My exception (mxm) EN CORRECTION

Chapitre 11

SÉBASTIEN

Je suis heureux. Si heureux que Damien ait enfin accepté la vérité et que nous soyons ensemble. Du moins en partie. Que ça fait du bien ! Cela dit, j'ai trop hâte de pouvoir le baiser pour de bon. Ou plutôt qu'il me baise. Car j'ai parfaitement conscience que c'est ainsi que ça va se passer entre lui et moi pour commencer. Mais ça me va ! À tel point que j'ai encore la trique, assis à mon bureau, alors que je traite un dossier comptable un peu chiant.

Il n'empêche, si je dois être tout à fait honnête avec moi-même, il y a quand même un petit truc qui me dérange. Un truc nommé l'avenir. Vers quoi est-ce qu'on se dirige, Damien et moi ? Certes, je lui ai promis que je lui laisserais le temps. Mais si ça ne tenait qu'à moi, j'étalerais notre relation devant la terre entière. Des tas de gens trouve émoustillant le fait de se cacher, mais perso je trouverais bien plus excitant que tout le monde sache que Damien est à moi. En partie, merde, il ne faut pas que j'oublie ce détail.

Inutile de stresser. Je pense que Damien l'est déjà assez pour nous deux. Le truc, c'est de me montrer patient. Après tout, il m'a avoué qu'il aimait être en couple. J'en conclu qu'il n'a pas peur de la stabilité. Dans ma tête, il y a bien cette petite voix qui me susurre méchamment qu'il aimerait peut-être trouver cet équilibre avec une femme plutôt qu'avec un homme. Que si ça se trouve, pour lui, je ne suis qu'une passade. Mais je préfère l'ignorer, cette petite saleté de voix.

DAMIEN

Je suis en train de scanner des documents, tout comme la veille, pourtant je me sens différent. Plus confiant. Plus sûr de moi. Plus... moi-même. Alors c'était ça mon problème ? Si j'étais aussi mal dans ma peau, c'est parce que je gardais enfouit au fond de moi cette facette de ma personnalité ? Cette facette bi. Car je ne pense pas que je sois uniquement gay. J'ai déjà désiré et aimé des femmes. Mais après tout, quelle importance de savoir ce que je suis exactement ? Pour l'instant en tout cas, la seule personne que je veux de tout mon corps, c'est Sébastien.

De tout mon corps, ou aussi de tout mon cœur ?

La vérité, c'est que je ne suis pas uniquement attiré par lui. C'est plus que ça. Peut-être pas de l'amour mais davantage que du désir, c'est sûr. J'ignore à quel moment c'est arrivé, or c'est ainsi. Le plus fou, c'est que je ne suis même plus effrayé. Cela dit, cela ne signifie pas pour autant que j'ai envie de le crier à la face du monde entier. J'espère sincèrement qu'il va accepter de garder cette histoire secrète. En plus, c'est foutrement excitant de se cacher. Je n'ai jamais fait ça de ma vie, quelle erreur ! Cela dit, je suis tellement excité depuis ce matin que je trouverais presque mes photocopies bandantes. J'ai remarqué qu'il souhaite que nous prenions notre temps, pour me protéger ou je ne sais quoi. Moi, je suis plus décidé que jamais. Je le veux, en entier.

J'espère seulement que je pourrais l'avoir comme j'en ai envie, parce que d'après ses sous-entendus ainsi que son doigt qu'il a enfoncé entre mes fesses... je pense qu'il me désire de la même manière que moi. Cela me fait flipper. Un peu. Inutile de mentir, j'ai adoré cette sensation, donc peut-être que j'aimerais aussi s'il...

Mince. Il faut que j'arrête de penser à ça sinon je vais gémir devant ma photocopieuse. Merci bien, mes collègues me trouvent déjà assez bizarre comme cela. En tout cas, j'ai bien l'intension d'emmener Sébastien chez moi ce soir pour lui faire tout ce que je souhaite. Ou l'inverse. Qu'importe ? Au point où j'en suis, ce qui compte, c'est qu'on nique.

Vers le milieu de la journée, alors que je me penche vers son bac pour y prendre son courrier à mettre sous plis, je vérifie que personne ne nous regarde puis lui glisse à l'oreille :

— Ce soir, chez moi.

Je l'observe tout en me relevant. Les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur, il sourit et hoche la tête une seule fois de manière presque imperceptible.