07 | JE N'AI PAS VRAIMENT ENVIE DE RESTER

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Pdv d'Ambrose

« 𝐻é𝓂𝑜𝓇𝓇𝒶𝑔𝒾𝑒
𝒸𝒶𝓇𝒹𝒾𝒶𝓆𝓊𝑒. »

De là où je suis, j'aperçois Magdalena et Kyrel qui parlent. Ma meilleure amie semble énervée tandis que le jeune homme ne dis rien et se contente de baisser la tête. Je n'arrive pas à voir ses yeux, ils sont cachés derrière ses mèches vertes trempées.

Puis elle soupire en se passant la main dans les cheveux, pose une main sur l'épaule de Ky et entre d'un pas tranquille sous la véranda.

Elle se dirige vers le bord des marches tandis que je ne bouge pas d'un poil.

— Ton nez saigne, me fait-elle remarquer en fronçant ses fins sourcils bruns.

Je passe mon pouce sous mes narines et le regarde. Il est effectivement écarlate.

— Merde, grogné-je en essuyant mon nez maladroitement du dos de la main, reniflant de façon peu élégante au passage.

Magdalena me regarde et tend sa paume vers moi. Elle pose ses doigts sur mon crâne avant de les laisser glisser jusqu'à ma mâchoire. Elle me relève la tête et plonge ses yeux noisettes dans les miens.

— Tout va bien, Ambrose ?

Je sens les larmes me piquer les yeux, j'ai envie de lui répondre que non. Mais je n'en fais rien.

— Oui, tout va parfaitement bien. Ne t'inquiète pas. Tu me connais... Je vais toujours bien, moi !

Je dégage sèchement mon visage de sa poigne de fer et fais mine de me secouer les cheveux pour en enlever le trop plein d'eau afin d'atténuer la dureté de mon geste.

Mais elle n'est pas dupe. Magda me sourit gentiment et ébouriffe mes cheveux avec affection.

— Tu n'as pas envie de rester, je suppose...

— Non, pas vraiment, soufflé-je le cœur gros du bout de mes lèvres tremblantes.

Elle me tire vers elle et plante un baiser sur le haut de ma tête.

— Si Kyrel te fais du mal, je le dépècerai, ne t'en fais pas pour ça.

Je ris, sachant pertinemment qu'elle a compris.

— Je ne sais pas ce que je ferai sans toi, répondis-je simplement.

Elle jette un coup d'œil dehors pour voir si personne ne vient, mais Kyrel est toujours occupé à farfouiller dans les sauts à la recherche d'une bouteille de champagne neuve.

— Tu l'aime beaucoup, hein, le Kyrel ?

Je ne dis rien mais mes joues parlent pour moi.

— Tu rougis encore, pouffe-t-elle.

Je maudis mon visage si transparent. Je n'ai jamais su masquer mes émotions, ces idiotes se secouent la nouille à poil derrière mes yeux ou bien dansent la polka sur ma peau.
La jeune femme regarde son t-shirt un instant et finit par rouler des yeux en soupirant. Elle m'attrape par les épaules et me serre dans ses bras. Je passe les miens autour de sa taille en enfouissant mon visage dans le creux de son épaule.

— Tu sais que je t'aime et t'aimerais toujours quoi qu'il arrive ?

Je hoche la tête.

— Je comprends que tu ai gardé secret tout ça et je m'excuse que tu ai pensé ne pas pouvoir m'en parler... Ambrose, je sais que tu es attiré par les garçons depuis l'année dernière... Je n'ai jamais osé te l'avouer de peur que tu ne te braques ou que tu ne sois tout simplement pas prêt, mais je t'ai vu lorsque le garçon du camping... comment s'appelait-il déjà...

— Sheldon...

— Sheldon, exact. Et bien, je l'ai vu t'embrasser derrière les baraquements le dernier jour. Après le jeu de la bouteille, tu sais.

Je laisse échapper un petit rire surpris, je ne l'avais pas vu venir celle-là, avant de brusquement éclater en sanglots.

— Hé, hé, non... Ambrose, ne pleure pas !

Elle me presse un peu plus contre elle et les larmes cessent bien vite de couler.

— Excuse moi, je devais juste... évacuer, je crois, reniflé-je.

Magdalena m'embrasse de toutes ses forces sur le front et me serre une dernière fois dans ses bras avant de se relever.

— Ça va aller, fait-elle en haussant les épaules. Allez, je te laisse mon bichon.

Mon amie s'en va sur un dernier signe de la main et s'engouffre à l'intérieur de la maison.

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