DollDeLuna

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Le jour se levait et la lumière traversait pour la première fois le verre coloré de mes yeux. Mon corps était lourd, ma poitrine me faisait mal et l'intensité des rayons du soleil brûlait ma rétine, mais il m'était impossible de les fermer. Après plusieurs minutes d'acharnement je réussissais à détourner la tête. Les couleurs devenaient plus douces et les ombres plus marquées. Il me faudra 10 minutes de plus pour que les taches colorées dévoilent leurs vraies formes.

Je me trouvais dans l'atelier de mon père, poser sur une étagère. Face à moi le grand établie où il travaillait avec des dizaines d'instrument diffèrent éparpiller sur la table. Je laissais mes yeux se balader dans le reste de la pièce. Hormis le puits de lumière sortant de la fenêtre, le reste de la pièce était assez sombre. Seul quelque bougie à moitié consumée permettait de distinguer les meubles sombres des murs.

Je finis par poser mes yeux sur mon nouveau corps. J'étais assise sur une petite chaise, mes mains posées à plat sur les accoudoirs. Elles étaient fines et délicates, les articulations des poignées et des doigts était à peine visible. Un magnifique dessin de fleurs et de lierre avait été graver sur ma main gauche et remontait le long de mon bras. Puis mes yeux s'attardèrent sur la longue robe rouge qui recouvrait mes jambes. Probablement du velours, mon père a toujours eux un faible pour cette matière. Je ne pouvais pas les voir mais je sentais clairement sur mes mollets les lassées des chaussures qu'il m'avait attachée au pied.

Poussé par la curiosité je ne pus m'empêcher de me redresser. Mais le poids de cette nouvelle enveloppe me déstabilisa, et me fit perdre l'équilibre. Le bruit de ma chute attira l'attention de mon père qui s'empressa de me prendre dans ses bras pour s'assurer que je n'avais rien.

"Luna, tu c'est que tu ne dois pas te lever toute seul le premier jour" me sermonna-t-il en me scrutant avec attention. "Ça vas-tu n'a rien, heureusement pour toi ton nouveau corps est beaucoup plus résistant que les précédents" annonça-t-il avec fierté avant de m'installer précautionneusement entre ses bras et de s'approcha d'un grand miroir à côté de la fenêtre.

De là je pouvais m'admirer plus facilement. Je devais mesurer dans les 40 cm. La robe que je portais était dans un style victorien, avec des froufrous sur le volant, des perles sur le corsaire et de la dentelle pour unifier le tout. Ma peau blanche scintillait à la lumière du jour. Les gravures sur mon bras s'étendaient sur ma poitrine, mon cou et se terminait sur ma joue. Ma tête était assez ronde avec de grands yeux de chat aussi bleu que le ciel, un tout petit nez et une bouche aussi rouge que le sang. Quant à mes cheveux, il était aussi blond que les blés et d'une matière soyeuse et brillante. "Comme tu peux le voir ton nouveau corps est bien plus grand que le dernier. Pour celui-ci j'ai utilisé de l'os animal, ce qui te donne un corps beaucoup plus doux et bien plus résistant." annonça l'artisan en caressant ma joue du bout de ses doigts. "Pour tes cheveux j'ai opté pour des vrais et non du synthétique, c'était plus cher mais le rendu est incomparable" annonça-t-il en me recoiffant avec douceur. "Comme le verre coloré ne te permettait pas de voir correctement j'ai choisi du cristal pour tes yeux, tu me diras si cela te convient davantage" reprit-il en observant mon visage dans le miroir. "Quant à la robe, elle est faite en velours et en soit de très haut qualité, comme ça les frottements ne t'habimeront pas" annonça-t-il un grand sourire sur les lèvres.

Mario NELISTE, mon créateur, mon père. Lorsqu'il m'a donnée vie pour la première fois je n'étais qu'une poupée de chiffon. 4 morceaux de drap blanc cousu ensemble et rembourré avec quelque plume. A l'époque il venait de perdre sa mère et se sentait terriblement seul. Pour pallier ce manque il a commença à pratiquer de la magie noir. Il espérait pouvoir la faire revenir. Mais tout ce qu'il réussit à faire était de me donner la vie. Je n'étais pas sa mère mais le simple fait que je vive le rendait heureux, il n'était plus seul. Il me baptisa DollDeLuna, en l'honneur de celle qu'il avait perdu et me traite comme son propre enfant depuis ce jour-là.

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