- Si tu refuses je serai chassée.
Ces mots de ma mère m'ont fait réfléchir. Je ne pouvais pas mettre sa réputation dans la boue. Et tel que je connais mon père il serait capable de la chasser.
La nuit portant conseil, je suis allée me coucher.
Le lendemain, je suis allée retrouver Mariama pour lui raconter la situation. Elle était contente de me voir et m'a accueilli d'un très doux baiser. J'étais honteux de lui faire connaître la décision de mon père, de lui parler de mon mariage. J'ai voulu qu'elle me dise ce dont elle voulait me parler mais elle m'a dit de prendre les devants.
Donc quand on s'est vu a ma se ka fen fô ne ye bilé ne kèlè ka n'ka furu kouma fô a ye.
(Elle n'a pu rien me dire quand je lui ai parlé de mon mariage.)
Et à ma grande surprise elle piqua une crise, elle n'a pas pu me dire ce qu'elle avait à me dire.
- Tu ne peux pas me faire ça. Tu ne peux pas te marier. C'est moi ta femme. Je suis celle que tu dois épouser. C'est moi ta femme. MOI, TU COMPRENDS ? C'EST MOI. TU ME L'AS PROMIS.
Ses larmes coulaient et j'étais anéanti de voir celle que j'aimais souffrir par ma faute. Elle disait tout et n'importe quoi tout en pleurant, mes yeux me piquaient. Mon cœur me faisait mal. C'est elle que je veux mais ma famille, ma mère...
- S'il te plaît pleures pas, je suis désolé.
En voulant la tenir dans mes bras, piquant de plus fort sa crise elle me tapait en disant que c'était pas possible. J'avais des larmes qui voulaient couler.
Elle finit par s'en aller loin de moi.
J'étais sur place en ayant les deux mains sur la tête. Je l'aime, je ne peux pas la voir comme ça. Elle est tout pour moi et je suis tout pour elle.
Déboussolé et ayant envie de rien, je rentrai à la maison. Ma mère voyant que j'étais pas bien me réconforta en disant que j'ai fait le bon choix mais mon cœur n'en était pas convaincu.
...
N'étant pas heureux de cette situation et voulant toujours ma dulcinée à mes côtés, deux jours après ne ko baby koun be fè ka moun fô n'ye.
(Deux jours après je lui ai demandé : qu'est-ce que tu voulais me dire bébé ?)
Elle dit.
- Bébé an ka boli*. On pourra fonder notre famille à deux.
*Enfuyons-nous.
- Je ne peux pas accepter. Chérie ne me fait pas faire un choix. Maman m'a dit que si je refuse elle sera chassée.
Mariama dit que si j'accepte elle va se tuer.
- Ne dis pas de telle chose.
- Je ne te ments pas, si t'acceptes je suis prête à me ôter la vie parce que sans toi je ne peux pas vivre.
- Enlèves ces bêtises de la tête. Je t'aime à en mourir, ne me parles pas de suicide. Tu comptes m'abandonner ?
- Refuses ce mariage ou je mourrai.
J'essayais en vain de la convaincre mais elle voulait pas m'écouter. Elle s'entêtait à dire qu'elle se tuerait. Et j'avais peur qu'elle le pense réellement. J'avais ma mère ainsi que ma famille d'un côté et ma mariama de l'autre. Les deux m'étaient chers.
Qu'auriez-vous fait à ma place ? L'amour de sa vie ou la famille ?
J'étais confus, je ne savais pas quoi faire. Mariam ou la famille ? J'avais le choix entre les deux.
Après réflexion je fis un choix. C'était difficile mais je devais le faire. Ma mère ne devait pas souffrir par ma faute à son âge et Mariama ne devait pas non plus souffrir par ma faute mais elle est jeune et elle peut facilement refaire sa vie par contre ma mère n'a pas toute cette jeunesse.
Dans tous les cas, comme je l'ai dit, je sortirai perdant dans l'histoire mais je devais m'assurer de prendre le côté qui pèse le plus : la famille.
Je l'aimerai toujours mais y avait trop d'enjeux pour que je choisisse mon amour aux détriments de ma famille. Je devais sacrifier mon amour et c'est ce que je fis.
Mariama je suis désolé. Mariama je suis désolé. Ma Mariama je suis désolé. Ma Mariama je suis désolé.
....
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Mamadou & Bineta (Histoire Courte)[Terminée] _Dr-KEB
General Fiction"Tant qu'il y'a de la vie il y'a de l'espoir" Quand deux âmes doivent s'unir, ils s'uniront tôt ou tard ! Illustration de la chanson MAMADOU ET BINETA du chanteur malien Dr-KEB