La Rose

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Au petit matin levant
Sur une branche de rosier
S'ouvre doucement
Une fleur parfumée.

À peine éclose
Mais déjà pleine de beauté,
Elle s'oppose
À ses camarades empreintes de
rivalité.

D'une blancheur immaculée,
Et sans le moindre défaut caché,
Elle est d'une grande timidité
Et d'une gentillesse non simulée.

Ses compagnes jalouses
Profitent de sa naïveté
Pour lui faire croire que la pelouse
Est un lieu qui donne immortalité

Aux roses merveilleuses
Qui se font couper et déposer
Sur l'herbe délicieuse
Par une mésange bleutée.

Impressionnée par ce conte féerique,
Elle interpelle
L'oiseau fantastique
Qui doit l'emmener chez les
immortels.

Ne s'interrogeant pas vraiment,
La mésange brise la tige
Pour accomplir le vœu innocent,
Et se dirige

Vers l'endroit souhaité.
Elle la dépose
Au lieu tant espéré
Qui avait fait rêver la rose.

Son cœur ne bat plus, pourtant,
La fleur est toujours aussi belle.
Elle n'a fané à aucun moment
Car elle détient la beauté éternelle.

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