Chapitre 12 : Côtes

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Zoro avait toujours Chotiko effondré dans ses bras. Il se releva douloureusement et se dirigea vers la porte de la classe pour ensuite aller à l'infirmerie. Toutes les personnes qui s'étaient agglutinées autour d'eux se reculèrent pour le laisser passer. Même s'il avait le visage plus fatigué que d'habitude, il imposait tout de même son charisme sur toute la pièce. Sanji, toujours derrière lui, se contentait de le suivre en prenant le sac de Chotiko. Il se perdit une nouvelle fois dans ses pensées. Il était certain que les coups de Chotiko avaient été plus violents qu'il ne l'aurait pensé. Et s'il était aussi certain d'une autre chose, c'est bien que les côtes du vert étaient en sale état.


Mais cet abruti, avec son égo mal placé, refuserait d'avouer avoir besoin d'une visite aux urgences. Alors il resta silencieux. Pour l'instant. Il ne voulait tout simplement pas provoqué une bagarre avec lui alors qu'il avait son frère dans les bras. Alors il attendra. Il attendra que Chotiko soit déposé sur un lit de l'infirmerie pour s'en prendre à son « ami » et lui faire, une nouvelle fois, une leçon de morale. Et ça ne loupa pas. Dès qu'il fut déposé et qu'ils sortirent, Sanji chopa violemment le col de Zoro pour l'entraîner de force dans un couloir annexe. Il le plaqua alors au mur.


Sanji : Va aux urgences !

Zoro : Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu racontes bordel ?! Tu me chopes d'un coup pour m'entraîner ici, me plaquer contre un mur et tout ça pour me dire d'aller aux urgences ?! La douceur, tu connais ?!

Sanji : Mais je m'en fous d'être doux pour l'instant. Je sais parfaitement que tu as besoin de soins.

Zoro : Si j'ai tant besoin de soins que ça, pourquoi tu ne m'as pas forcé à rester à l'infirmerie ?

Sanji : Euh ... c'est que ...

Zoro : C'est que ... ? J'attends Cook. Donne-moi ta raison.

Sanji : Mais putain. C'est pas à l'infirmerie que tu vas régler ce problème-là.

Zoro : Et c'est quoi ce fameux problème ? *hautain*

Sanji : T'as les côtes en bouillie.


A ce moment-là, il arrêta immédiatement de parler et se braqua complètement. Il se renfonça sur lui-même comme s'il essayait de rentrer dans le mur. Ce qui ne marchait absolument pas. Il détourna le regard mais Sanji lui attrapa le menton pour le forcer à le regarder droit dans les yeux. Leurs regards s'affrontaient. Dans celui du blond, de la détermination. Il ferait craquer le vert et l'obligerait à cracher le morceau. Il lui ferait avouer qu'il avait besoin de voir un médecin. Quant au vert, il essayait de chercher la moindre faille pour s'échapper de là et ne plus subir les interrogatoires de celui qui le toisait. Malheureusement pour lui, Sanji ne semblait pas vouloir lâcher et il ne lâcherait pas. Zoro en était sûr. Il le connaissait depuis assez longtemps pour savoir exactement comment il allait réagir.


Zoro : Et ?

Sanji : Et ? Et ?! Non mais tu te fiches de moi ?! Je suis sûr que ça te fais mal mais qu'avec ton égo à la con, tu refuses de l'avouer.

Zoro : Qui t'as dit que ça me faisais mal ?


Sanji était sur le point d'éclater. Même s'il ne voulait pas l'avouer, il avait mal. Son visage était pâle, il semblait se retenir de tomber au sol et de suer à pleines gouttes. Il le connaissait par cœur, il savait le décrypter. Alors il mit en œuvre la seule idée qui lui traversa l'esprit. Même s'il savait que ce n'était pas forcément la meilleure.


Sanji : *frappe dans ses côtes* *air condescendant* Alors, ça ne te fais pas mal ?


