Et dire que...

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Et dire que j'ai osé espéré. Et dire que j'ai osé me faire des films. Et dire que j'y ai cru, à notre histoire, mais maintenant la petite étincelle au fond de moi s'est éteinte. À cause de toi. Cette petite lueur d'espoir qui vacillait dans mon coeur a disparu, en un claquement de doigts. Et dire que j'ai osé ne penser qu'à toi chaque seconde de ma vie pendant des mois. Je me suis prise à croire, à rêver, que toi aussi, tu ressentais la même chose. Mais putain ce que ça fait mal de retomber sur Terre. J'étais sur mon petit nuage, à m'imaginer tout ce que je voulais, puis tu m'as fait heurter le sol très violemment, rien qu'en prononçant un mot. Pas une phrase, mais un seul et unique mot.
Tu sais, maintes et maintes fois j'ai regretté de ne pas être allée te parler. Mais maintenant, je regrette tellement de l'avoir fait. J'aimerais retourner juste un peu en arrière et me tirer vers une issue de secours. Pour m'éviter de souffrir comme je souffre réellement aujourd'hui.
Devine quoi, je t'ai tellement décris comme quelqu'un de gentil, enfin au premier abord car je ne t'ai jamais parlé, mais je t'ai tellement décris positivement que maintenant, dire à mes proches que tu es un connard fait mal. Très mal. Ça me fait mal de voir que je me suis trompée sur toute la ligne. Mais comme d'habitude, je me suis inspirée d'illusions pour me créer ma propre réalité. Qui est très loin de la vraie réalité. Comme d'habitude, j'ai joué les naïves, et j'ai perdu. Tous ces jeux de regards, tout ça, ça t'amusait.
Maintenant, tout est fini. Tous les regards que tu me lançais se sont transformés en ignorance totale. Tu restes la tête baissée sur ton téléphone, comme si tu voulais fuir la réalité.
À chaque fois que les larmes menacent de couler, je retiens ma respiration et les retiens, elles aussi, car je ne veux pas être faible. Je les retiens de toutes mes forces pour éviter de pleurer devant toi.
Si tu savais comme je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir laissé croire que c'était possible. Je t'en veux de t'avoir laissé jouer avec moi, puis de m'avoir laissée tomber comme une merde. J'aurais dû m'en douter. Et dire que ça m'avait fait retrouver le sourire... Mais maintenant que j'avais enfin regagné la surface, voilà que je me noie encore... mais j'en ai marre de lutter...
Maintenant, tout a bien changé. Tous les petits rituels que j'avais te concernant ont disparu. Je n'essaie plus de te croiser à chaque bout de couloir, je n'essaie plus de m'asseoir près de toi dans le bus. Je suis juste redevenue cette fille banale, qui se lève le matin et se couche le soir en essayant de penser à autre chose. Mais je n'y arrive pas. Je ne veux pas tourner la page. Je n'y arrive pas. Je me suis tellement accrochée à cette histoire, et tellement longtemps que j'ai du mal à croire que tout doive disparaître. Si seulement...

Mes textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant