Recueil De Phrases

Les Deux Amants

La neige tombait, recouvrant lentement les monts et les plaines d'un fragile voile blanc.

Deux amants se blotissaient en une nuit glacée.

"Il neigeait aussi au tout premier jour."

Souriant as-tu dis dans le creux de mon coup. Mon visage échauffé par la cheminée. Dans ta manche je décidai alors de me cacher.

...

Après quelques mois, dans un souffle de joie, je chantait l'arrivée du printemps en chœur avec tous les oiseaux gazouillant.

"Comme ta voix est belle."

As-tu dis, affichant un doux regard. Rien que ça, ses mots de toi parvenaient sans peine à à m'évanouir. Je te répondais.

"Si un beau jour je ne possédait plus cette voix que tu aimes tant. M'aimerait tu toujours de la même manière qu'avant ?"

"Évidemment"

As-tu répondu en souriant gentillement, en même temps que ta large main carressait mon visage.

...

C'était en été, le soleil brillait. Nous étions dans notre potager à cueillir toutes sorte de légumes.

Lorsque, tu t'éffrondras au sol d'un maladie brutale. Tu crachais du sang.

Notre pauvre et misérable vie maritale, n'avait même pas les moyens pour subvenir à tes besoins. Le jour qui suivait et celui d'après...

Je ne fis rien d'autre que de coudre sans arrêt. Je ne pouvais pas laisser ta vie m'échapper. Tel un arbre qui en automne, voit ses feuilles tomber.

...

Et les saisons qui s'écoulaient. L'été emporté par les cris des grillons marquant le début de l'hiver.

"Tes doigts sont si fins et délicats "

Dis-tu de tes mains abîmées. Mais je réalisa alors que les tiennes étaient beaucoup trop froides...

"Si un beau jour je ne possédait plus ces mains que tu aimes tant. M'aimeras-tu de la même manière qu'avant ?"

"Évidemment"

M'as-tu répondu en toussant fébrilement. Caressant, faiblement mes doigts dolents, meurtri par le devoir de te sauver.

Le jour et la nuit sans répit, je couds, je n'arrête pas. Dépêchons-nous, dépêchons-nous, j'ai besoin de médicaments.

Encore un peu avant que l'automne ne laisse place. Jusqu'à ce que ces doigts, ce plumage deviennent pour de bon...

INUTILISABLE

"Si un beau jour je n'étais plus humain, nos chemins se séparent. M'aimerais-tu de la même manière qu'avant ?"

La vérité que je craignais tant, inavouable à présent.
Je souris, tristement
la dernière plume restante...

"Évidemment"

Ai-je répondu les larmes au yeux. C'était ses dernières paroles.

Avant de ne plus être humain...

Quelques saisons après je fis de même, la même maladie m'attaqua aussi. M'épuisant de tout mes forces.

Nous nous aimons enfin pour l'éternité...