Lorraine essaie de s'endormir, mais elle entend son frère parler.
- Un jour Lorraine va faire une bétise. Elle ne pourra pas tout assumer, et je n'assumerais rien avec elle. Comme père sera énervé. Je ne sais pas si je lui annoncerais dans ma prochaine lettre. Sans doute vaut il mieux qu'il n'en sache rien. Quand elle rentrera, ses cheveux auront repoussés.
- Cette cruche va l'achever. Et la pauvre madame Montabis, elle doit tout lui apprendre. Elle te ressemble si peu. Toi qui est si intelligent et réfléchit. Je n'y comprends plus rien. J'espère que nos enfants ne seront pas si difficiles.
- Non bien sûr que non. Lorraine est une exception. Si nous avons des enfants, je suis sur qu'ils seront charmants.
- Tu préfèrerais que ce soit une fille ou un garçon?
- Oh je m'en fiche. Ce que toi, tu préféreras sera parfait.
- Et si nous l'appelions Berthe. J'adore Berthe. C'est si jolie. Un peu vieillot certes. Mais cela fera si bien aux repas. " je vous présente ma petite Berthe, c'est le nom de sa grand-mère oui." dit Hélène sur un ton enjoué.
- Oui pourquoi pas. Nous verrons bien. Nous avons encore le temps. Profitons de Paris, tu veux?
La face d'Hélène se crispe.
- Tu sais que je veux de cet enfant, dit elle d'un ton plaintif.
La colère est très vite oubliée, Ils se chamaillent et rigolent . Lorraine, elle, au contraire, sent la colère bouillir en elle. Alors son frère, non plus, ne l'approuve pas. Elle est si déçu, des larmes perles à ses yeux, elle tire sa couette sur son visage et se tourne, dos au rideaux. Elle s'endort difficilement, mais son peintre vient la réconforter.
Lorraine a décidé de ne pas attiser la colère des deux adultes. Elle va simplement faire comme tous les jours, faire semblant d'être intéressée, faire semblant d'apprécier.
- Armand, hélène, vous avez bien dormis? Dit-elle en tirant un peu plus le rideau entrouvert.
- LOrraine, Aujourd'hui, nous allons visiter Paris, enfile des habits présentables.
-Avant, nous irons trouver un coiffeur. Tu ne peux pas sortir comme ça.
Lorraine sent que leur ton a changé. Elle se retourne s'en esquisser un sourire, et choisit des habits. Elle enlève sa chemise de nuit et se retouve en sous vêtement.
- Lorraine! Ferme le rideau pour te changer! S'exclame Armand agacé.
- Tu en as vu d'autres bien moins habillées non?
Hélène ouvre la bouche de stupéfaction. Lorraine se permet bien des choses.
- Lorraine, tu vas bientôt devoir te trouver un mari. Il faut que tu deviennes un peu pudique. Lui seul aura le droit de te voir dans de telles tenues.
- Tiens toi aussi tu chantes ce refrain maintenant. Et si je ne voulais pas d'un mari...
Je peux me déshabiller?
- Lorraine... Souffle Armand d'un ton lasse.
Les deux amants sont allés chercher un coiffeur. Lorraine s'asseoit sur on lit, et sort de sa valise, son pendentif. Elle le frotte du doigts. Elle se l'accroche au cou, elle l'adore. Elle glisse ensuite le bout de journal, qu'elle lit et relit, dans son soutien gorge. Elle voudrait se plonger dans ses livres mais la porte s'ouvre. Son frère lui présente un homme, avec qui il est en train de rire. Il est barbier, il sait manier les ciseaux, cela fera l'affaire pour arranger les cheveux de Lorraine. et ainsi, le couple s'évite la gène d'aller dans un salon de coiffure, et de devoir présenter Lorraine à la société en leur présence. Il la fait asseoir sur le lit, et se met sur un tabouret. Il lui entoure le cou d'une serviette, pour ne pas que ses cheveux lui glissent dans les vêtements. Il sort un ciseau de sa poche et commence. Cela lui prend peu de temps, et le résultat est nettement mieux. Mais néanmoins, comme le couple parle, le jeune coiffeur laisse trainer. Lorraine sent son souffle un peu plus près de sa nuque. Ses mains effleurent la fine peau de son cou, tandis qu'elle se raidit. Il descend sa main plus bas, et la fait trainer le long de sa colonne vertébrale. Lorraine, s'en vouloir de mari, aime bien que l'on la courtise. Mais elle ne ressent rien d'autre qu'un peut de fierté qu'un homme la désir. Elle se redresse et se lève, elle ne veut pas qu'il aille trop loin, maintenant, il sait facilement ou la trouver. Armand lui jette un œil. Le coiffeur baisse la tête, sûrement un peu gêné, Lorraine perçoit le trouble sur son visage.
-Ah vous avez fini! C'est parfait, merci beaucoup. Comment peut-on vous payez? Le repas de ce soir vous irez-t-il?
-Ce serez parfait. Enfin seulement si mademoiselle et présente, rajpute-t-il, un sourire charmeur aux lèvres, le regard droit sur Lorraine.
- j'avais déjà comme dessein de lire ce soir, désolée.
- Bien sur qu'elle sera présente coupa nette, et bien plus fort Armand, en foudroyant sa sœur du regard. Et bien à ce soir mon cher, s'exclama-t-il en conduisant le jeune homme à la porte. Et ainsi, ils se saluèrent gaiement au pas de la chambre. Armand ferma la porte derrière lui et se tourna vers Lorraine.
- Tu intéresses les garçons de Paris, c'est incroyable. Profites en tant qu'il est encore temps pour te dégoter un mari. Et oublies un peu tes livres! Bien sortons à présent.
Lorraine ne rajoute mots. décidément, son frère compte la marier avant la fin du mois. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, ils se retrouvent au pied d'un grand portail de fer forgé. Lorraine redresse alors la tête, et reste sans voix. Devant elle, des rangés d'arbres , des conifères, s'ouvrent sur une allée de sable, où tout le peuple de Paris semble réunis. C'est encore mieux que dans le train se dit Lorraine. Des enfants jouent, des femmes se promènent, des hommes bavardent. Lorraine est époustouflée. Elle tire une chaise qu'elle trouve sur son passage, et s'y installe. Alors, Armand et Hélène font de même. Ils commencent à parler, partageant leur émerveillement, tandis que Lorraine garde cela pour elle. Elle regarde chaque personne qui passe, sourit aux marmots qui lui passent devant, admire le ciel, qui semble s'être paraît de bleu simplement pour ce fabuleux jardin. Mais déjà, le couple veut rentrer. La ville ne réussit pas à Hélène, elle empreinte de petites mines au plus beau tableau, pour amadouer son prince Armand. Lorraine contemple le jardin jusqu'au dernier instant, mais ils se retrouvent rapidement face au gris, au trafic de Paris. Lorraine a oublié son peintre, le jardin occupe tout son esprit. En rentrant à l'hôtel, elle s'allonge sur son lit, et les mains jointes sur son ventre, le regard brumeux, elle se plonge dans ces songes.
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Femme ou le cabanon au fond du jardin
Fiksi UmumDans une société sans temps, sans siècle, les femmes doivent se battre. Aucune n'est elle. Aucune n'est libre. Elle cache son métier, elle cache son amour, celle la son éducation.