Autour d'Un Café [BxB]

CHAPITRE 7

« Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse »,

Coco Chanel

* * *

Nous arrivons au salon de thé cinq minutes à pied, comme je lui avais dit. La petite cloche sonne alors que nous franchissons le seuil de la porte d'entrée. Il n'y a plus personne, et je dois avouer que c'est bizarre de venir ici alors que c'est censé être fermé.

— Bah, il est où Sam ? me demande Charlotte.

— Je ne sais pas, ma puce. Il n'est peut-être pas encore prêt.

Elle hoche de la tête, et regarde autour d'elle. Nous avançons de quelques pas avant de voir une porte s'ouvrir à la volée, et Samuel en sortir. Il regarde légèrement autour de lui avant de poser son regard sur nous.

Il s'approche de nous tout en souriant, surement soulagé de nous apercevoir ici.

— J'avais peur que votre proposition n'était qu'un rêve, avoue t-il timidement.

— Ne t'en fais pas pour ça, je tiens mes promesses.

Après avoir fait la fermeture de son salon de thé, nous nous dirigeons tous vers l'arrière-boutique, là où se trouve le parking des employés. Nous montons dans sa voiture, et c'est là que je me souviens que nous ne sommes pas dans ma voiture, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de siège-auto ou de rehausseur pour Charlotte. Voyant mon trouble, Samuel se rapproche de moi et pose sa main sur mon épaule, alors que je suis toujours devant la portière arrière.

— Tout va bien, Lucas ?

— Euh ouais, c'est juste que je viens de me rendre compte qu'il n'y a pas de siège adapté pour Lot'.

Il lance un rapide coup d'œil à ma fille, à côté de moi. En moins d'une seconde, une pointe d'inquiétude monte en lui, alors qu'il me regarde, impuissant.

— Désolé, je n'avais pas du tout pensé à ça ! Comment on va faire ? Je ne veux pas que quoi que ce soit lui arrive ! commence t-il à s'inquiéter.

— Hey, ne t'en fais pas, ce n'est pas grave. On habite à trois minutes en voiture, et si tu conduis doucement, tout va bien aller.

— Tu es sûr ?

— Fais-moi confiance.

Je lui fais un sourire qui se veut rassurant, et je le sens se calmer à côté de moi. Ses yeux ont repris leur douceur naturelle, et dans le noir, le bleu ressort encore plus que d'habitude. Ils sont magnifiques.

— Aller, tu montes, Lot' ?

Elle hoche de la tête et ouvre la portière, et je m'empresse de l'aider à s'installer comme il faut. Samuel a déjà pris sa place au volant, et nous lance un regard à travers le rétroviseur intérieur.

— Tu as vu, papa ? Je suis comme une grande, j'ai pas de siège !

— J'ai vu ça, ma puce, mais ne t'y habitue pas. C'est exceptionnel.

Elle lève les yeux au ciel tout en croisant ses bras sur ses épaules, et je vois très clairement Caroline dans ses expressions. Mon cœur se serre à cette pensée, j'aimerais tant ne plus penser à elle, mais c'est dur. Du coup, je fais comme si de rien n'était et je monte à côté de Samuel, tentant de cacher mes émotions.

C'est donc au bout de cinq minutes que nous arrivons chez moi. Samuel a réussi à trouver une place près de l'appart, et je l'ai aidé à porter ses affaires, même s'il n'y en avait pas tant que ça. En arrivant à l'appart, Lot' a foncé dans sa chambre, après s'être lavé les mains, pour aller jouer avec ses jeux. Quant à moi, j'ai fait un rapide tour de l'appart à notre colocataire.