Chapitre 13

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Hermione Granger n'était pas souvent effrayée. Elle n'était pas abonnée à de fréquentes crises de terreur ou d'effroi. Quand elle était jeune, elle n'avait pas peur des araignées, de la nuit ou des orages. Elle n'avait pas peur de prétendues monstres dans les placards ou d'hommes terrifiants sous le lit. Puis, quand elle était encore une petite fille, quoiqu'un peu plus grande, elle avait découvert qu'il y avait beaucoup de choses réelles horribles ... Et beaucoup de choses à craindre, mais là encore elle était peu souvent terrifiée.

Alors, pourquoi le fait de voir sa fille assise près de Lucius Malfoy dans la voiture tandis qu'ils allaient vers Whitehall à partir de la gare la faisait frissonner ?

Alice elle, n'avait très certainement pas peur. C'était une de ces choses que Hermione était heureuse de lui avoir passé. Ils voyageaient dans une grande Rolls Royce, le long d'une route où le vent rugissait. La nounou était assise avec le chauffeur à l'avant, Draco et Hermione dans le siège qui faisait face à l'arrière, et face à eux, Alice était assise, la ceinture de sécurité bouclée, au côté de Lucius Malfoy.

Et sa fille, sans aucune crainte, parlait sans s'arrêter au vieil homme. Elle lui montrait son nouveau livre, lui parlait de sa fête d'anniversaire, lui montrait sa dernière blessure, et elle lui demanda même s'il voudrait bien aller lui acheter de la crème glacée quand ils arriveraient à Whitehall.

Draco Malfoy se sentait incroyablement confus. Il n'était pas souvent confus. Il était généralement sûr du chemin qu'il suivait, et de ses intentions. Cependant, en regardant son père qui semblait raffoler de la petite fille à côté de lui, il se sentait un peu confus, et il ne comprenait pas pourquoi. Il savait qu'il voulait se marier avec la mère de la petite fille. Aucune confusion de ce côté-là. Il regarda Hermione qui, pour une raison quelconque, semblait un peu inquiète.

Il savait qu'il voulait essayer d'être un bon beau-père pour Alice. Pourquoi alors trouvait-il le spectacle devant lui troublant ? Pourquoi ce sentiment de désarroi persistait dans les profondeurs de son cerveau, quand il regardait les deux personnes face à lui, et pourquoi sentait-il que cela avait un rapport avec le secret que Hermione voulait lui révéler ?

Il était sous l'influence d'une femme, son père sous l'influence d'une petite fille et il semblait que ni l'un ni l'autre n'avait le pouvoir de stopper cela. Il prit la main de Hermione et la serra dans la sienne. Il avait besoin de la sentir près de lui, pour réussir à traverser cette incertitude qu'il ne pouvait pas réellement définir. Il savait une chose. Le fait que son père était si disposé à accepter la petite fille de Hermione le rendait heureux, donc que sa confusion aille se faire voir.

Hermione regarda Draco qui souriait, heureux. Draco se tourna vers Hermione et allait lui faire un clin d'œil quand Alice dit,

"Y a-t-il des chevaux à Whitehall grand-père ?"

C'est ce mot qui provoqua à nouveau de la peur à Hermione, et cette peur était du à Draco qui regardait Hermione plus confus que jamais. Hermione ouvrit la bouche et tourna la tête vers sa fille.

Avant que Lucius ne puisse répondre, Hermione dit,

"Alice, tu dois appelé le père de Draco : Mr Malfoy."

Hermione avait peur de vomir. Et si Lucius avait dit à sa fille qu'elle était sa petite fille. Non, il ne ferait pas ça à un enfant, pas après lui avoir dit de ne PAS le dire à Draco.

"Pourquoi devrais-je l'appeler comme ça ?" demanda Alice à sa mère.

"Parce que c'est la meilleure chose à faire et que c'est son nom," gronda Hermione. "C'est ce qu'on appelle montrer du respect, Alice. Tu ne dois pas décider par toi-même d'appeler quelqu'un grand-père."

Un mariage de convenanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant