Chapitre 1 : Pathétique Humaine

10 3 2
                                    

Mon réveil n'a pas encore sonné. Je regarde l'heure : 06h57. Il sonnera dans trois minutes, minutes pendant lesquelles je vais m'étirer, frotter mes yeux qui piquent et bailler. Comme d'habitude je me suis couché à 22h00 et ai traîné sur mon téléphone jusqu'à 23h00. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, je recommence chaque soir en sachant que j'aurai du mal à me lever le lendemain. Pathétique humaine.

Le réveil sonne, je l'éteint. Je remet mon pyjama, sors de mon lit, me dirige vers la cuisine. Je fais chauffer l'eau, ouvre un paquet de gâteau et traîne sur mon téléphone. Quand je fini de déjeuner il est 07h30, je dois prendre le bus à 08h08 et descendre de l'appartement à 08h00. J'ai le temps. Je traîne encore sur mon téléphone. Il est 07h47, je n'ai même pas commencé à me préparer, je vais être en retard. Je suis prête à 08h03, vite ! Le bus va bientôt passer. C'est toujours le même schéma. Pathétique humaine.

Une fois en bas je me rend compte que j'ai oublié mon écharpe. Il fait un peu froid mais c'est pas grave. Le bus arrive deux minutes plus tard, c'est bon, je l'ai. Comme toujours. Je m'assoi et attend mon arrêt, je descend, attend le second bus et monte. Il est rempli, ça ne change pas. Je suis debout et je me maintient comme je peux à une barre grâce à une de mes deux mains moites, et tangue à chaque changement de vitesse. Je n'ai aucune contenance. Pathétique humaine.

J'arrive, passe à côté des différents élèves, en regardant le sol. Je déteste ces humains, ils ne me voient pas et pourtant, je sens qu'ils me jugent. Je les hais, ces humains heureux. Je vois mes amies et leur fais la bise. Je souris, je suis heureuse. Je suis hypocrite, je suis une de ces humains que j'execre, je suis égoïste. Pathétique humaine.

La cloche retentit, je ne veux pas aller en cour, je veux rester chez moi, seule. Je devrais suivre les cours mais c'est ennuyant. Et puis je vais pas perdre mon temps alors que je suis une épave, c'est déjà peine perdu. Je n'arriverai à rien dans la vie, je n'ai aucun avenir et aucune ambition. Et dire que certains mériteraient tellement plus cette chance. Je sais que c'est une chance, mais même en sachant cela, je n'ai aucune envie de faire le moindre effort. Pathétique humaine.

Je dois perdre du poids, et pour ça, je ne dois pas prendre de dessert ce midi et manger léger ce soir. Mais ce gâteau à l'air bon, alors je le prends, je n'ai aucune volonté. Dans ce cas, autant reporté à demain, ça ne va pas me tuer, même si je repporte ça plusieurs fois. Je dois aussi faire du sport, mais c'est bien trop fatiguant pour aujourd'hui, j'en ferai demain. Pathétique humaine.

Je suis passé à côté de filles stupides qui rigolent pour rien, ce sont vraiment des insectes. Je suis aussi passé à côté de garçons stupides ne parlant que de choses obscène, bande de larves. Je rigole toujours pour rien, et je suis vraiment perverse. Je suis à la fois un insecte et une larve. Mais eux sont bien pire, ils ne se rendent pas compte de leur stupidité. Et moi, je ne pense que du mal des autres, je suis donc plus bas qu'eux. Pathétique humaine.

Il est 17h14 quand je rentre et j'ai des devoirs à faire. Mais je peux les faire plus tard, j'ai le temps. Je vais plutôt regarder une série. C'est plus intéressant. Il est 21h12 et je devrais déjà être couché mais je viens de commencer mes devoirs. Je les finis à 22h00. Je vais regarder un peu mon téléphone. Il est 23h00, merde...Je dois vraiment dormir. Je ferai attention demain. Vous savez comment va être ma prochaine journée n'est ce pas ?

Pathétique humaine...

Destins EntrelacésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant