La ville flottante

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Biiiiiip... Biiiiiip... Biiiiiip... Biii *Clic*

L'insupportable sonnerie du réveil fut interrompue par un simple appui du jeune adolescent qu'elle préservait du retard. Ce dernier se leva péniblement de son lit dans un long soupir de fatigue avant de se diriger en caleçon vers le salon déjà bien animé pour y déjeuner.

"Tiens tiens... j'ai pas été obligé d'aller ouvrir tes volets pour te réveiller ce matin ? Qu'est-ce qui t'arrive choupinet ?"

La voix teintée d'ironie qui venait achever de réveiller le jeune homme était celle de sa mère, Faustine, qui s'empêchait d'en dire plus. Son fils répliqua alors, d'une voix encore enroué par le réveil.

"Rien rien, tu comptes t'inquiéter à chaque fois que je me lève seul où simplement les 30 premières fois ?

- Fait ton malin, allez je t'ai préparé ton petit déjeuné, il s'agirait de pas gâcher un reveil aussi rapide pas vrai ?

- Ouais, merci maman je t'aime.

- Moi aussi..." Faustine marqua une pause, observant encore une fois son fils encore mal réveillé avec un sourire avant de terminer sa phrase. "...allez mange et file."

Le jeune adolescent ne répondit pas et se contenta d'un sourire avant de se diriger vers la table bien garnie. L'appartement dans lequel vivait la petite famille etait de taille modeste mais le frigo, lui, était toujours bien rempli.

Il s'étira alors, faisant craquer quelques unes de ses articulations avant de se mettre a table et de se faire un bol de céréales qu'il dévora en observant la fenêtre.

L'étendue d'eau bleue et brillante qui s'étendait à perte de vue juste derrière cette petite ouverture le fascinait. Cet océan qui semblait si calme avait déjà mis sa vie en danger plus d'une fois, mais il ne pouvait rester indifférent devant un tel spectacle.

Une fois son petit déjeuner terminé il retourna dans sa chambre pour s'habiller, sa garde robe était un peu à l'image de sa vie : simple mais confortable, et c'était très bien comme ça. Il s'habilla donc simplement d'un t-shirt et d'un short avant de prendre son sac et de sortir après avoir embrassé sa mère.

Une fois dans la rue il leva la tête vers le ciel, bleu et presque exempt de nuages, déchiré par les immenses colones de verre et de métal. Il n'avait pas à se plaindre du peu de ciel qu'il voyait, après tout il avait la chance de vivre à la surface.

Puis il baissa la tête et observa sa barque, flottant paresseusement dans les canaux de la ville. Ici c'était le principal moyen de locomotion. Peu cher et très écologique tout en restant aussi pratique qu'une voiture. Dans une ville où la quasi totalité des routes etaient en fait des canaux.

Bien entendu elle était en matière synthétique, seuls les riches et les plus chanceux pouvaient en avoir une en bois. Ce matériaux devait être importé et son prix était plus élevé, de plus l'entretien doit être plus fréquent.

Puis il pris l'échelle pour y descendre et s'installa avant de la détacher et de prendre le canal qui le conduirait chez son amie.

Le seul point négatif de ce système c'est qu'il fallait parfaitement savoir où on veut aller et comment on veut y aller, pour un natif c'était assez facile mais généralement beaucoup d'étrangers doivent réviser la carte les premières semaines.

Il arriva alors non loin de sa destination quand une voix enjoué et plutôt grave pour celle d'une adolescente le tira de ses rêveries.

"Hey Hoyt ! T'arrête pas je saute !"

Hoyt tourna alors la tête vers l'origine de la voix et soupira alors... c'était bien celle qu'il était venu chercher. Et elle avait visiblement encore trouvé un moyen de le faire désespérer. Il savait qu'il n'allait pas pouvoir raisonner cette tête brulée avant qu'elle ne saute.

SeatyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant