Chapitre 27

5.2K 245 0
                                    

Cassandre :

Je me réveille plus tard dans la matinée, complètement dans le potage. J'ai la bouche pâteuse et le corps endolori. Cette nuit au Ruby's ne m'aura laissé que de mauvais souvenirs. Pourtant pendant que je dansais avec ces deux mecs, je me sentais belle, je me sentais forte et puissante mais je crois que c'est l'effet souhaité quand on prend de l'ecstasy.

Je me rappelle la première fois que j'en ai pris. Je devais avoir treize ans et c'était Carter qui m'en avait donné pour que je goûte et que je prenne un peu plus mon pied qu'avec la beuh. Je m'étais senti tellement bien quand la drogue avait agi dans mon corps. La sensation était exceptionnelle, je me sentais en pleine forme et tellement puissante. Mais le contrecoup avait lui aussi était puissant comme la veille. Quand on en prend souvent le contrecoup n'est pas aussi intense.

Je sors de mon lit et vais me faire couler un café, je remarque qu'il est presque midi à la pendule de la cuisine. Je sirote mon café pendant un moment, ayant du mal à le boire. Mon estomac gargouille, je n'ai rien mangé depuis les paquets de chips de la veille mais je crois que si je mange je vais encore vomir. Je préfère en rester au café pour le moment. Je m'affale sur mon canapé quand j'ai fini mon breuvage et réfléchis à ce que je pourrais faire aujourd'hui. Je ne vais pas appeler Elena, elle avait vraiment l'air en colère contre moi cette nuit et je ne suis pas d'humeur à prendre une morale dans la tête.

Mon portable bipe, signalant un message, je vais sur la table de nuit et le prends, c'est un message de Tobias. Qu'est-ce qu'il me veut encore celui-là ? Je l'ouvre : « À partir de lundi, on se retrouve à la direction de la Vasco Corp. Je t'expliquerai lundi. ». Et bien voilà, encore un exemple de monsieur cinquante nuances de folies. Il m'embrasse, part sans rien dire et le lendemain m'envoie un texto pour le boulot, hyper froid. Je m'attends à le voir débarquer dans mon appartement cet après-midi pris de remords.

Je me réinstalle sur mon canapé et me roule un joint avec la beuh qu'il me reste. Je sais que ce n'est pas bien mais je ne peux plus m'en passer. Je tire longuement sur le bedo et laisse la drogue déconnecter mes neurones les unes après les autres. Je l'ai bien chargé celui-ci alors je plane deux fois plus qu'hier. J'allume la télévision et rigole toute seule devant les programmes nuls du week-end. Je mets de dessins animés et je ris comme une malade devant Tom et Jerry.

Puis la télé m'ennuie, je l'éteins et mets la musique pour danser mais ça aussi ça m'ennuie. Je me sens lasse de tout alors je repars m'installer dans mon lit en écoutant un vieil album d'Oasis. C'est un album que ma mère m'avait offert pour mes onze ans, je le conserve précieusement. En entendant la chanson « Wonderwall », je fonds en larmes en pensant à ma mère et à la vie que j'ai eue après sa mort.

Pourquoi ça m'est arrivé à moi ? Pourquoi je n'ai pas eu une vie normale ? Si j'avais eu une adolescence normale, je ne serais pas en train de me droguer dans mon appartement à vingt-trois ans. Si j'avais eu une vie normale, j'aurais déjà couché avec Tobias et peut-être même qu'on serait ensemble. Toutes ces pensées me font encore plus pleurer de désespoir et je me rends compte que je pars en Bad total. J'enfouis ma tête sous la couette et essaye de sécher mes larmes mais rien n'y fait, je ne fais que pleurer sur mon sort comme une pauvre idiote.

Quelques heures plus tard, la musique s'est arrêter depuis longtemps et mes larmes se sont taris, je sors enfin la tête de sous la couette. Je me sens mieux, beaucoup plus prête à affronter cette fin de journée. Je sors du lit et décide d'aller prendre une bonne douche froide pour me rafraîchir les idées. Quand je sors j'enfile un legging noir et un pull crème ample et long et me prépare à sortir.

Ça frappe à ma porte quand je suis en train de mettre mes chaussures. Je finis de les enfiler et regarde à travers le regard. Je ne peux pas en croire mes yeux. Il est là devant ma porte. Il frappe à nouveau, toujours calmement. Je ne fais plus aucun bruit, peut-être que s'il croit qu'il n'y a personne il partira.

Le patron de mes rêves - Saison 1 [Edité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant