La terre brûlée : des choix pour survivre

Chapitre 4 : Fugue

Nous nous cachons vite fait derrière de drôles de barils lorsque nous apercevons face de rat et un de ses acolytes rentrer. Ils se mettent à parler doucement entre eux, puis un écran apparaît. Et là, je vois quelqu'un que je n'aurais pas du voir. Je vois Ava Paige.

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C'est impensable. Je n'arrive pas à y croire. A croire que cette Ava Paige soit vivante, et à croire que nous nous soyons fais duper en venant ici. Minho avait raison. On ne peut faire confiance à personne.

Nous revenons au dortoir. Aris est là aussi, et tous les deux, nous expliquons ce que nous avons vus et entendus au reste des blocards. Ava Paige, moins morte qu'on le croyait, ce "refuge" qui n'en est pas un mais qui se trouve être un piège du W. C. K. D pour nous faire subir des expériences, avec notre confiance aveugle. Ma sœur, qui nous a rejoint, a blêmis dès qu'elle a entendu ça. C'est vrai que lorsqu'elle s'est faite soigner en arrivant ici, nous avons soupçonné qu'elle est reçue autre chose que de simples médicaments. Elle m'a d'ailleurs avouée ne pas se sentir très bien depuis qu'elle s'est faite soignée, tiraillée souvent par des maux de ventre et de tête incessants qui l'empêche même de dormir. Elle a donc passé une bonne partie de la soirée dans notre chambre, roulée en boule sur le lit de Newt. Après tout, faute de ne pas pouvoir dormir dans sa chambre, autant qu'elle vienne avec nous afin de ne pas être seule. En plus, elle a pu parler à Newt. Je me doute que le sujet est un asiatique débile et aveugle. Enfin bon.

Les garçons sont tous bouche bée par nos révélations. Puis, les réactions fusent. Winston et Fry s'agacent, Newt me questionne et Minho, lui, reste étonnamment silencieux et immobile, les yeux perdus dans le vague, ce qui ne lui ressemble pas du tout. Newt aussi à l'air de l'avoir remarqué. Il hausse les épaules devant ma question silencieuse. Après avoir calmé les garçons, nous sortons du dortoir en silence (ou du moins autant que possible) avec nos affaires mais des bruits de pas rapides dans le couloir nous indiquent que les gardes du refuge viennent de trouver notre dortoir vide, et donc de se lancer à nos trousses. Une sirène retentit dans le bâtiment et des diodes rouges illuminent les couloirs par intermittence, nous confortant dans cette idée. Il faut que nous sortions d'ici en vitesse. Nous nous laissons guider par Elena qui semble se souvenir du chemin qu'elle a emprunter en venant ici lorsqu'elle était blessée. On arrive devant une porte que ma sœur ouvre sans hésitation. L'infirmerie. Elle prend quelques affaires dans son sac avec l'aide de Newt, pendant que nous faisons le guet dans le couloir. Nous traversons ensuite l'infirmerie pour déboucher de l'autre côté du couloir, vers l'aile ouest du bâtiment. Près de là où nous sommes entrés. Et donc près de notre sortie. Nous courrons à en perde haleine à travers les couloirs immaculés, et accélérons encore lorsque nous entendons le bruit des gardes derrière nous. Des balles fusent de tous côtés pour nous empêcher de sortir. Ils sont malades, on est pas censés être précieux ?! Pourquoi ils nous tirent dessus ? Je tourne un instant la tête derrière moi pour apercevoir Janson, une télécommande à la main et un sourire sadique collé au visage, qui me donne envie de lui arracher la tête. Nous sommes soudain arrêtés par des cris. Des cris de fille. Nous tournons dans un couloir et apercevons Térésa au main de deux gardes. Je m'empresse d'aller leur cogner dessus et de la délivrer. 

"- Qu'est ce que tu fous là ? je lui demande alors qu'elle me remercie. 

- Je vous accompagne, me répond elle. Lorsque l'alarme a sonné, j'ai tout de suite su que c'était pour vous. Tu as un don pour t'attirer des ennuis Tom", sourit elle. 

Je ne répond rien, mais lui sourit en retour. Je vois du coin de l'œil Minho lever les yeux au ciel, et Elena a de son côté la même réaction. Cependant, pas le temps de s'attarder. Nous reprenons notre course lorsque nous nous rendons compte que les gardes derrière nous se rapprochent dangereusement. Arrivés à une porte, je m'empresse de passer la carte dérobée dans le lecteur prévu à cet effet afin que la porte s'ouvre et nous laisse sortir, mais nous sommes soudainement plongés dans le noir total. Seul les diodes rouges illuminent encore le couloir, juste assez pour nous faire voir les gardes se rapprochant de nous, armés comme de véritables soldats partant en guerre, avec à leur tête, Janson. Devant les cris de mes camarades pour me faire accélérer la cadence, je repasse la carte dans le lecteur au moins une dizaine de fois, avant que la porte ne s'ouvre enfin, avec une lenteur exaspérante. Pourquoi est-ce que c'est toujours dans ces moments-là que le destin fait tout pour nous retarder ?! Les gardes s'arrêtent à une vingtaine de mètres de nous, leurs fusils armés contre leurs épaules, prêts à tirer à l'ordre de leur chef. Janson s'avance vers nous, les mains en l'air, en nous menaçant de nous faire subir un sort pire que la mort si nous sortons d'ici. Bref, l'une des citations préférées des méchants lorsqu'ils sont en position de faiblesse et qu'ils essayent de montrer qu'ils sont cependant encore en position de force. Ces menaces ne nous effraient pas, et nous nous empressons de sortir et, lorsque chacun de nous a passé la porte, nous la refermons et détruisons le boitier de commande. C'est devant un Janson ébahi et colérique que je fais un magnifique doigt d'honneur, auquel il répond par "Tu vas voir ce que tu vas voir, petit connard. Toi, et ta bande de dégénérés, vous n'avez pas fini que d'en voir de toutes les couleurs!". Au moment ou je m'éloigne, préférant l'ignorer que de lui répondre, il rajoute quelque chose qui m'interpelle et m'inquiète : "Tu devrais veiller sur tes proches Thomas, car tu risque de ne pas voir arriver leur mort. Oui, veille bien sur tes proches, et surtout sur ta traîtresse de sœur ! ".  Je ne me retourne pas, mais mon visage laisse transparaître ma fureur. Les autres étant déjà prêts à sortir et n'attendant plus que moi, je les rejoint, et nous sortons dans la nuit, le sable giflant nos joues.