|TERMINÉ| L'homosexualité était taboue, aussi bien au lycée qu'à la maison. L'inconnu qui m'a envoyé ces textos le savait et s'en est servi pour m'obliger à suivre les règles de son jeu.
En parallèle, mon petit frère et moi subissions la folie de no...
Je n'ai pas répondu au message de Dylan, qui me disait qu'il m'attendait pour rentrer. J'ai éteint mon téléphone après que Conny m'ait dit qu'il me rejoignait en bas.
Mon verre rempli jusqu'en haut, je me retournai pour regarder autour de moi.
Tout le monde dansait en tenant son verre, certains se galochaient, d'autres fumaient, pendant que certaines filles peu vêtues twerkaient, attirant tous les regards. En bref, la fête bâtait son plein, les invités avaient l'air de passer un très bon moment. Cette ambiance festive me fit sourire, j'avais envie de les rejoindre, de ne penser à rien d'autre que me déhancher en laissant la musique et l'alcool me guider. J'eus le temps de faire un cul-sec, le premier de ma courte vie, avant que Conny n'arrive. L'alcool me brula la gorge mais le mélange de grenadine et de limonade rendait le tout agréable. Ma vue se troubla un peu, mais je parvins à distinguer Dylan dans la foule. Il avait l'air hors de lui, il poussait les fêtards en se ruant vers moi. Il saisit mes épaules avec ses deux mains et me cria, avec un soupçon d'inquiétude : « Jackson ?! Tu as bu combien de verres ? Viens on rentre ! » Il me prit par le bras, nous dirigeant vers la sortie, mais Conny s'interposa et lui lança : « Il ne part pas avec toi. » Le beau et musclé athlète tenta de forcer le passage en poussant l'hôte, qui résista en l'informant : « Jackson veut dormir avec moi ce soir, je l'emmènerai au lycée demain »
Dylan se stoppa net, j'étais derrière lui alors je n'ai pas pu voir l'expression de son visage lorsqu'il a compris que je voulais m'éloigner de lui, mais il a lâché mon bras et il est parti sans me demander d'explication.
Sur le coup j'ai été soulagé qu'il ne se retourne pas pour me poser des questions. Qu'aurais-je répondu ? « Bah je veux pas dormir chez toi parce qu'on a quasiment couché ensemble, qu'ensuite tu m'as brisé le coeur en disant que j'étais une erreur, que tu ne ressentais rien pour moi, que je devais oublier et qu'enfin, j'ai compris qu'en fait, t'es amoureux de Jordyn ! » Ça aurait été ridicule. Surtout que je me serai mis à pleurer comme une pucelle, imaginez sa réaction.
Mais... Qu'il soit parti comme ça, sans m'adresser un regard, ça m'a quand même fait un truc. J'ai eu un pincement au cœur, comme si c'était officiellement le début de la fin entre nous. Même s'il n'y a jamais eu de début en fait. Mais ce geste marque, pour moi, un nouveau départ. Un renouveau, sans Dylan ni Jordyn. Je recommence tout au début, avec Conny ? J'aurais très certainement moins mal au coeur en tout cas.
La soirée se termine, les invités rentrent chez eux, pour ceux qui sont en état de le faire. Les autres jonchent les grands canapés, les chambres d'amis et les transats du jardin. Je finis mon verre, en compagnie de Conny, qui boit le sien. La pièce est calme, la musique qui, quelques heures avant, faisait trembler les murs, n'est maintenant qu'une douce mélodie qui berce les ivrognes étalés un peu partout.
Conny et moi sommes assis au bar de sa somptueuse cuisine équipée.
La lumière tamisée et les flammes des bougies le rendent tellement sexy. .. Merde qu'est-ce que je raconte ? Il a essayé de me violer quand même ! Je peux pas passer l'éponge comme ça et lui sauter dans les bras. Même si ça m'aiderait à oublier Dylan.
Comme s'il avait entendu mes pensées, Conny s'approcha de moi, jusqu'à ce que son visage soit à quelques millimètres du mien. Mes joues prirent feu immédiatement.
Ses yeux sont tellement déstabilisants.
Son regard était plongé dans le mien, comme s'il fouillait à l'intérieur de mon âme. Je n'avais jamais vu des yeux de cette couleur.
Turquoise, c'est vraiment magnifique.
Il éloigna son visage, comme s'il voulait juste tester ma réaction et me lança : « Qu'est-ce qu'il y a vraiment entre Dylan et toi ? » Je manquai de recracher la gorgée que je venais de prendre et lui affirmai : « Rien du tout ! On en a déjà parlé, tu sais, quand t'as essayé de me violer ? » Il rétorqua : « Oh tout de suite les grands mots ! T'es malade ou quoi ? Je suis peut-être fou mais pas au point de violer quelqu'un !!!»
J'ai vu à son visage qu'il était réellement choqué que je puisse penser ça.
Je le questionnai : « Il paraît que tu es dangereux, que t'es un malade. Pourquoi on dit ça sur toi ? » Il se racla la gorge et passa sa main dans sa chevelure brune ébène, et m'avoua : « J'ai fait des choses dont je ne suis pas fier ». « Comme quoi ? » enchaînai-je. Il replaça brusquement son visage juste devant le mien en me lançant, le sourire aux lèvres : « Ça, c'est un secret ! ». « T'es pas marrant » boudai-je
Il prit mon visage avec ses deux mains et plaqua ses lèvres contre les miennes La surprise fut telle que mon visage devint entièrement écarlate. Tellement rouge que je sentais des picotements partout. Mes yeux manquaient de sortir de leur orbite lorsqu'il récidiva, avec plus de fougue. Il m'embrassa avec presque autant de désir que Dylan. Lorsqu'il libéra ma tête, il ajouta : « Je ne raconte ma vie qu'aux personnes de confiance, et je sens que je peux avoir confiance en toi » J'étais aussi chamboulé que choqué. Je n'ai pas pu dire quoi que ce soit, tellement je ne m'y attendais pas. Il me regardait, en riant à pleine dent, comprenant l'état dans lequel il m'avait mis. Le très séduisant brun au regard ravageur passa ses doigts dans mes cheveux en me chuchotant à l'oreille : « Il n'y a plus de place. On dirait qu'il ne te reste plus qu'à dormir avec moi » Il déposa un baiser sur mon front avant de débarrasser les bières qui jonchaient la table.
Je me suis laissé faire. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je les laisse m'avoir si facilement ? Je vais dormir dans le lit de Conny Arrow, mais va-t-on réellement dormir ? Vu comment c'est parti, j'ai bien peur que non. Mais suis-je prêt pour ça ? Sûrement pas !
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