Devant lui se tenait, se voulant autoritaire, un jeune homme dépassant la vingtaine. Un simple T-shirt blanc sur les épaules, comme Kokichi, et un pantalon vert très clair qui lui arrivait jusqu'en dessous des chevilles. Le russe en fut immédiatement jaloux. Lui qui avait failli attraper un rhume en arrivant voyait un autre à l'aise sans manches. Se coltiner des pulls n'avait jamais été une de ses préférences vestimentaires. Sans parler des chaussettes ! Il fit la moue et croisa les bras.
_ Il faut savoir partager dans la vie, rétorqua-t-il en russe.
Légèrement surpris, l'interlocuteur fronça les sourcils. Il se dirigea rapidement vers sa longue-vue géante et s'empressa de la rentrer. Kokichi était sorti de la pièce, toujours aussi déçu de ne rien avoir trouvé d'assez intéressant à son goût.
Cependant, il s'était trouvé un nouveau punching-ball mental.
Cinq minutes plus tard, le jeune homme au télescope venait voir Kokichi à la salle de séjour. Il avait l'air quelque peu embarrassé et amenait avec lui un plateau rempli de fruits secs en tout genre qui remonta aussitôt le moral de Kokichi. Les fruits secs avaient l'air plus appétissant que la pomme en tout cas.
_ Je m'excuse pour tout à l'heure. Je ne voulais pas t'agresser, articula-t-il lentement avec son accent américain.
_ Je vois ça, commenta le pourpre, toujours en russe.
Le colocataire encore inconnu de Shuichi se gratta la tête. Il devinait que son interlocuteur était celui de sa vision. Si son pouvoir avait tantôt permis de traduire les paroles de Kokichi dans ses rêves, cette fois-ci, il devait se débrouiller pour trouver un langage en commun. Le jeune homme soupira alors avant de lâcher, en gesticulant maladroitement :
_ Moi c'est Kaito Momota. Et toi ?
Amusé par les réactions de Kaito, Kokichi continua sa communication russe simplement pour le plaisir de le voir se compliquer la vie à chercher ses mots. Les paroles de l'eurasien s'abattaient sur la figure de l'américain devant lui tandis qu'il lui répondait. Le garçon aux cheveux pourpres s'amusa follement pendant une demi-heure entière avant que l'on entende un cliquetis dans la serrure de la porte d'entrée.
_ Rentré ! s'exclama Shuichi de l'autre côté de la maison.
_ Oh Shuichi ! Enfin arrivé, fit Kaito. Tu tombes bien en tout cas.
L'hôte de l'américain et du russe rentra dans la salle de séjour, le regard aussi sérieux que d'habitude. Il s'empressa d'accrocher son épais manteau à l'arrière d'une porte avant de demander à Kaito ce qui se passait dans sa maison.
_ Eh bien en fait, ton invité là, qui vient de Russie, il parle pas anglais. Je me demandais comment tu avais fait pour le pêcher s'il ne comprend nada de ce que je dis.
_ Comment ça il ne parle pas anglais ? fit Shuichi en lançant un regard noir au concerné.
Ce dernier se contenta de ricaner dans le silence, un large sourire sur les lèvres. Devinant que la conversation n'aboutirait à rien avec une personnalité comme celle de Kokichi aux commandes, Shuichi eut l'envie de rendre les armes quand un détail étonnant lui marqua l'esprit.
_ Comment tu as pu savoir que Kokichi venait de Russie en fait ? Je ne t'ai jamais parlé de lui !
_ Ah c'est Kokichi son prénom alors ! Eh bien en fait, j'ai eu une sorte de vision de lui. Tu sais, le genre de truc désagréable que je vois dès que je ferme les yeux une heure ou deux. Mais ça ne répond pas à ma question à moi ! Il parle anglais ou pas ?
_ On dirait qu'il aime beaucoup se moquer des gens autour de lui en tout cas, commenta une voix féminine dont la propriétaire fit irruption dans la pièce.
Entra alors une jeune femme, à l'allure aussi élancée que fine. Kokichi s'étonna de la voir dans la maison de son ami le détective. C'était la dame de l'aéroport, la dame aux iris rouges sang.
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Done for me
FanfictionIls n'ont pas éternué alors que la poussière violette leur chatouillait le nez : Ils se retrouvent tous avec des capacités extraordinaires. Mais dans un monde où le désespoir s'est éparpillé un peu partout au moment de la collision des météorites, i...