My exception (mxm) EN CORRECTION

Chapitre 10

SÉBASTIEN

Je suis un bon coup. Je ne dis pas ça pour me vanter, il s'agit juste de la vérité. Et je suis certain que je viens de le faire sacrément grimper au rideau, le soi-disant hétéro. Pourtant, j'ai pris un risque en lui mettant un doigt dans le cul. Mais je me doutais que ça allait lui plaire et surtout, je voulais être certain qu'il se souvienne de cette pipe comme étant la meilleure de sa vie.

Tandis qu'il peine manifestement à s'en remettre, j'en profite pour me blottir contre son large torse et y plonger mon nez afin de me repaître de l'odeur saline de sa peau. Tout autant que j'adore le sexe, j'aime les câlins. Alors je ferme les yeux, cessant de penser. Je suis tellement détendu que je me mets rapidement à somnoler, en dépit du bruit de télévision qui vient d'à côté. D'ailleurs, je l'avais presque oublié au cours des dernières minutes. Encore plus efficace qu'un spliff, le sexe.

— Sébastien... dit soudain Damien.

— Hummmm ?

— Tu... Je...

Même si je préférerais rester contre lui jusqu'à la fin de mes jours, je m'oblige à relever la tête. Ses yeux verts sont encore brillants de plaisir, je sens que je suis sur le point de me remettre à bander. Sans prévenir, il attrape mon menton entre ses doigts tout en fixant ma bouche.

— Personne ne m'avait encore jamais sucé comme ça.

— Je sais.

Puis je lui souris de toutes mes dents. Le regard fiévreux, il ouvre la bouche et déclare :

— Je crois que tu es en train de me rendre fou.

— Rassure-toi : c'est réciproque, mon chou.

Soudain, il fronce les sourcils. Mal à l'aise, je me redresse, une main en appui sur son pec' musclé. Ce mec est gaulé comme un Dieu et il ne semble même pas en avoir conscience.

— Ça te dérange que je te donne ce genre de surnom ?

— Je n'en sais rien. Peut-être. Même si après ce qu'on vient de faire, ça ne devrait pas me poser problème.

— Pas de souci, je vais arrêter. Pour l'instant.

Et je plonge mon nez dans son cou pour l'embrasser. Alors qu'il passe une main dans mon dos, je remonte ma bouche jusqu'à son oreille que j'attrape entre mes dents pour tirer sur son lobe. La plupart des gens sous-estiment le pouvoir des dents pendant le sexe, c'est bien dommage. Alors qu'il pousse un petit gémissement, je m'apprête à le chevaucher, quand tout à coup je me souviens que je préfère que les choses n'aillent pas trop loin aujourd'hui. Tout en reculant, je lance :

— J'ai envie d'une douche. Je te proposerais bien de m'accompagner... Le souci, c'est que je ne pourrais certainement pas me retenir de te baiser, donc mieux vaut reporter ça à une prochaine.

L'air choqué, il hoche la tête en marmonnant un petit « OK ». Je crois que j'aime bien le secouer en lui parlant crument, je trouve tellement adorable ce contraste entre la virilité de son apparence et la presque naïveté de son caractère. Sans tarder, je me lève puis file vers la porte qui mène au couloir de ma salle de bain, tortillant du cul plus que nécessaire. Oui, j'espère de la sorte le tenter. Parce que si je me retiens d'aller plus loin, c'est pour son bien. Bien sûr que moi, j'en crève d'envie. D'ailleurs tellement que je préfère me branler sous la douche pour maximiser mes chances de me retenir de lui sauter dessus.

Lorsque je reviens dans le salon, seulement vêtu d'un jean et d'un t-shirt, je constate, rassuré, que les petits vieux d'à-côté ont éteins leur putain de télévision. Pas trop tôt ! Je vois aussi que Damien s'est rhabillé. L'air préoccupé, il fixe ma table basse. Ou plus précisément, le gros pétard que je venais de me rouler trente secondes avant qu'il ne frappe à ma porte. Ça en revanche ne me rassure pas du tout et me fait même plutôt flipper. C'est alors je me souviens que je n'ai plus seize ans et qu'il n'est pas ma mère. Je décide donc d'assumer. Me laissant tomber sur le canapé à côté de lui, je propose :