PROLOGUE - MOI.

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Pour toi, mon ange. 

J'étais dans un état de dépression mais seul mon journal intime le savait. Je réussissais à sourire et les gens ne voulaient pas voir mes cernes et ma noirceur. Ils ne voulaient pas voir cette cicatrice et mes yeux rougis. Ma meilleure amie m'avait laissée tomber lorsqu'elle l'a su ; depuis je ne vivais plus vraiment. Je pensais vivre comme j'étais... mais ma meilleure amie avait raison : je ne méritais pas de vivre. J'étais contre-nature.

J'aurais du mettre fin à mes jours, mais juste cette cicatrice restait. Le manque de sommeil me rendait instable, mes parents ne voyaient pas mon mal-être et mes 'amies' ne me regardaient pas. Elles me laissaient traîner à côté d'elles pour que je ne sois pas seule.

Mon secret me pesait et me tuait un peu plus chaque jour. Je ne voulais plus vivre. Je ne méritais pas vivre, je ne pensais pas que les gens allaient encore me parler après qu'ils le sachent. Ma meilleure amie m'avait laissée. Je n'étais pas normale.

Parce que, comme je le disais si bien à mon journal, je ne savais pas apprécier les hommes. Leurs muscles, leurs lèvres, leurs yeux ; je ne réagissais pas à leur beauté. J'aimais les formes, les poitrines — les femmes. Ça me consumait. Je ne l'assumais pas, je ne voulais pas l'assumer. J'étais tombée amoureuse plusieurs fois, mais je n'ai jamais rien fait de plus que regarder les filles qui me plaisaient. J'essayais d'éviter de regarder les filles, juste pour que personne ne le remarque. Seule ma meilleure amie le savait ; j'espérais juste qu'elle décide de ne rien dire. 

Je n'étais jamais sortie avec une fille et encore moins avec un garçon. Pour me présenter rapidement, j'étais grande, brune avec des yeux pairs (bruns ternes quand je suis triste et verts pour les autres émotions) et j'avais des jolies formes que je cachais sous ses vêtements légèrement trop grands. J'avais peur des regards alors je me cachais dans la bibliothèque dès que je le pouvais et mes amies attiraient tous les regards. J'arrivais à survivre malgré mon mal-être, ma dépression et je réussissais à jouer mon rôle à la perfection. Je faisais tout pour ne pas me faire remarquer : je faisais exiprès d'avoir des notes moyennes et je ne m'impliquais pas. J'étais banale, les regards se posaient sur moi puis ne s'attardaient pas.

Évidement, la vie n'a pas voulu que je reste comme cela. Elle a voulu me faire souffrir et sourire en même temps. Elle m'a fait tombé amoureuse — pour de vrai. Et cette fille a tout changé ; pour le meilleur et pour le pire.


À Myriam. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant