Ils étaient toujours là, devant moi. Immobiles. Après toutes ces questions que je m'étais posées, et toutes ces réponses inexistantes qui les accompagnaient, je dus me coucher. Je décidai de choisir mon bonhomme pour cette nuit.
Je les pris dans ma main avec attention pour les déposer dans la boîte. Je les regardais avec précision essayant de faire mon choix, mais c'était difficile. Après mûre réflexion, je finis par me décider : ce fut le plus proche de moi. Je le pris dans le creux de ma main et soufflai délicatement afin que la poussière d'or laisse place à son visage finement imaginé. Il portait un bout de laine vert en guise de pantalon et un autre jaune or qui lui servait de pull. Un dernier rouge vermeil était enroulé autour de son cou. Il paraissait bien plus ancien et fragile que les autres.
Rouge vermeil...
Une fois ma tête sur l'oreiller, je pouvais enfin me laisser aller.
[...]
Le peu de jour qui arrivait à passer entre mes volets me réveilla. J'aperçus un bout de laine jaune bouger. Je pris peur, mais restai calme extérieurement. Puis je compris qu'il appartenait au petit être sous mon oreiller. J'étais un peu soulagée, mais quand même stressée.
Je commençais à me poser une infinité de questions. En tournant ma tête, je vis une lueur traverser la chambre. Elle venait de la fenêtre, il ne faisait pas encore nuit. Doucement, elle s'affaiblissait, jusqu'à qu'il fasse nuit noire.
Un bruit attira mon attention. J'allumai ma lampe et vis quelque chose d'extraordinaire.
Il me sembla voir les petits êtres de tissu se lever de la boîte, un par un. Ils formaient une ronde tandis que je ne bougeais plus. Je les regardais discrètement. J'étais surtout attirée par le dernier, celui qui avait passé la nuit sous mon oreiller ; celui qui ne suivait pas les autres. Il se dirigea vers le petit sac de soie, le poussa en laissant paraître beaucoup d'effort et le plaça au centre des autres. Ils se mirent ensuite à le soulever et le retournèrent avec une grande énergie.
Ce moment était merveilleux. C'était comme dans un rêve. La poudre, aussi légère qu'une plume, se déplaçait à la lenteur d'un nuage. Elle se déposait à chaque recoin de la pièce. On aurait dit que la scène était au ralenti. Mais c'est à cet instant que vint le moment le plus incroyable.
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Une boîte rouge vermeil
ParanormalCela faisait déjà plusieurs années que j'avais l'habitude de me rendre régulièrement chez une dame agée. Je l'apréciais beaucoup. Et elle aussi. Plusieurs jours avant de mourir, elle m'avait confié une boîte à bijoux rouge vermeil bien poussièrreuse...