Partie 1 - Chapitre 8

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J'ouvre les yeux. Cette fois je ne suis pas réveillée par la lumière car je me suis endormie avec. Je peine à les garder ouverts. Je sens mes cheveux sales, ma bouche pâteuse, des petites courbatures et la tête lourde. Je me tourne et trouve mon téléphone. Il est une heure de l'après-midi. Bon, ça va, j'aurais dit plus tard.

Je m'étire doucement et me lève pour prendre un verre d'eau. La soirée me revient difficilement à l'esprit, un peu comme un songe.

Je me souviens que nous sommes parties tard, vers huit ou neuf heures du matin, après que les garçons aient amenés à manger. Je n'avais plus faim et je commençais dangereusement à m'endormir. Émilie avait eu de la peine pour moi et nous étions parties. Nous avions salué les trois garçons. Quand Émilie franchissait la porte Federico m'avait prise à part.

- On se voit ce soir ?

- Je ne sais même pas ce qu'on va faire, dis-je en haussant les épaules.

- On se voit.

Il me tendit son téléphone, mon nom complet était inscrit sur une page de contact.

- Mets ton numéro, me dit-il.

Je m'exécutais.

- Je t'enverrai un message.

- Pas moi, répondis-je, provocante.

- Rentrez bien.

Il déposa un baiser sur ma joue et me laissa partir.

Une courte journée nous attendait puisque nous l'avions déjà bien entamée. Je ne regrettais rien.

Comme des loques, nous sortîmes seulement une heure après pour aller prendre un grand café et se remplir l'estomac. Nous déambulions dans les rues que nous n'avions pas encore parcourues. Nous nous assîmes devant la basilique Saint Stéphan pour prendre un thé. Nous nous déplacions de place en place, de boisson chaude en boisson chaude, comme des zombies sortant de leur torpeur. J'avais encore la chaleur des lèvres de Federico sur la joue et son visage derrière mes paupières.

Émilie touillait son Earl Grey avec sa petite cuillère pour diluer le sucre. Personnellement je le buvais nature.

- Bon, maintenant que nous sommes plus fraîches on peut aborder les vrais sujets, lâcha-t-elle.

- Hum ? Bafouillais-Je.

- Federico. Tu l'aimes bien ? Parce que lui oui.

- Je ne sais pas. Je suis pas trop d'humeur à papillonner. Les histoires de vacances tu sais... pas trop pour moi.

- Il n'y a pas de mal à se faire plaisir. Je ne pense pas qu'il soit du genre à se prendre la tête.

- C'est bien ça le problème. Je veux pas être la numéro trente-quatre de sa liste de chopes de vacances.

- Fais ce qui te fait plaisir Tony. Arrête de te dire que ça ne rentre pas dans tes principes ou dans tes règlements. J'ai vu comment tu le regardais et comment tu étais quand tu lui parlais. Tu n'es pas aussi sèche quand tu te fous des gens. En général tu es plutôt laconique. On aurait dit que tu voulais qu'il te réponde, qu'il te brusque un peu.

Je ne répondis pas, j'avais peur qu'elle ait raison. Je ne m'étais pas préparée à une quelconque aventure et je déteste faire des choses auxquelles je ne suis pas préparée. Je ne m'imaginais pas tirer un coup avec Federico et puis après lui claquer la bise et balancer un « à la prochaine » en sachant que je ne le reverrai plus. Ça n'avait pas de sens, ça ne servirait à rien. Et il ne manquait plus que je me tape une MST.

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant