Alice descend les escaliers qui mènent au sous-sol de l'usine désaffectée. L'air est humide et la luminosité peu abondante. Elle traverse le long couloir. Elle entre dans la pièce où se trouve le corps. Marquand et le légiste sont à ses côtés. La scène est anormalement silencieuse. Les lieux d'un crime sont habituellement plus animés avec les allers et venues des officiers de police, la scientifique, la prise de clichés ... mais étant donné l'identité de la victime, la volonté a été de garder un cadre intimiste. La juge s'approche, pose une main sur l'épaule du commandant, à genou près de son adjoint. Il se retourne, le regard triste et fait une moue de désolation. Il s'écarte pour lui laisser la place. Elle salue le légiste qui s'efface à son tour. L'instant est plus au recueillement qu'à l'enquête. Elle s'accroupit et caresse le visage du défunt affectueusement. Elle met sa main devant sa bouche, choquée. Elle laisse échapper un sanglot. Marquand la relève et l'entraîne sous son bras vers la sortie.
- Qu'est ce qui s'est passé, Marquand, demande t'elle entre deux hoquets. Que faisait-il ici ? Comment a-t-il été tué et pourquoi ? Pourquoi lui, Marquand ?
Il la décale dans un coin pour s'isoler.
- Hé, Alice, on se calme, la console t'il.
Il lui prend le visage entre ses mains et colle son front au sien en guise de réconfort. Elle attrape ses poignets pour préserver ce tendre lien.
Ils désunissent leur contact pour plonger leur regard l'un dans l'autre, manière à eux de communiquer sans parler.
Elle a besoin de réponses.
- On ne sait pas encore ce qu'il faisait ici, lui explique t'il. Son arme a disparu. Les premières constatations laissent supposer qu'il a été tué avec, il ne s'est pas défendu, je ne comprend pas pourquoi.
Ses derniers mots sont prononcées avec une voix tremblante à l'idée d'imaginer le déroulé de sa mort. Il se retourne par pudeur pour cacher son émotion. Elle lui saisit le bras pour le ramener à elle. Elle peut deviner sa peine dans la pénombre. Elle ne l'a que rarement vu aussi vulnérable.
Elle l'attire contre elle pour le prendre dans ses bras. D'une main, elle lui caresse le dos pour le détendre et de l'autre, elle glisse ses doigts dans ses courts cheveux poivre et sel, geste ultime de tendresse.
- Ça va allé, Fred, lui murmure t'elle. On va faire la lumière sur ce qui s'est passé et trouver le coupable, vous et moi, je vous le promet.
Il enfouit son visage dans son cou pour s'imprégner de son doux parfum sucré en guise de bienfait. Elle se décale pour lui déposer un baiser sur le front, un autre sur la tempe puis sur la joue avant de s'arrêter aux portes de ses lèvres. Ils restent collés nez à nez. Un officier les interrompt en se raclant la gorge.
- Le principal témoin vous attend en haut Mme le juge.
Alice se détache de leur étreinte, surprise.
- Vous avez un témoin, commandant ?
Il est hésitant. Elle lui lance un regard inquisiteur. Elle sent qu'il y a anguille sous roche.
- Marquand ? Qu'est-ce qui se passe ?
Il se frotte le menton, prêt à déclencher les foudres de sa collègue.
- C'est Léa, finit-il par avouer.
Ses yeux s'écarquillent sous le choc de l'information.
- Pardon, balbutie t'elle péniblement. Léa ... votre Léa ?
Il aquiesce silencieusement.
Elle se retourne pour réfléchir, calmer ses pulsions.
- Quel rapport avec Noah ?
- Ça je ne le sais pas encore, avoue-t-il difficilement.
- Et y a d'autres choses de ce genre que vous ne savez pas sur votre compagne, Marquand, crie t'elle, piquante.
Il hausse les sourcils, agacé mais pas vraiment surpris par sa réaction.
- Et c'est elle qui a découvert le corps et vous a prévenu, c'est ça ?
- C'est ça oui, confirme t'il.
- Et vous pensez que c'est une personne de confiance ?
- Jle pense oui, en effet, Mme le juge, ironise t'il.
- Hé bé je vais m'en assurer, commandant.
Sur ces paroles, elle remonte seule à la surface, bien décidée à en découdre, à dévoiler le mystère de cette femme qu'elle sent malhonnête, pas seulement pour sa façon d'avoir débarquée dans la vie du commandant ni sa liaison avec l'homme qu'elle aime, mais parce que c'est aussi son flaire de juge qui parle. Elle l'a déjà prouvé avec Rachel, elle y parviendra aussi avec Léa. Elle compte bien démasquer cette opportuniste, ouvrir les yeux de Fred et enfin le récupèrer. Elle s'en fait la promesse mais en attendant, la mort de Noah reste une priorité.
Elle se dirige vers sa rivale pour l'interroger . . .
VOUS LISEZ
Mort pour la France
FanfictionLe lieutenant Noah a été retrouvé assassiné dans le sous-sol d'un hangar. Le commandant a prévenu Mme le juge qui était en compagnie du Dr Chahine. Elle arrive sur les lieux du crime et retrouve Marquand, très peiné.