Voyage au centre de ton cœur (BxB) - Tome 2 (PAUSE)

7. Attends-moi

Dis-moi, te souviens-tu de ces jours-là ?

Ne trouves-tu pas qu'ils nous paraissent si lointains maintenant, comme d'une autre époque, d'un autre temps. Un temps où nous étions heureux. Un temps où nous nous aimions. Un temps où tout nous paraissait plus facile, car nous étions ensemble toi et moi.

Ensemble.

Voilà un mot qui sonne étrangement à mon oreille maintenant. C'est fou, non ? Pourtant, cela ne fait pas si longtemps que ça maintenant que ma main tenait la tienne aussi fermement que possible. Aussi fortement que possible. Ne pas la lâcher était mon but. Mais tu sais aussi bien que moi que je n'ai pas réussi. J'ai échoué. Échoué à te tenir tout contre moi. Échoué à te protéger de ça. J'ai lamentablement échoué. Je n'ai pu tenir aucune promesse, je n'ai pu réaliser aucun de nos rêves. Je n'ai rien pu faire et j'en suis encore et complètement démuni. Spectateur de ce spectacle d'horreur se produisant alors devant mes yeux. Je suis resté là, en ayant l'impression que le temps s'était figé comme pour me protéger de l'impact. Le choc. Le coup de la nouvelle.

Une nouvelle que je n'ai pas voulu entendre. Un fait que j'ai renié immédiatement après. Une vérité que j'ai toujours du mal à accepter d'ailleurs.

Je suis vraiment misérable. J'ai honte, tu sais ? Honte de ce que je suis devenu après ça.

Après toi.

Il y a eu un avant toi, je te l'ai dit, mais il n'y aura probablement pas d'après toi. Je m'y refuse. Je ne veux pas vivre cette vie-là. Qu'est-ce que je pourrais faire ? Qu'est-ce que je deviendrais ? Quel sens dois-je donner à ma vie ? Je n'en sais rien. Je n'ai aucune réponse à apporter à ces questions que je me pose continuellement et c'est terrible de vivre dans ce flou. De ne pas savoir quoi faire le matin quand on se réveille si ce n'est d'avoir envie de se rendormir pour oublier la journée à venir. C'est ça. J'ai envie de dormir. Constamment. Continuellement. Je veux un sommeil éternel.

Comme le tien.

Une fois, tu m'as avoué ô combien tu te sentais seul et jusqu'à présent, j'ai été bien incapable de comprendre ce que tu ressentais, jusqu'à maintenant du moins. C'est donc ça la solitude ? Ne plus être entouré. Ne plus avoir qui que ce soit. Ne plus rire. Ne plus chantonner. Ne plus....Non...Je ne veux pas de ça. Tu comprends ? Je ne veux pas de cette vie-là que tu m'as laissé.

Peut-être est-ce que je pense lâchement, mais après tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai enduré pour en arriver là où j'en suis, c'est juste la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Dis-moi te souviens-tu de ces jours-là ?

Ceux où nous étions heureux. Amoureux.

Ceux où nous nous aimions à nous promettre pleins de choses en faisant des plans sur la comète.

Ceux où nos cœurs dansaient sur un même rythme.

Tous ces jours de soleil qui s'assombrissent au fil du temps pour moi.

Depuis ce soir-là, la pluie ne m'a pas quitté et j'en suis même venu à la détester. Le bruit. L'odeur de l'herbe mouillée. Tout. Je déteste ce temps. Je déteste ce qui tombe du ciel. Je déteste tout ce qui me rappelle à toi. Tout ce qui me fait me souvenir de ça.

Je veux juste pouvoir oublier, faire comme si tu n'existais pas, mais hé, tu crois que c'est possible ? Avec une marque apposée si fortement à l'intérieur de moi, je n'arrive pas à t'effacer et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Alors si je ne peux faire sans toi, autant que je vienne à toi.

Je vais venir, tu sais. Demain ou le jour d'après, je ne sais pas trop. Je vais venir quand j'en aurai plein le dos de mener ce genre d'existence. Je vais te rejoindre.

Et une fois à tes côtés, je te prendrais la main sans la lâcher et je te dirais combien je t'aime et t'aimerais pour l'éternité. Parce que ça peut-être ça aussi, tu sais ? Une éternité à tes côtés. Une éternité à t'aimer.

Attends-moi, j'arrive et je te promets que cette fois, je ne te lâcherais pas.