Chapitre 15

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DAMIEN

C'est la cata. Je vais me faire virer. Sûr et certain que je vais me faire dégager de là.

Cet abruti de Pierre et moi sommes assis de part et d'autres de Sébastien, faisant tous trois face à Hendrix, qui semble de mauvais poil. Les bras croisés, il nous dévisage puis finit par s'enquérir :

— Est-ce que l'un d'entre vous peut m'expliquer ce qui vient de se passer ?

Nous gardons le silence tout en nous jetant de brefs regards, comme si nous espérions que ça soit un autre que nous qui parle en premier. C'est finalement Sébastien qui s'en charge :

— C'était juste une petite dispute.

Notre boss considère mon collègue d'un air navré.

— Monsieur Pham. Comme nous en avons discuté hier, je pense que j'ai été plutôt tolérant jusqu'à présent concernant vos histoires avec Monsieur Henry, mais je ne peux accepter qu'il y ait un troisième qui s'ajoute à l'équation. Je ne voudrais pas être obligé de vous licencier tous les trois.

— Attendez, s'écrie Sébastien, je vous ai dit que j'allais régler le problème.

— Je ne peux que constater que vous ne vous y prenez pas très bien.

— Laissez-moi encore un peu de temps.

Pierre se penche en avant pour me désigner.

— Vous n'avez qu'à le virer, lui.

Je le fusille du regard.

— Toi, j'aimerais qu'une bonne fois pour toute tu ferme ta gu...

Mais je me stoppe tandis que Sébastien m'envoie un coup de coude dans les côtes. Pris en faute, je croise les bras. Je pense qu'en effet il vaut mieux que moi aussi, je la ferme.

Notre boss me considère en silence, les sourcils froncés. Il reporte ensuite son attention sur son bureau, fouille dans un tas de papier, puis finit par en prendre un en particulier qu'il me désigne.

— Savez-vous ce que c'est ?

Incapable de parler, je me contente de secouer la tête.

— Votre préavis. Il ne me reste qu'à le dater et le signer.

Je m'affaisse sur ma chaise tout en croisant plus fort les bras, puis je lâche un petit « OK » fataliste. De toute manière, s'il a décidé de me virer, à quoi bon essayer de l'en dissuader ? Si j'étais à sa place, sans doute que je me licencierais moi aussi.

— Mais non ! s'écrie Sébastien. Attendez juste que...

— Que quoi ? rétorque Hendrix.

Sébastien se redresse droit comme un I sur sa chaise tout en croisant ses mains sur ses genoux.

— Monsieur Hendrix, vous m'en voudrez si je vous parle franchement ?

— Pas du tout, c'est justement ce que j'attends.

Pour je ne sais quelle raison, je me mets à paniquer. Encore plus, je veux dire. Sébastien n'est déjà pas du genre à prendre des gants quand il parle, alors qu'est-ce que ça va donner s'il prévient à l'avance qu'il va se montrer franc ?

Celui que j'aime se passe une main le long de son crâne puis commence :

— Ça s'est récemment terminé entre Pierre et moi, mais...

L'intéressé s'agite sur sa chaise mais Sébastien l'empêche de parler :

— Ne m'interromps pas. C'est donc fini entre lui et moi et comme vous pouvez constater, il a un peu de mal à s'y faire. C'est pour cette raison qu'on s'est disputé. Mais je vous assure que c'est la dernière. Parce que maintenant...

My exception (mxm) EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant