PDV ALASTAIR.
Les parents de Rex ont décidé de passer le week-end à Cambridge, et nous sommes tous les deux conviés à un diner ce soir. Elles ont débarqué à l'improviste hier après-midi, et même si elles ont pris un hôtel, je n'ai pas osé aller dormir chez Rex, d'autant plus qu'aujourd'hui ce sont les sélections pour l'équipe. Je ne suis même pas certain de rejouer cette année, quand bien même Asra m'a dit qu'il avait assuré les places de certains, et que le coach était d'accord pour ouvrir davantage de groupes, pour offrir la possibilité à de moins bons joueurs. Ils n'auront certainement que des entrainements, ou de petits matchs entre eux, et je préfère carrément ne pas être repris dans l'équipe de base plutôt que d'être relégué dans un de ces pelotons.
Il y a un monde de fou sur le terrain. Des premières années, mais aussi des gens qui se sont déjà fait recaler, d'autres qui viennent tenter, et puis l'équipe. Merrill s'échauffe dans son coin, et nous raconte son coup de la nuit, comme quoi la fille l'a finalement planté quand il l'a raccompagné chez elle. On ricane comme des débiles avant d'être appelé par le coach, qui nous laisse libre pour l'échauffement.
Je suis un peu tendu quand c'est à mon tour d'être observé. On a chacun des exercices à faire, et puis on nous met à des postes différents pour voir ce que l'on vaut. Je me distingue en jouant en troisième ligne, demi de mêlée et demi d'ouverture. Pour le reste, je sais que je ne suis pas très bon.
- Alastair, tu vas en ailier gauche ! crie soudain le coach.
La partie recommence et en quelques minutes, j'attrape le ballon et marque un essai. Asra me félicite et me dit que je peux aller au vestiaire. Je suis trempé, et je dois très certainement puer à plusieurs mètres à la ronde. Un gars sans doute plus jeune que moi - mais déjà bien développé musculairement - entre sur le terrain à ma place. Je reste un moment sous la douche, avant d'être petit à petit rejoint par d'autres joueurs.
Quinze heures sonnent à ma montre, et nous n'avons toujours pas les résultats de la sélection. Je suis arrivé à neuf heures, ce matin, et je n'ai que légèrement mangé après m'être douché. On a fait beaucoup de petits exercices individuels avant de faire nos preuves. Honnêtement, je ne suis pas mécontent de ma performance. Bien sûr, on m'a fait jouer à des postes qui ne sont pas de mon gabarit pour voir comment je pouvais me débrouiller, mais pour les autres, je trouve que je m'en suis bien sorti.
Le coach finit par nous rassembler, et je suis soulagé d'apprendre que je reste dans l'équipe première. Il constitue ensuite les groupes de niveau inférieur avant de renvoyer les joueurs chez eux. Il n'y a plus que ceux du peloton de tête, si on peut dire ça comme ça. Merrill et Enzo sont toujours là, Sami et Morgan non. Ils sont d'ailleurs en train de discuter avec le coach en aparté, sans doute pour tenter de comprendre pourquoi ils ne sont pas repris. Ils gesticulent et le ton semble monter.
- Le coach a reçu des instructions cette année, me dit Asra en chuchotant. Sami s'est trop impliqué dans des bizutages un peu ... difficiles l'année dernière, apparemment, et il s'est souvent battu avec des gars des équipes adverses. Il l'a repris plusieurs fois, lui a demandé de bien se tenir, mais ça n'a jamais été le cas. Même si le rugby est un sport de contact, on ne peut pas se permettre d'avoir des joueurs violents. Je crois même qu'il y a eu des pressions de la part des autres universités.
- C'est super chaud ! Mais c'est pas le seul comme ça... En gros, c'est lui qui trinque pour tous les autres ?
- Je sais pas toute l'histoire, mais c'est possible que ce soit une histoire d'argent derrière, tu vois ce que je veux dire ? Prends Evan par exemple, il est très doué, il a été capitaine l'année dernière, et je pense que c'est pour l'obliger à se calmer qu'il m'a nommé à sa place. J'ai pas vraiment l'impression d'être meilleur que lui, bien au contraire.
VOUS LISEZ
Vulnérable (Tome2 AVIFic - BxB)
RomanceCeci est un tome II. Le tome I se nomme "Apprivoisable" et se trouve dans "mes histoires". Le bonheur est un concept abstrait qui ne peut être saisi qu'en de rares occasions. Alors que tout brille, une part d'ombre nous attire toujours, irrémédiable...