Voyage au centre de ton cœur (BxB) - Tome 2 (PAUSE)

5. Les surprises de la vie

- Point de vue de BASILE-

Il y a des gens, qui même dans vos vies depuis un certain temps, arrivent encore à vous surprendre. Tel est le cas de Gabriel.

Je n'ai jamais pu le voir à proprement parler, mais à l'instant où il est arrivé dans ma vie, j'ai tout de suite réalisé que cette dernière allait se teinter de nouvelles couleurs. Que la tranquillité qui me sied tant allait disparaître pour une vie bruyante, forte en rires. Forte en émotions. Oui, quand il est arrivé dans ma vie, j'ai tout de suite compris ô combien il allait être dur pour moi de faire abstraction de toutes ces nouvelles choses qu'il emmenait avec lui. Il avait tant à offrir, tant à donner, qu'il ne s'en rendait même pas compte lui-même.

Comme lui, je ne me suis pas rendu compte à quel moment j'ai commencé à l'aimer. À quel moment ai-je commencé à penser qu'une vie sans lui à mes côtés ne m'était pas envisageable. Comme lui, je ne sais pas exactement si on peut appeler ça de l'amour ou si c'est juste plus fort que ça. J'ignore, mais oui, j'aime ce garçon.

J'aime cet homme.

- Voilà, c'est à peu près tout ce que j'ai à te dire. Je suis désolé, je ne suis pas très doué pour mettre des mots sur ce que je ressens alors c'est certainement...

- Non, c'est parfait.

Tu ne le sais probablement pas Gabriel, mais à cet instant mon cœur est rempli d'une joie immense. Tu fais de moi l'homme le plus heureux par le simple fait d'être toi. D'être là et chaque jour je remercie le ciel de t'avoir mis sur ma route. Chaque jour je remercie je ne sais quelle puissance divine de t'avoir mis dans mon lit. Chaque jour je remercie je ne sais qui de t'avoir mis dans mes bras. Tu n'imagines pas comme c'est important pour moi, parce que tu es peut-être bien le seul à ne pas t'être fait une fixette sur l'aveugle que je suis. Non. Tu m'as tout de suite considéré comme un garçon d'une vingtaine d'années. Tu m'as tout de suite mis sur un pied d'égalité avec toi-même et ça m'a profondément touché. Tu es venu vers moi sans te poser mille et une questions et j'ai aimé cette transparence chez toi. J'ai tout de suite trouvé ça attirant en me disant "Ah, peut-être qu'avec lui ça sera différent". Au lieu de nous craindre mon handicap et moi, tu nous as de suite acceptés.

- Dis-moi Gabriel, je peux te prendre dans mes bras ?

- Bien sûr ! Tu n'as même pas besoin de demander pour ça.

À l'instant même où j'ai senti ma tête se poser délicatement sur son épaule, j'ai su reconnaître en moi le bonheur véritable. Pas ce petit sourire éphémère qui ne dure qu'un bref moment, non. Je parle de quelque chose de stable. Quelque chose qui vous rend toute chose. J'aime cette délicatesse avec laquelle il me prend dans ses bras. Il ne me ménage pas et pourtant, quand il est question de contact physique et de proximité, Gabriel a toujours été le plus doux de nous deux. À sa façon, il essaye de faire attention malgré lui.

- Je suis vraiment content que tu sois dans ma vie.

- J'espère y être pendant longtemps encore. Très longtemps.

Moi aussi, je l'espère sincèrement.

Mais tu sais, j'ai appris en vingt-quatre ans de vie, que cette dernière était pleine de surprises et que très souvent, alors qu'on ne s'y attend pas forcément, elle nous en réserve les pires.

Hé Gabriel, t'ai-je déjà dit que j'ai toujours détesté les jours de pluie ?