Juste après qu'il lui ait mit le coup, Zoro s'effondra immédiatement à terre, se tenant les côtes, haletant et le visage perlé de gouttes de sueur bien plus grosses qu'auparavant. Il avait instinctivement attrapé le pan de la chemise du blond comme pour essayer de garder un repère pour ne pas s'évanouir. Son autre main, quant à elle, tenait le col de sa propre chemise. Il essayait de reprendre son souffle mais avait beaucoup trop de mal. Ses yeux étaient écarquillés, ses pupilles dilatées. A sa vue, Sanji regretta immédiatement son geste. Zoro avait mal, il le savait, il essayait de se contenir, qu'on ne le remarque pas pour qu'il puisse garder sa fierté mais Sanji, lui, savait, voyait son mal-être. Et il avait empiré la situation en lui donnant un coup. Leurs petits combats pour déterminer qui était le meilleur avait franchi la limite. Sanji, ne supportant pas que Zoro n'avouait pas qu'il ait raison, avait voulu le prouver. Mais il avait dépassé les bornes. Il s'en rendait compte, maintenant, en voyant dans quel état il l'avait mis.


Il fut pris immédiatement de remords. Son visage se décomposa quand une pensée lui traversa l'esprit. Il était comma ça aussi quand il était petit. Et quand il était dans cet état, petit, il savait de qui c'était la faute. Madame. Et là, il était pareil. A cause de lui. Donc ... il était comme elle. Comme Madame. Lorsque la réalisation le frappa, il fût également pris de vertiges. Sa tête tournait, balançait, tanguait, roulait, ballotait, vacillait. Il avait mal. Peut-être autant mal que Zoro lui-même. Il s'accrocha au mur désespérément. Si le mur était devenu sa bouée de sauvetage, il savait qu'il était lui-même la bouée de sauvetage du vert, il ne pouvait donc pas se permettre de tomber au sol et de se vider les tripes. Il se dégoûtait. Il se sentait sale. Lui qui voulait à tout prix protéger l'homme qu'il aimait de cette sorcière, il lui infligeait les mêmes supplices. Il était ignoble, tout simplement. Mais il se ferait cette réflexion plus approfondie plus tard. Pour l'instant, il ne devait porter son attention que sur Zoro et rien d'autre. Il baissa alors le regard. Il allait un peu mieux mais ce n'était toujours pas ça. Alors il décida de faire une proposition.


Sanji : Zoro ... faudrait ... faudrait que tu ... ailles à l'hôpital.


A peine avait-il fini sa phrase hésitante que ledit Zoro releva brusquement la tête pour confronter son regard émeraude à celui bleu azur du celui au-dessus de lui. Ce fut vraiment à ce moment-là que Sanji put admirer l'ampleur des dégâts. Il n'avait pu que deviner parce qu'il avait la tête baissée jusque-là mais là, d'avoir ses yeux plongé dans les siens. Il le voyait. Il voyait toute la détresse qu'ils renvoyaient. Mais ce qu'il savait encore mieux, c'est la connerie qu'il avait dite. Zoro ? Aller à l'hôpital ? Pour associer ces mots dans une même phrase, il fallait soit, être bourré, drogué, beaucoup trop fatigué, pas informé ou juste fou. Et Sanji devait sans doute se trouver dans cette dernière catégorie.


 Évidemment qu'il était fou. Connaissant l'aversion de Zoro pour les hôpitaux, il était ridicule de penser qu'il accepterait d'y aller. Après tout, s'il devait aller à l'hôpital, il serait obligé de tout dévoiler sur sa situation aux médecins. Tout. Madame. June-June. Son passé. Et les médecins ne pourraient pas rester là sans rien faire, ils devraient agir. Et ça, c'était hors de question. Alors forcément, il refusait d'y aller depuis toujours. Et là, il devrait, en plus, expliquer pourquoi et comment ses côtes avaient fini dans un tel état. Même pour les beaux yeux du blond, il n'irait pas. Mais alors, comment le soigner ?










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Hello tout le monde, douzième chapitre ^^


Et c'est exactement dans ce cas que vous avez un aperçu de la connerie de Sanji.

Oui, il vient bien d'empirer l'état de son cher et tendre. Oui, il est con.

Mais vous inquiétez pas, la situation va s'arranger ^^

GARDE ESPOIR, JE SUIS LA || zosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant