Chapitre 19

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DAMIEN

Ce soir, nous sommes chez moi.

Dans l'après-midi, au travail, j'ai osé déposer un rapide baiser sur la joue de Sébastien alors que je venais chercher sa paperasse, sans me soucier du regard de mes collègues. Même ce job ne me plaît toujours pas, on va dire que je m'y habitude. Et que côtoyer Sébastien toute la journée n'est pas ce que je pourrais qualifier de corvée. Aujourd'hui, je suis plus décidé que jamais à l'accepter dans ma vie, ainsi que ce que je suis. Pourquoi me priverai-je ?

Nous sommes enlacés sur mon canapé pour regarder la télévision. Enfin, en vérité, il n'y a que moi qui la regarde. Sébastien quant à lui somnole contre mon épaule. Ce mec a manifestement la période post-coïtale fatiguée, encore plus que moi. Car oui, à peine rentrés du travail, nous nous sommes envoyés en l'air dans ma cuisine, estimant que ma chambre se trouvait trop loin. Ce qui ne me pose aucun problème, au contraire. La chambre, c'est bien. Mais varier, c'est encore mieux. Grâce à Sébastien, je découvre chaque jour de nouvelles facettes de moi-même. Entre-autre, que je ne suis pas aussi fermé au changement que je l'ai toujours cru.

Distraitement, je prends mon téléphone pour surfer sur les réseaux sociaux comme un petit mouton, lorsque je constate que ma sœur m'a envoyé un texto. Je me disais aussi. C'est même étonnant qu'elle ait attendu vingt-quatre heures. Elle me propose de venir diner, Sébastien et moi, samedi prochain. Je jette un œil vers mon amoureux, mais il a l'air trop bien, je n'ai pas envie de le déranger pour ça, surtout que je suis certain qu'il sera partant. Je réponds donc que ce sera avec plaisir. Rapidement, elle me signale qu'elle est ravie. Puis ajoute presqu'aussitôt :

"Garde-le bien précieusement"

Je rougis comme une gamine. Puis répond :

"Je n'avais pas besoin que tu me le dises pour l'envisager"

"Au fait, tu ne fais pas dans la demi-mesure. Le jour où tu deviens gay, tu choisis tout de suite la crème de la crème"

Un peu vexé, je rétorque :

"N'importe quoi, il n'est pas maniéré du tout"

"Ce n'est pas ce que je voulais dire. Juste qu'il est vraiment très beau"

Je me tourne vers Sébastien, maintenant endormi pour de bon. Tout en embrassant le sommet de son crâne, je réponds à ma sœur :

"Ouais"

À quoi bon nier ? À la seconde où mes yeux ce sont posés sur lui, je l'ai trouvé magnifique.

Certainement réveillé par mon baiser, Sébastien commence à remuer. Après s'être redressé, une main en appui sur mon torse, il marmonne :

— Désolé, je me suis endormi.

Attendri, je le regarde émerger tout en confirmant mentalement qu'il est effectivement très beau. Même si je le savais déjà. En espérant masquer mon trouble, je le taquine :

— Pas de problème, j'ai l'habitude.

— J'aime quand tu me dévores des yeux d'un air aussi amoureux.

Tentative pour masquer mes sentiments : échec. Épisode 8524.

Alors qu'il ébouriffe mes cheveux qui n'ont franchement pas besoin de ça, il ajoute :

— J'aime presqu'autant quand tu rougis.

— Apparemment, ça te plait aussi de me troubler.

— Cela va de soi, chéri.

My exception (mxm) EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant