Chapitre CXXXV : Les jeux d'automne

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L'automne était enfin arrivé. La chaleur étouffante et inhabituelle avait laissé place à des températures plus saisonnières. Mais pas assez fraîches encore pour que les femmes s'enroulent frileusement dans leur palla et que les hommes portent de lourds manteaux ou d'épaisses paenulas. Les premières exhibaient leurs bras nus, plus ou moins graciles, ornés de bijoux en cuivre, en argent ou en or, rehaussés de perles de verre ou de pierres précieuses pour les plus fortunées. Les esclaves ou les femmes modestes arboraient des liens de soie ou même de chanvres tressés et multicolores. Les hommes se contentaient de bracelets, de bagues et de colliers qui rivalisaient peu souvent avec ceux que portaient leurs femmes, leurs filles, leurs mères ou leurs favorites. Le ciel était couvert. Des nuages noirs et une brise parfois capricieuse laissaient prévoir de la pluie pour la soirée. Les esprits chagrins se lamentaient et auguraient une fin de munus pluvieuse. Les moqueries, les quolibets et les menaces les faisaient taire et des jeunes gens facétieux les arrosaient copieusement, et pas seulement avec de l'eau.

On riait beaucoup, on parlait beaucoup. Des commentaires en tout genre s'échangeaient d'un gradin à l'autre. Les jeux d'Automne étaient toujours très appréciés. Les places s'étaient vendues très vite et on s'était arraché celles qui avaient circulé sur le marché noir.

Le ludus de Sidé.

Le ludus Metellus

Metella.

Julia Metella Valeria.

La bestiaire aux cheveux d'or.

Marcia Atilia.

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Les habitants de Patara et les amateurs de munus connaissaient depuis longtemps les gladiateurs du ludus de Sidé et ils avaient entendu parler de leur exploits à Rome. Certains y avaient même assisté ou, disaient y avoir assisté.

Des marchands et des notables avaient visité le ludus. Ceux qui avaient les moyens de payer les sommes folles que Tiberius Geganius Asper exigeaient pour le moindre privilège. Une simple visite agrémentée d'un repas servi par un ou deux gladiateurs coûtait, aux dires de ceux qui se rengorgeaient de leur bonne fortune, entre huit cent et deux milles sesterces. Pour des sommes plus importantes, on pouvait assister aux entraînements et même y prendre part.

Tous racontaient sans honte leur fascination pour les gladiateurs, pour ces corps exposés à quelques pieds de leurs regards et qu'ils avaient parfois admirés dans leur plus héroïque nudité. Celle des femmes comme celle des hommes. Ces corps dignes des plus grands sculpteurs grecs. Ces statues vivantes d'Apollon, d'Hermès ou d'Arès. Et ces femmes qui alliaient la grâce athlétique d'Artémis à la nudité troublante d'Aphrodite. Dans les banquets, sur le forum et sur les gradins des amphithéâtres, ils racontaient la dureté des muscles et des punitions qui marbraient les corps ou les entraînaient à luire de sueur.

Le sang qui coulait.

Ces chanceux louaient le plaisir qu'ils avaient retiré de leur visite et parfois de leur nuit. Ils vantaient surtout la valeur des hommes et des femmes formés à l'école de Sidé.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant