Mannequins persécutés

Chapitre 32 - Levi 📷

Avez-vous déjà ressenti ce sentiment ? Vous vous dîtes enfin que vous y êtes arrivés. Vous êtes enfin heureux, plus que tout et du jour au lendemain, tout part en éclat. Le monde se retourne contre vous et les personnes à qui vous tenez énormément peuvent mourir. C'est exactement ce que je ressens en ce moment même. La vie est une garce.

Au décès de la femme que je pensais être la femme de ma vie, j'ai falli sombrer. Ma sœur, a été là pour m'épauler comme elle avait été là pour moi depuis que nous sommes petits. Je lui ai toujours promis d'être là le jour où elle en aurait besoin avec son enfant.

Lucky, c'est notre ami irresponsable et gamin, mais toujours là quand on a besoin de lui. Il a été le premier à me dire de l'appeler si j'avais besoin avec Julian, alors que vous savez vous-même à quel point il n'est pas fait pour ça. Il sait que je serais là pour l'épauler également en cas de besoin.

Vous imaginez vous ? Votre sœur et votre meilleur ami ensemble. Et encore mieux : un enfant qui est un mélange de votre sœur et de votre meilleur ami. C'est juste génial et je veux être là pour les épauler tous les deux dans cette nouvelle étape de leur vie, grâce à mon expérience en tant que père. Je veux devenir tonton, je serais super heureux que Julian ait un petit cousin ou une petite cousine.

Nous sommes vendredi soir et Aline est au bloc depuis la nuit dernière. Je ne sais pas ce qu'ils sont en train de faire dans la salle, mais je commence à en avoir marre. On est extrêmement tendus dans le couloir. Lucky, lui, il est sorti depuis quelques heures, mais on n'a pas encore pu le voir.

Livia se trouve chez moi avec Julian depuis hier. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils font tous les deux, mais elle m'a dit qu'il était super sage. Je la remercie énormément de veiller sur lui. J'ai besoin de rester ici. J'ai besoin d'être le premier à être au courant. Je reçois justement un message de sa part.

Livia- Tu devrais rentrer te reposer...
Moi- Non c'est bon, je veux rester ici et avoir des nouvelles d'Aline
Livia- Repose toi un peu alors
Moi- On verra, Julian est sage ?
Livia- Il est à fond dans un Disney ! Un vrai p'tit ange ♡
Moi- Appelle moi si y'a un souci avec lui, ou pour n'importe quoi
Livia- Ouais t'en fais pas, je gère la situation

Francisco, qui était reparti dans la journée pour relayer Jessiann qui avait un shooting, revient et se pose face à moi.

-Mec on essaie de voir pour rendre visite au blond ? Me demande-t-il.

-Ouais vas-y, soupirais-je. Les filles ne viennent pas le voir ?

-Les tornades ? Elles vont pas tarder à débarquer. Julian est toujours avec Livia ?

-Ouais, elle s'occupe encore de lui. Il est content qu'elle soit à la maison.

Il hoche la tête en souriant et me dit à quel point il est content que je sois tombé sur Livia. Je me lève de mon siège et nous allons à l'accueil en bas de l'hôpital. La secrétaire nous regarde longuement avant de soupirer. C'est pas comme si on venait la voir toutes les heures, j'aurais réagi de la même manière qu'elle.

-Messieurs, que puis-je pour vous ?

-On pourrait voir Lucky Thomas ?

-Je dois voir ça avec le médecin.

Elle tape sur les touches de son téléphone avant de porter à son oreille. Elle échange quelques mots avec son interlocuteur avant de se tourner vers nous.

-Il est réveillé depuis une heure, chambre 212.

-Merci.

Moi et Francisco nous lançons un regard avant de courir à l'étage. Bien que nous soyons épuisés mentalement et physiquement, l'idée de revoir notre meilleur ami nous redonne des forces. Arrivés devant la chambre, Francisco ouvre la porte d'un grand coup de pieds et celle-ci se décroche.

-Merde !

Je le pousse et entre dans la chambre où je vois Lucky qui rit doucement en se tenant la poitrine, avant de tousser. Relié à une machine par plusieurs fils, un bandage entoure sa tête et plusieurs pansements protègent des coupures sur son visage, tandis que d'autres sont visibles.

-Le médecin va te défoncer mec...

-Euh... Tant pis ?

-Bah alors beau gosse, elle est où ta gueule d'ange ? Commençais-je.

-On voit plus ma tignasse d'enfer avec ces trucs, pas vrai ?

-Mais si on voit encore un peu. Pas trop mal ?

-Ça brûle partout.

Il se met de nouveau à tousser et je grimace. Je déteste de le voir si mal en point. Même si Lucky a eu beaucoup de mal à s'accepter et se faire accepter par la blondeur de ses cheveux, il a commencé à être très renommé en tant que mannequin, et aujourd'hui, il adore ses cheveux en pétard exceptionnellement clairs.

-Ta sœur et le bébé...? Reprend-il une fois qu'il a fini de tousser.

-Ils sont toujours en salle d'opération...

-Vous n'en savez pas plus ?

-On sait juste que votre petit est toujours en vie. Elle subit une opération, mais j'ignore ce dont il s'agit.

Il hoche pensivement la tête.

-Vous pensez que c'est grave ?

-Depuis trois heures du matin elle est au bloc. Je sais vraiment pas ce qu'ils font depuis tout ce temps...

-Les médecins ne vous disent rien ?

-Rien ! On doit aller harceler la secrétaire comme des fous pour savoir quelque chose. Aucun putain de médecin n'est foutu de se planter devant nous et nous annoncer les choses telles qu'elles sont.

-Les enculés... Vous n'êtes qu'à deux ?

-Livia est venue ce matin, mais elle est repartie pour garder Julian, pareil pour Jessiann. Tes parents sont venus, mais vu comme on n'avait pas de nouvelle, on leur a dit de repartir et qu'on les appellerai. Tandis que les tornades bah...

-Oh mon Dieu mon petit frère ! S'écrie une voix féminine. Euh... Qui a fait ça ?

-Eh merde... Murmure Lucky.

Les trois sœurs de Lucky entrent dans la chambre en se précipitant vers le petit dernier de la fraterie. Évidemment, on ne les a pas entendues puisqu'une certaine personne a eu l'intelligence de faire tomber la porte...

-Bah vous avez fait quoi de la porte ? Demande Daisy.

Je montre simplement Francisco d'un geste de la tête. Pas besoin de plus me justifier, c'est sa faute, pas la mienne.

-Bon on va te laisser avec tes sœurs, on reviendra mec.

-Tu me préviens s'il y a du nouveau concernant Aline ?

-Je viendrais directement te voir t'en fais pas. Rétabli toi bien beau gosse.

On sort de la chambre après avoir salué la petite famille et on retourne sur les sièges qu'on monopolise depuis hier. Un sur trois est sorti d'affaires. Plus que deux, même s'ils sont deux en un.