Quand j'étais petite j'avais un tout petit fauteuil. Il avait appartenu à ma grand-mère selon ma mère. Il était entièrement recouvert d'un vieux tissu mauve. Je l'adorais vraiment. Enfin le jour oui.
La nuit il me terrifiait. Il était placé en face de mon lit, et juste en face de l'ouverture de la porte de ma chambre. J'étais obligée de passer devant en le frôlant pour sortir de celle-ci. Et je peux vous dire que les monstres imaginaires dont je voyais les silhouettes dans le noir me fessaient moins peur. Il y a même des fois où j'en avais tellement peur que je préférais rester dans mon lit quitte à me faire dessus, plutôt que de passer devant ce maudit fauteuil.
Je ne voyais que le dossier du fauteuil quand j'étais dans le lit, mais j'avais la nette impression que quelque chose se cachait en dessous, masqué par le tissu drapé qui tombait devant ses pieds. J'étais littéralement terrorisée quand je devais aller me lever dans la nuit pour aller au petit coin. Et même si l'interrupteur se trouvait juste à coté de la porte, je ne pouvais pas allumer la lumière sans réveiller mes deux frères qui dormaient dans la même chambre que moi. Chaque fois que je passais devant ce fauteuil je pouvais sentir quelque chose me frôler les mollets, comme si elle pouvait m'attraper quand elle le voulait. Pour éviter cela, je m'arrêtais avant de passer devant, me penchait le plus possible vers la porte pour atteindre la poignée et essayais de l'ouvrir le plus silencieusement mais rapidement possible. Tâche plutôt ardue pour une enfant de sept ans. Mais une fois cela fait, je passais le plus vite possible devant ce fauteuil et refermais la porte derrière moi.
Mais une fois, je n'ai pas réussi. L'envie d'aller au petit coin était trop forte et je ne pouvais pas me pencher pour atteindre la poignée, sous peine de me vider la vessie par terre. Je n'avais pas le choix, il fallait passer devant lentement pour garder les jambes collées. J'allais ouvrir la porte, quand cette chose qui se cachait en attendant passement le bon moment, m'a attrapé le mollet. Elle l'a fait avec tellement de force, que je pouvais sentir le détail de ses doigts crochus, bien serrés autour de ma pauvre petite jambe. Elle me tirait vers le dessous du fauteuil et j'avais beaucoup de mal à lutter contre elle. J'étais terrifié, assez pour braver la règle et, du bout des doigts, allumer la lumière. La chose me lâcha la jambe, et en faisant volte-face, je ne pus la voir. Prenant mon courage à deux mains, je me suis baissé et, d'une main tremblante, j'ai soulevé le tissu drapé.
À ma surprise rien ne se trouvait en dessous du fauteuil.
J'ai cru que j'avais fait un rêve éveillé.
Jusqu'à ce que je voie les marques de doigts gravées sur mon mollet.
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Les Histoires Horrifiques
HorreurAlors comme ça vous aimez vous faire peur ? Vous voilà donc au bon endroit ! Je mentirais en vous disant que toutes les histoires qui suivent sont vraies, mais certaines le sont... À vous de trouver les-quelles. P. S. : Si vous comptiez passer une...