Wendy Pan

60 5 7
                                    

Juste une rencontre. Une simple rencontre peut changer le cours d'une vie en bien ou en mal. Ma vie fût dès mon plus jeune âge marquée par un être exceptionnel, une histoire, une légende. Un être en collants verts qui semblaient posséder le monde, se faisant tyran de la maturité, défenseur de la jeunesse, symbole d'un mélange si bien dosé entre l'enfance et l'aventure.Qu'on me traite de folle, d'ingénue, de naïve, mais je le suivis, lorsqu'il se présenta à moi je ne pouvais dire non et je m'envolais avec lui. Ces jours furent les plus beaux et les plus marquants de ma vie.

-Wendy! Lily la tigresse nous appelle pour jouer aux indiens.

-J'arrive.

Je fermai rapidement mon carnet dans lequel j'écrivais l'histoire de ma vie, et je bondis de la branche de l'arbre sur lequel j'étais perchée, atterrissant à côté de Peter.

-Qu'est-ce que c'est?

-Un carnet j'y écris mon histoire, notre histoire, pour qu'elle nous survive.

-Tu vas partir? Tu ne peux pas tu es leur maman? Pourquoi? Pour grandir, pas besoin que notre histoire nous survive puisqu'on ne peut pas mourir, nous survivrons. Reste s'il te plaît.

Peter semblait si fragile, si vulnérable. Il n'arrivait toujours pas à croire ma décision de rester au Pays imaginaire avec lui tandis que mes frères étaient rentrés. Même s'il ne le montrait pas forcément je voyais bien qu'il faisait de son mieux pour ne pas que je puisse m'ennuyer, de peur que je ne change d'avis et décide de rentrer. Lui, se tenant héroïquement face à ses ennemis, courant vers le danger, tremblait de se retrouver seul.

-Je ne vais pas partir Peter. Mais les histoires se doivent d'être partagée sinon elles périssent. Toutes ses histoires que je raconte aux garçons perdus ont d'abord été écrit par des personnes et c'est comme cela qu'elles sont arrivées à mes oreilles. Et puis je te rappelle que sans ces histoires tu ne serais jamais venu me rendre visite et on ne se serait jamais rencontré. Et puis si je ne connaissais pas la merveilleuse histoire de Peter Pan je ne t'aurais pas suivi.

Il me sourit et s'envola, et tandis que je le rejoignais il se retourna vers moi.

-Si, tu aimes trop l'aventure Wendy Darling pour te laisser guider par la peur de l'inconnu.

Revoilà ce visage, ce visage si charmant qu'il montre à tout le monde en toute circonstance, ce visage de meneur, de conquérant, ce visage qui te ferais le suivre partout s'il te le demandait. Je devais être chanceuse d'être la seule à voir celui vulnérable.

J'aurais tant de chose à raconter, tant de chose dont je voudrais me rappeler et partager. Vivre sur le Pays imaginaire fût un rêve, j'y étais heureuse et épanouie. Nous passions nos journées à combattre les pirates, jouer avec les sirènes ,avec lesquelles j'avais réussi à devenir amie, à s'amuser avec les indiens et à fumer le calumet de la paix. Il y avait tant de chose à faire sur cette île merveilleuse et tant de temps pour tout réaliser, on avait pas besoin de courir, bien qu'on le faisait, courir rendant encore plus amusant les activités, pour faire tout ce dont on rêvait. On devait simplement profiter. Je devins également mère de merveilleux garçons, les garçons perdus, je leur racontais chaque jour des histoires qu'ils écoutaient toujours attentivement. On formait, j'en suis convaincue, une famille heureuse bien que inhabituelle. Souvent, il m'arrivait de leur raconter des histoires que j'avais vécu, des histoires de ma familles, cela leur faisait du bien, eux qui n'avaient plus aucun souvenir de la leur, et cela me permettait de ne pas oublier. De me rappeler de ceux qui m'attendais. Lorsque j'avais ramené John et Michael à la maison cela avait été vraiment dur, mon père ne comprenait pas, il pensait encore que ce n'était qu'une histoire comme toutes celles que je racontais, il me disait qu'il venait à peine de me retrouver et que je ne devais pas faire de blagues de si mauvais goût, que je devais peut-être grandir un peu. Grandir, toujours ce mot. Alors je lui avais montré, j'avais utilisé de la poussière de fée et je m'étais envolée dans la pièce avant de venir me reposer devant ses yeux ahuris. Dès lors John et Michael avaient commencé à raconter l'histoire, s'emmêlant, exagérant

par moment, et étant si enthousiaste que leur histoire en devenait par moment incompréhensible. Les laisser me briser le coeur, mais mes parents avaient besoin de leur enfants, je ne pouvais pas leur faire cela, mes frères auraient pu être heureux sur l'île, j'en étais presque certaine, ils s'y étaient déjà bien intégré, et sûrement que viendra un jour où ils maudiront ma décision de les avoir ramené, et ce jour là j'aimerais juste pouvoir leur dire que leur soeur était désolée mais qu'elle s'était montrée trop faible ou trop égoïste, qu'elle avait fait ce qui lui semblait le mieux à ses yeux d'enfant. Mon père avait jusqu'au dernier moment tenté de me raisonner, me suppliant de rester en vain. Ma mère, elle, semblait comprendre, elle comprenait toujours, après tout n'avait-elle pas elle aussi ce baiser cacher au coin de des lèvres, si j'avais pris la décision de grandir elle aurait été en tout point celle que j'aurais aimé être. Je partis après des dernières accolades, je leur promis en partant que je leur rendrais visite,que je reviendrais.

Je fis de mon mieux pour tenir cette promesse mais le temps semblait passer à une vitesse différente sur l'île, lors de mon arrivée je faisais attention à chaque jour qui passait, je ne voulais pas partir trop longtemps pour mes parents, mais dès lors que j'avais arrêté de faire attention de chaque jour comme si je devais repartir le lendemain, profitant ainsi pleinement de chaque jour sans crainte du futur, je perdis la notion du temps. Ma première visite arriva deux semaines après mon départ, et j'étais convaincu d'être capable de tenir le rythme, mais chaque visite était plus écarté que la précédente, tant et si bien qu'à ma dixième visite je rencontrai mon neveu tout juste né, John et Michael avaient tellement grandi, il était devenu des adultes et John avait hérité de la maison familiale. Je continuait à chaque visite à rencontrer un nouvel être de ma famille, je vis ma maison passer de main en main, je vis les membres de ma famille mourir, je vis le monde changer.

Un jour que j'arrivai pour un autre visite, et pour rencontrer cette nouvelle génération, j'entendis une fille raconter une histoire à ses jeunes soeurs, celle d'un jeune fille ayant suivi un ange dans un pays merveilleux, un pays si exceptionnel qu'il fut dit imaginaire,d'une jeune fille qui était immortelle et dont le temps n'avait aucun aspect sur elle. Cette fille arborait plusieurs noms, Wendy Darling, l'Ange de Londres et parfois même parfois la Fiancée des cieux.

Je fus tenté de partir laissant ces filles rêver sur ce qu'elles pensaient être la vie, puis je me rappelai du bonheur qu'avait été pour moi et mes frères de rencontrer le héros de nos histoires, alors je me posai à leur fenêtre et je leur déclarai dans un grand sourire:

-Appelez-moi Wendy Pan mes chères.

Wendy PanWhere stories live. Discover now