoir une énorme boule dans le ventre.

Elle décida de se relever et de se diriger vers la porte verrouillée. Pourvue que n'importe quel signe de vie de l'autre coté lui parvienne aux oreilles. Mais elle ne s'en donna pas la peine. La porte s'ouvrit soudainement, et Hazel s'immobilisa, guettant dans le préambule l'identité de son visiteur. Sa respiration devint lourde, ses mains moites. Elle profita des quelques secondes pendant lesquels la porte était restée ouverte pour s'apercevoir que, dehors, il faisait nuit sombre et que le croissant de lune était à son apogée dans le ciel. La porte se ferma tout d'un coup dans un grand claquement qui fit sursauter Hazel. Elle espérait de tout cœur qu'on était venu la libérer, qu'on était venu lui annoncer que toute cette histoire n'était qu'un canular et qu'on lui montre des cameras cachés dans des endroits improbables. Mais, au plus profond d'elle même, elle savait très bien que les choses n'allaient faire qu'empirer.

L'homme qui était entré avait une longue barbe qui lui arrivait presque au niveau du torse. Il était grand et son corps paraissait très robuste. C'est tout ce que la jeune femme avait pu distinguer à cause de l'obscurité qui régnait dans la pièce. Il avança vers elle d'un pas lent et lourd, ce qui fit monter sa crainte d'un cran. A chaque pas qu'il faisait en avant, elle faisait un en arrière. Mais, elle se douta bien qu'elle ne pourrait pas fuir de cette façon bien longtemps. Bientôt, son dos toucha le mur, et son regard paniqué se mis à chercher une issu quelconque dans la petite pièce. Mais sans résultat. L'homme barbu se trouvait maintenant juste devant elle. Il sourit à la jeune femme, laissant apparaître une dentition affreuse. Et ce sourire semblait dire pour Hazel "prépares- toi au pire.". Ensuite, il s'approcha, dangereusement de son visage et elle se sentait devenir de marbre. Soudain, il enfonça ses lèvres aux siennes. Et c'est là que Hazel réagit. Elle se mit à se débattre de toutes ses forces pour se libérer de l'étreinte terrifiante du terroriste. Ce dernier, arrivait sans difficultés à la garder plaquée contre le mur et à envahir tout son visage avec ses lèvres.

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