A travers le vent

À travers le vent voyagent les nouvelles, les sentiments.

À travers les couleurs du ciel, s'expriment les cœurs de deux amants.

Il partit aux aurores, loin par delà les montagnes,

quittant sa terre et sa compagne.

Chaque soir il écrivait dans le sable et la terre,

son amour pour sa belle, toutes ses prières.

Chaque jour, matin et soir,

elle chantait sur la colline, criait son désespoir.

Depuis trois jours déjà, il l'avait quitté,

le vent déjà commençait a s'agiter.

Malgré tout, il continuait à avancer,

prêt à tout contre vents et marées.

Malgré la toux, la douleur dans la trachée,

malgré tout elle continuait à chanter.

Au bout de cinq jours les arbres se pliaient sous le vent,

mais lui ne pliait pas, traçant à travers champs.

Au bout de six jours elle crachait du sang,

faisant rougir le ciel, pleurer le firmament.

Meurtri par les présages

qu'il vit dans les nuages,

mais nourrissant l'espoir,

de bientôt la revoir.

Il courut, courut, pour trouver enfin,

au bout du septième jour, de quoi guérir celle dont il veut la main.

Au bout de dix jours, elle peinait à marcher,

mais gravissait la colline pour aller chanter.

Les jours passaient,

le ciel grondait,

la pauvre devenait de plus en plus pâle,

presque translucide, cœur de cristal.

À l'aube du quinzième jour, une petite voix roque s'envolait

dans les cieux, au loin un homme courrait comme si sa vie en dépendait.

Elle s'avança vers lui aussi vite que lui permettait ses pieds,

trébucha, s'effondra et ne put se relever.

Il l'a pris dans ses bras, la porta à la colline, lui fit boire l'élixir,

et put enfin revoir son beau sourire.

Tout deux sur la colline, le ciel emplit de couleurs,

blotti l'un contre l'autre, retrouvailles d'âmes sœurs.