Chapitre 47

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"En sang et inconscient, le brun est transporté d'urgence à l'hôpital. Après s'être battu avec un collègue dans la nuit pour une histoire de partage de pognon, il est tombé dans les pommes en recevant un coup de barre dans la tête. En effet, son collègue l'a pris de surprise et malgré qu'il se soit défendu, il n'a pas su gérer la situation à la dernière minute. Le voilà donc à nouveau, entre ces murs.

*

Théodore ouvre les yeux. Sa vision est d'abord flou mais s'adapte petit à petit. Après plusieurs jours dans le coma, il se réveille. Une douleur s'empare de son crâne. Il touche sa zone de douleur du bout de ses doigts mais les retire immédiatement en reconnaissant cette chose. Des points de sutures. Il soupire et observe la pièce plongée dans le noire. Seuls quelques rayons de soleil traversent le store baissé. Il se redresse, de très mauvaise humeur et n'a qu'une seule envie. Massacrer l'homme qui l'a envoyé ici. Et c'est ce qu'il compte faire. Seulement, en se levant, de violents vertiges le prend. Son corps l'oblige à se r'assoire lourdement. Il grogne, mécontent et attend comme à son habitude que le temps passe. Et c'est seulement à midi, que la porte de sa chambre habituelle s'ouvre sur cette même infirmière qui s'occupe de lui sous les ordres de ses collègues qui sont trop apeurés par ce malade.

-Monsieur Jify, commence-t-elle à voix basse, vous êtes enfin réveillé, sourit-elle.

Elle fait avancé silencieusement son chariot. Voyant son visage tourné et renfermé, Maria perd sa confiance. Théodore fixe un point imaginaire. Les revoilà à la case départ. Elle se dirige vers le store et ne l'ouvre qu'un peu afin de ne pas le brusquer. La brune l'approche et se penche légèrement.

-Comment vous vous sentez, demande-t-elle pas trop fatigué.

Assit, il ne détourne par le regard.

-Vous avez eu un violent coup derrière la tête. J'aimerai simplement observer votre cicatrice.

Elle passe derrière lui et dégage délicatement les cheveux foncés de son patient. Après ce geste, Théodore réagit enfin. Elle le sent se détendre. En effet, un agréable frisson lui parcours le corps, il ferme les yeux et se laisse faire.

-Tout est ok, sourit-elle, je vous donne votre plateau.

Elle lui dépose à ses côtés. Ses noisettes le scrutent tristement. Théodore semble complètement perdu et épuisé par rapport à la dernière fois où elle l'avait aperçu à son travail, il y a cinq semaines.

-Je n'aime pas vous voir comme ça, avoue-t-elle, j'espère que vous retrouverez vite la forme.

Il ouvre ses yeux à deux couleurs et la regarde, le visage affaiblie.

-Tous vos médicaments sont là. Allez-y, prenez les, continue-t-elle en lui tendant.

Il obéit et les avale avant de se rallongé et de fermer les yeux.

-Reposez vous bien. Appelez moi au moindre problème. Je suis à votre disposition."

-Toujours blessé, soupire-t-elle dans le miroir.

Il se retourne, un coton entre les doigts.

-Je ne suis pas prudent, répond-t-il simplement en se soignant l'arcade.

-Tu ne l'as jamais été chéri.

-Je sais, soupire-t-il, et je le devrais pourtant dans ce genre de situation. Ils se sont mit à quatre sur moi pour récupérer ce qu'il me devait en échange de la drogue. Les sal*ps n'ont pas réussi, Angelo est arrivé à temps pour m'aider. Ces enf*irés voulaient l'argent et la drogue.

-Cesse d'être vulgaire, chuchote-t-elle près de son oreille.

Il ferme les yeux et écoute sa voix apaisante.

-Dans quel état tu es, constate-t-elle tristement, mon pauvre italien...

Il sourit en coin et ouvre les yeux. Théodore sous le charme la regarde longuement.

-J'aimerai que tu sois là, réclame le brun.

-Tu ferai quoi si ça avait été le cas ?

-Je te serrerrai fort dans mes bras et ne te lâcherai plus. J'embrasserai chaque centimètre de ta peau et ne quitterai plus tes yeux.

-Théo, tout ça c'est dans ta tête, dit-elle triste, je suis morte.

-Je sais, merci. C'est moi qui t'ai tué, répond-t-il sèchement en sortant de leur salle de bain.

Elle apparaît devant lui dans le couloir mais il passe à ses côtés.

-Pourquoi tu t'énerve ?

-J'ai des remords. Ce n'est pas contre toi, dit-il dans le salon.

-Pourquoi tu me fuis ? Reste avec moi, s'énerve la femme en apparaissant sur le canapé.

-Maria, s'il te plaît, j'ai besoin d'être seul, soupire Théodore en allant dans la cuisine.

Elle le suit.

-Moi j'en ai marre d'être seule dans ma tombe !

-Arrête, hurle Théodore en se retournant, je veux t'oublier !!

-Adieu alors, dit-elle en disparaissant.

-Non ! Non non ! Maria attend ! Reviens !

Il pleure.

-Maria !

Il la cherche espérant la retrouver seulement la maladie en a décidé autrement.

-Tu l'as tué grand-père.

-Hein ? Marie mais qu'est ce que tu fais là, panique l'italien en la voyant assise sur la table.

-En plus d'avoir tué notre grand-mère, tu m'as lâchement abandonné, fit son petit-fils en camisole.

-Moi aussi, pleure un enfant de treize ans.

-Nan, je suis désolé, renifle Théodore les yeux brouillés, Laurent je... Je voulais pas.

-J'ai grandit sans toi, fit froidement son fils adolescent derrière lui.

-Crois moi je voulais pas tout ça !

-J'ai pas eu besoin d'toi.

-Théo arrête, hurle sa femme.

Il se retourne et aperçoit avec horreur sa propre silhouette massacrer sa femme.

-Nan stop, crie le chef des Jify, arrêtez !!

-T'as tué ma mère, pleure le jeune garçon.

-Tu as le sang de ma mère sur tes mains. Tu n'es pas mon père, tu n'es qu'un... Monstre, souffle son fils dans son oreille avant d'entrer dans son cerveau.

"Monstre !"
"Va mourir !!"

-Stop ! Stop, supplie Théodore en s'enfuyant dans la salle de bain.

-Tu ne pourras pas toujours nous échapper, font Maria et Laurent dans le miroir.

À bout de souffle, Théodore saisit ses boîtes de médicaments qui tombent au sol et cherchent plusieurs calmants de ses mains tremblentes. Il les avale et s'allonge sur le carrelage froid de la salle de bain, le cerveau détraqué.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant