Chapitre 8 : Musique

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Reiju avait fini de parler. Sanji resta bouche bée, il ne savait pas quoi dire. C'était vrai qu'à cette époque, perturbé par les révélations, il avait couru le dire à sa mère. Mais bon, même si ce n'était qu'un enfant, il avait compris la gravité de la situation et n'avait rien dit de plus à sa mère. Donc sa sœur n'en savait pas plus. Mais même s'il le savait, il restait là, sans bouger. Elle était au courant d'une partie de l'histoire et c'était déjà beaucoup. Mais il ne pouvait rien faire, ce n'est pas non plus comme s'il allait la tuer pour garder le secret. Soyons réalistes. Prenant alors une grande inspiration, il lui demanda.


Sanji : Et qu'est-ce que tu en penses ?

Reiju : De quoi ?

Sanji : Que je sois le « gardien » du passé de Zoro comme tu dis.

Reiju : Rien. Il s'agit de ta vie et tu en fais ce que tu veux. Et puis, je trouve ça bien pour lui qu'il t'ait. S'il n'avait eu que June-June, ça aurait pu devenir problématique, à l'école par exemple. Mais tu es là et tu veilles sur lui. Il a de la chance de t'avoir, même s'il ne veut pas l'avouer.


A ces paroles, Sanji rougit violemment. Il ramassa rapidement son sac et se précipita vers sa chambre. Arrivé là, il se dépêcha de fermer la porte et se jeta sur son lit. Zoro avait de la chance ? De l'avoir ? Comme gardien ? Il rougit encore plus intensément. Il ne s'était jamais vu comme ça. Comme le protecteur de cet homme fier, droit, qui pensait que personne ne lui arrivait à la cheville. Décidant de mettre ces pensées de côtés, il s'installa à son bureau pour faire ses devoirs. Il fallait bien qu'il les fasse à un moment donné. Lorsqu'il prit son cahier, il remarqua que ce n'était que des cours où il était assez bon, il plia donc ses devoirs rapidement et eut assez de temps libre pour cuisiner, sa passion. Sa sœur se dit qu'elle avait vraiment de la chance d'avoir un petit frère comme ça. Et qui sait ? Il pourrait lui offrir le repas quand elle viendrait dans son futur restaurant. Quand ils en avaient parlé il y a un moment, Sanji lui avait dit qu'il voulait que son restaurant s'appelle « All Blue ». Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ce nom était parfait pour son restaurant.


En temps normal, lorsqu'il avait de la compagnie avec lui, le blond cuisinait tout en parlant, il expliquait ce qu'il faisait pour manger, comment il le faisait, ce qu'il ajoutait pour rajouter sa petite touche perso, etc. Parler de sa passion pendant qu'il la pratiquait était son paradis. Son eldorado. Alors qu'il puisse en faire son métier était vraiment le rêve. Mais aujourd'hui, il n'avait pas cet enthousiasme. Encore une fois, tout son esprit était envahi par un certain vert. Si lui était sûr de son objectif, c'était beaucoup plus flou pour le sabreur. Il savait que celui-ci voulait devenir le meilleur épéiste mais c'était tout. Il n'avait pas de rêve d'avenir. Il n'avait jamais réfléchi jusque-là. C'était inutile, il savait qu'on ne lui laisserait pas le choix et ne s'en préoccupait pas. Donc, si on lui demandait ce qu'il souhaitait faire comme métier, il répondait simplement « Je sais pas. Madame ne m'a jamais dit ce que je voulais faire ». Sa vie était régie par cette femme. Il le savait. Il n'était pas libre. Mais ce n'était pas le pire. Sanji secoua la tête pour sortir toutes ces pensées néfastes. Il ne fallait pas qu'il se remette à penser à ce qu'elle avait fait à son camarade de classe.


Le reste de la soirée se passa à peu près normalement, Sanji s'efforçant au mieux à ne pas penser à toute cette histoire. Même s'il savait que le lendemain, il devrait coincer le vert au détour d'un couloir pour avoir des explications. Mais il préférait ne pas réfléchir à ça ce soir, il verrait ça demain. Et c'est donc sur ces pensées qu'il alla se coucher.

GARDE ESPOIR, JE SUIS LA || zosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant