Jouons un peu (OS)

Jouons un peu.

En cette fin d'après-midi, Emma s'ennuyait à la maison. Elle était avachie dans le canapé et zappait de chaîne en chaîne, d'un air dépité. Rien ne relevait son attention. Elle avait parfois l'impression de payer son abonnement pour la télé pour des prunes, car jamais rien d'assez intéressant à ses yeux n'était diffusé.
Et en prime, comme c'était son jour de congé, elle avait largement eue le temps de faire ses tâches ménagères, de s'occuper de l'entretien du jardin, sortir plusieurs fois le chien, faire son sport, d'avancer dans l'écriture de son bouquin et de préparer en grande partie le repas du soir. De ce fait, elle n'avait plus de quoi s'occuper et s'ennuyait comme un rat mort.

Continuant de zapper sans pour autant faire attention à ce qui défilait sur l'écran, elle entendit pourtant très clairement un gémissement de plaisir sur une chaîne. Surprise et de nature curieuse, elle revînt en arrière et retomba sur cette chaîne. Un "Oh oui, plus vite" sorti de la télé. Visiblement, c'était un film pornographique.

En vingt-trois ans d'existence, elle se rendit compte qu'elle n'en avait jamais vue et qu'elle se devait de saisir cette occasion et de se rattraper, peut-être. Alors, elle regarda attentivement la télévision.

Au plus les images défilaient, au plus elle avait des chaleurs. Cela l'a rendit d'humeur très coquine. Alors, elle décida d'organiser une petite surprise pour son mari.
Il ne rentrerait que dans une heure, ce qui lui laissait le temps de tout préparer.
Pas de temps à perdre!

Avec hâte, elle monta en vitesse les escaliers et elle se précipita dans la salle de bain pour prendre une douche tiède, ce qui calmerait peut-être l'espace d'un instant ses ardeurs, et puis, elle pouvait aussi en profiter pour entretenir une certaine partie de son anatomie. C'était impératif.
Lorsque ce fut chose faite, elle alla dans leur chambre, prit le soin de choisir sa plus belle lingerie et enfila le tout. Elle mit sur ses lèvres ce fameux rouge à lèvres qu'il affectionnait tant et se donna un air décoiffé.. mais pas trop.
Ensuite, elle prit la tenue qu'elle avait portée toute la journée, redescendit au rez de chaussée pour éteindre les lumières des lustres et ne laissa que les quelques petites lampes allumées dans la maison pour qu'il ne fasse pas trop sombre. Ça ne devait pas ressembler à une ambiance de film d'horreur, mais à quelque chose de mystérieux.

Elle lâcha volontairement sa jupe juste derrière la porte d'entrée, son débardeur sur la rambarde de l'escalier et pour terminer, sa chemise à deux mètres de la porte de leur chambre.
Elle farfouilla dans un tiroir qui appartenait à son mari et en prit une cravate grise qu'elle disposa sur la table de nuit.

À la réflexion, il lui manquait un petit quelque chose.. Mais quoi?

L'idée lui vint presque instantanément : Des chaussures!
Alors, elle prit une paire de talons aiguilles noirs et les chaussa. La touche finale.

Elle jeta un rapide coup d'œil vers l'horloge murale. Il était presque dix-huit heure trente. Ce qui signifiait qu'il allait revenir du travail d'ici quelques petites minutes.

Dans une synchronisation presque parfaite, pendant qu'Emma s'installait sur le lit, prenant une pose aguicheuse, la porte d'entrée de la maison s'ouvrit, puis se referma.
Un homme entra. C'était Arthur, le mari d'Emma.

Première chose qu'il remarqua : Toutes les petites lampes dans la maison étaient allumées.
Très bien. Pourquoi pas? Ça donnait une certaine ambiance!

Il l'appela. Pas de réponse.

Il observa longuement le rez de chaussée et vit ensuite les quelques vêtements éparpillés par-ci, par-là.
En ricanant, il ramassa la jupe.

Que se passait-il ici? Que lui préparait-elle?

Pour le savoir, il devait obligatoirement continuer son chemin.
D'un pas décidé mais dans le calme, il entreprit de monter les escaliers et prit le débardeur qui pendouillait sur la rambarde par la même occasion.
Arrivé à l'étage, il marcha le plus discrètement possible.
La chemise blanche de sa femme était posée sur le sol non loin de la porte de leur petit nid d'amour.