Mannequins persécutés

Chapitre 34 - Aïdan 📷

Après la discussion avec mon père puis Livia, j'ai beaucoup réfléchi. Tous les deux m'avaient dit à ce moment-là de me trouver une copine. De son côté, Livia, m'a dit d'ouvrir les yeux. Une personne m'attendais. À chaque fois que je lui demandais qui était cette personne, aucune réponse ne me parvenait. Elle m'adressait juste un sourire, et toujours le même sourire. Les yeux brillants de malice, elle me faisait savoir qu'elle avait quelqu'un en tête, quelqu'un que je connaissais assez bien.

J'ai passé tout mon entourage en revue. Il est vrai que je parle à quelques filles, mais je ne suis pas proches d'elles. Puis soudainement, comme si les choses devenaient plus claires, j'ai pensé à une certaine tête blonde... Oui Cara, la meilleure amie de ma jumelle. C'est peut-être ça finalement : toutes ces embrouilles et ces chamailleries incessantes. J'ai décidé de tester ses réactions quand on est ensemble tous les deux et de l'observer un peu.

C'est pour ça que je lui ai proposé d'aller à la fête foraine. Et vu qu'elle n'habite pas loin, elle y a été directement, me laissant tout le temps pour me faire beau.

J'avoue que me suis préparé en mode beau gosse. Qu'est-ce que je raconte ? Je suis toujours beau gosse, mais là, je suis trop beau. J'ai même sorti le pantalon noir et la chemise blanche. Pour une fois, j'ai mit du gel dans mes cheveux. Je déteste ça mais je suis plutôt fier du résultat. Si elle n'est pas déjà amoureuse de moi, elle va craquer aujourd'hui.

Je descend de ma voiture après un dernier regard dans mon retroviseur et repère la belle blonde au loin. Elle est vêtue d'une robe blanche, la rendant encore plus angélique. Ça m'étonne assez de la voir comme ça, ce n'est pas trop son truc les robes... Je m'avance vers elle, elle relève les yeux de son téléphone en souriant. Je lui fait la bise et elle se recule pour plisser les yeux dans ma direction.

-Qu'est ce que tu prépares toi ? Commence-t-elle.

-Comment ça ? Répliquais-je.

-T'as toujours une idée derrière la tête quand on doit se voir.

-Même pas ! Je viens en paix aujourd'hui, c'est promis.

Elle me regarde longuement d'un œil mitigé, comme pour me tester et je lève un sourcil en réponse.

-Tu comptes rester planter là à attendre ma connerie ?

-Tais toi idiot !

Je grogne et la tire vers les jeux du parc. Je m'arrête devant un jeu à sensations fortes alors qu'elle recule.

-Ah non ! Ah non non non ! Aïdan !

-Ah si ! Allez viens Cara.

Elle grimace et me suit à la caisse. En fait, non, elle ne me suit pas, je l'ai tirée jusqu'au stand.

Lorsqu'on descend du jeu, Cara fait une tête étrange, ce qui me fait comprendre qu'elle n'a pas vraiment apprécié d'aller dans ce jeu. En même temps, vu comment elle criait quand on était dans les airs ! J'aurais peut-être dû faire attention et ne pas l'amener dans ça, mais je ne suis pas censé savoir qu'elle n'aime pas ça.

-Ça va ?

-J'ai la tête qui tourne...

Je la prend par la taille pour la coller à moi afin qu'elle ne perde pas l'équilibre. Elle ferme les yeux en prenant de grandes inspirations puis relève le regard vers moi une fois qu'elle se sent mieux.

-C'est bon...

Mais je ne la lâche pas pour autant. Mon regard se perd dans le sien et je m'avance vers elle. Je m'arrête à quelques centimètres de ses lèvres pour voir si elle me donne son accord pour franchir ce cap. Elle me surprend en comblant l'espace restant. Nos lèvres entrent doucement en collision et bougent en parfaite synchronisation. Bientôt, nos langues se rejoignent et se taquinent, me faisant sourire. Même en s'embrasssant, on sait se taquiner. Je me détache finalement de ses lèvres et la regarde dans les yeux.

-Alors c'était ça que t'avais derrière la tête... Murmure-t-elle.

-C'est mieux que mes conneries ?

-Beaucoup mieux.

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres, comme si elle avait attendu ce moment depuis quelque temps. C'est peut-être le cas, mais il vaut mieux tard que jamais.

-Alors c'était toi... Repris-je.

-Comment ça ?

-Ta meilleure amie m'a dit qu'une fille m'appréciait. Je devais juste ouvrir les yeux.

Elle me fait un sourire gêné en coin et hausse les épaules.

-C'est bien moi...

Je lâche un rire et l'embrasse une seconde fois puis on se balade dans l'allée main dans la main.

-Oh regarde cet ours est trop mignon !

-T'es une gosse Cara.

-Oui et ? Regarde !

Je soupire et regarde la peluche derrière la vitre. J'entre une pièce et joue pour la récupérer. Je perd plusieurs fois une bonne dizaine de fois, mais je finis par gagner la fameuse peluche. Je la récupère et la donne à Cara. Elle me remercie en me prenant dans ses bras.

-T'es adorable !

Je lève les yeux au ciel en me disant que je ne suis pas venu ici pour être mignon comme ça. Je vais ensuite nous acheter des barbe à papa et on va se poser sur une table ayant deux chaises face à face.

-Tu penses que Livia va réagir comment ? Lui demandais-je.

-Tu connais ta sœur Aïdan.

-Pas sur ce point-là non. J'ai jamais eu de vraie copine.

-Mmh... Alors moi, je pense qu'elle va nous sauter dessus et nous bombarder de questions pour connaître tous les détails de ce qui a pu se passer dans son dos. Mais c'est de Livia qu'on parle, elle est toujours là pour se réjouir du bonheur des autres. Je pense qu'elle sera vraiment contente pour nous.

-Ouais, t'as sans doute raison.

-J'ai toujours raison.

-C'est totalement faux.

Je lui pousse l'épaule sous son rire. Il faut toujours écouter Livia, elle a toujours raison. Elle sait parfaitement me comprendre. Notre lien de jumeaux est vraiment très fort. D'un regard, on se comprend tous les deux. Je ne savais même pas que j'avais besoin d'une fille qui m'aime, mais je crois que je commence à le découvrir.