Chapitre 1

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Cela faisait plusieurs années que je me rendais régulièrement chez une dame âgée. On s'appréciait beaucoup. Quelques jours avant de mourir, elle m'avait confié une boîte à bijoux rouge vermeil poussiéreuse et usée par le temps.

A ce jour, je ne l'avais toujours pas ouverte. Avais-je peur ? Même si c'était le cas, je ne pouvais plus attendre. Intriguée, je m'assis sur la chaise de mon bureau, et pleine d'enthousiasme, je me surpris à l'ouvrir. C'était le moment.

[...]

Quelque chose me chatouilla le nez et me donna envie d'éternuer. Je voulais ouvrir mes yeux, mais la lourdeur de mes paupières m'en empêchait. J'avais dû m'endormir... Au bout d'un moment, j'eus la force d'ouvrir un œil, puis deux, et de me lever. J'ouvris la fenêtre et vis la lune à côté du soleil. C'était aujourd'hui que l'éclipse allait avoir lieu. Dans quelques minutes, mes yeux allaient être éblouis de bonheur. J'attendais ça avec impatience.

En attendant, je me retournai afin d'apercevoir les merveilles de cette boîte. Ça sentait la poussière, mais aussi une légère odeur d'or. Tout autour de la boîte se trouvait de la poudre dorée éparpillée. Je la mis de côté dans un sac de soie et vis de petites créatures à l'intérieur de la boîte. Elles étaient déposées avec délicatesse, parfaitement alignées. Faites d'allumettes, de tissu et de petits bouts de laine de couleurs pétillantes, elles étaient semblables à des humains. Quelques mots les accompagnaient : "Prononcez un vœux et il s'exaucera si vous n'en abusez pas". Je les regardais une à une ; elles étaient sept, comme le nombre de jours dans une semaine. Je réfléchis aux conséquences qui étaient sans danger, et me mis à prononcer ces mots : "J'installerai un petit être par nuit sous mon oreiller, afin de lui promettre confort et chaleur. Je lui déposerai un léger baiser pour qu'il puisse mieux s'endormir. Il m'apportera en retour des rêves chaque nuit, et capturera mes cauchemars". Après ces paroles, je les pris une par une dans ma main pour les déposer avec cette même délicatesse sur la fenêtre restée ouverte. L'éclipse commençait, alors je m'accoudai sur la fenêtre avec les sept petits êtres juste devant moi.

Plus tard, endormie sur le rebord de la fenêtre, je m'aperçus qu'ils avaient disparu de la fenêtre. En plus, j'avais manqué l'éclipse. Alors que je me retournai brusquement à en faire tomber la boîte, je vis un des sept petits être sur mon oreiller. J'étais aussi immobile que lui.

Je tournai ma tête à droite, puis à gauche, et découvris les autres bonhommes réunis face à moi, debout et placés en ronde. Mais aussi immobiles que le premier. Pourtant, ils avaient été déplacés. Je n'étais pas rassurée. Mais comment était-ce possible ?

Une boîte rouge vermeilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant