Chapitre 18

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Il y eut un grand «Splash» en bas de la falaise. Il a dû faire un plat en arrivant. Bah, bon débarras.

Oui, je venait de tuer de sang froid un être vivant, fourbe, menteur, arrogant, manipulateur.

Oui, j'ai tué Loki Laufeyson.

Et vous savez quoi ? Je n'ai eu aucun remord à l'avoir fait.

- Bon voyage, stupide Jotun. ai-je murmuré.

Je me détournai de la falaise pour rencontrer les regards choqués d'Elenwë, Maxence et Thor, qui alternaient entre Terre et moi.

Puis Thor me demanda, d'une voix presque inaudible, toujours sous le choc :

- Qu'as-tu fait ?

- Il nous a trahi, répondis-je froidement. Il mérite la mort, pour ça et tout ce qu'il a fait.

- Il a la pierre ! hurla-t-il.

Ouuups, la boulette... Sur le moment, je n'avais pas pensé à ça.

Il me suffit d'un regard vers le dieu pour me convaincre de trouver une solution rapidement. En effet, son œil valide avait viré au bleu clair et on pouvais voir sortir de ses mains des petites étincelles de la même couleur et il se mit à courir vers le bord du précipice.

- Arrête ! lui cria Maxence. S'il y a encore une chance qu'il soit en vie, tu le tueras quand tu entreras dans l'eau !

- Alors quoi ? Je reste sans rien faire ? C'est mon frère, c'est tout ce qu'il me reste comme raison de vivre, et il possède la seule chose qui peut nous faire sortir d'ici. Je ne peux pas ne rien faire.

Mon ami se rapprocha du dieu, Thierry sur les épaules, et nous lança un regard à moi et Elenwë.

- On y va, on le récupère, on pars d'ici et on voit ce qu'on en fait après.

Il retira le corps inerte de Thierry de son dos et le remit à Thor, avant de se diriger vers le bord de la falaise, suivi de près par l'elfe.

Je m'apprêtais à les suivre, non sans me dire qu'on devrait juste récupéré la pierre, et laisser le Jotun se noyer si il était encore vivant, mais le regard de Thor dévia sur moi, et son œil valide me jetait des éclairs. Ils m'en voulait, c'était certain, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je n'ai jamais eu de frère ou de sœur, quand je pensais encore être humaine. Nul doute que je réagirais comme lui, ou en pire, si j'en avais eu et qu'on l'avait peut-être tué. Néanmoins, je ne pouvais pas dire que j'avais de la peine pour lui.

Je partis rejoindre mes amis sans un mot tandis que le dieu cherchait un moyen de descendre la falaise et de trouver quelques rochers pour nous attendre en bas.

- Prêtes ? nous demanda Maxence.

Nous lui répondîmes d'un signe de tête.

- À la une... à la deux..., j'inspirais une grosse bouffée d'air, À LA TROIS !

Nous plongeâmes alors, avec une prestance digne de Wonder Woman, et arrivâmes dans l'eau gelée à une vitesse incroyable, le corps aligné, droit comme un I, de peur de faire un plat et de se prendre un mur d'eau en pleine face.

Bien que je m'y étais préparée, l'arrivée fut quand même délicate, frôlant l'hypothermie et quelques rochers mal placés de peu.

Sans nous arrêter dans notre élan, nous avons plongé sous la surface de l'eau, espérant retrouver rapidement le corps du dieu, ne sachant pas quelle était la profondeur du lac, ni combien de temps nous pourrions rester sans respirer. De toute façon, nous n'y voyions pratiquement rien, notre mission se résumait donc à chercher une aiguille dans une botte de foin. Au moins, Air me permettait de résister plus longtemps au besoins de respirer. C'était déjà ça.

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant