Encore aujourd'hui, quelle journée horrible, je m'ennuie. Moi, Mathieu, enfant brillant à qui tout réussissait, me voilà caissier de nuit dans une supérette. Ils rigoleraient tous mes anciens potes du lycée en voyant ça ! Ha. Quelle terrible désillusion.
Tiens des clients. Encore des blaireaux qui vont m'acheté une bouteille de vodka et du jus d'orange pour finir raid mort sur le trottoir d'en face. Et qui devra nettoyer ? Bien sur, c'est moi. Je ferai mieux de finir de ranger plutôt que de m'occuper d'eux.
« La caisse ! Connard ! »
Pardon ? J'ai cru entendre quelque chose qui sortait de l'ordinaire. Ça doit être mon imagination. Oui, c'est bien ça, on est pas dans un film de toute façon.
« Tu m'entends ?! La caisse ! Ou t'es mort ! »
J'ai bien compris ce qu'il venait de dire, ces mots accompagné d'un clic mécanique que l'on à tous pour la plus part qu'entendu que dans les films. Je relève la tête de mon comptoir, mes yeux se posent sur un révolver à 6 coups. Mon coeur perds le tempo. Un battement saute, comme si le temps s'était arrêté.
Face à moi, 3 hommes muni de sweet à capuches et d'une cagoule, impossible de voir qui il y a en face de moi. Qu'est ce que je racontes. J'en ai strictement rien à faire de qui est devant moi, on me braque avec un révolver ! C'est quoi ce genre de réalité ! Je bégaye. Mais je m'exécute, pas question de jouer le héros pour les 230 euros et quelques centimes qu'il doit y avoir dans cette foutu caisse. J'ouvre, je prends la somme, et la tends d'une main tremblante, si je voyais ça à la télé je me moquerai de moi même tellement je suis nul.
Je ferme même les yeux tellement j'ai honte en leur donnant l'argent.
Une détonation retenti, le bruit me fait l'effet d'un électrochoc, sans même comprendre, me voilà à terre à me vider de mon sang. La balle m'a touchée à l'épaule. C'est quel genre de vie de merde, pour mourrir d'une balle dans l'épaule. Elle a du sectionner une artère, ou je ne sais quoi de gros plein de sang. J'ai jamais aimé l'SVT de toute façon. Moi je voulais juste dessiner et créer des univers dans lesquels les gens pourraient se perdre en s'imaginant vivre des vies trépidantes, un peu comme le petit garçon que j'étais qui rêvait de conquérir des châteaux et tuer des dragons à l'aide de sa lance supersonique ! Qu'est-ce qu'on est con quand on est petit. Une lance supersonique dans un monde médiéval. Alors c'est ça ? Je vais mourir en regardant ce plafond dégueulasse ? Quelle journée de merde, quelle vie de merde. Vraiment. J'aurai mieux fait de faire autre chose. Je commence à me sentir fatiguer, je ferme les yeux quelques secondes, c'est juste pour me reposer. Faire un petit sommes. J'entends des sirènes, au loin. Quelle douce berceuse.« HAAAAAAAA ! » Criait-je d'un coup en me réveillant. Me voilà dans un bureau que je n'ai jamais vu, devant un ordinateur qui n'est certainement pas à moi. Je me touche rapidement le torse, je n'ai aucune blessures, je me touche le visage, regarde mes mains, ce corps est bien le miens, ce visage m'appartient aussi. Mais alors qu'est-ce que je fais là.
Marc me demande si je vais bien, je m'incline avec un léger sourire en m'excusant de m'être assoupis. Mais d'ailleurs, c'est qui ce Marc ? Je le connais pas, pourtant je connais son prénom, et je sais que c'est un collègue avec qui j'aime bien aller boire un verre de temps à autre !
Avant tous, calmons-nous. Analysons l'environnement. Je suis bien dans un bureau, au 3ème étage d'un building, dans le secteur programmation d'une entreprise de Webdesign. Les autres étages n'appartiennent pas à notre entreprise, nous louons juste ces locaux. Notre entreprise est jeune mais en pleine extension depuis deux ou trois ans. Je n'ai jamais touché à la programmation pourtant je reconnais chaque ligne de code comme si c'était moi qui les avais écrite.
Quel imbécile je fais, c'est évident que c'est moi qui les ai écrites, y'a mon nom sur le coin du bureau. J'ai vérifié dans mes poches, un téléphone tout ce qu'il y a de plus normal et mon porte-feuilles. Sur la pièce d'identité, le même nom que sur le coin du bureau, Mathieu Bleinville, 27 ans logeant apparemment sur le canapé de mon collègue de derrière moi, Jean, un quadragénaire des plus normal qui a gardé son âme d'enfant, le genre de gars qui te demande de tirer sur son doigt quoi. C'est un peu bizarre. Mais je dois avouer que ça me dépanne pour le moment. Qu'est-ce que c'est que ces pensées. Je suis censé être mort dans une supérette. On m'a donné une seconde chance ? C'est ça qu'on appelle la réincarnation ? Mais quel sorte de dieux te réincarne d'une vie de merde, pour t'envoyer dans une autre aussi nulle ? Je questionnerai Jean à ce propos, il rigolerai bien, on parle souvent de ce genre de choses improbable comme la réincarnation, les mondes parallèles ou l'apocalypse zombie, son sujet préféré, lui qui est fan inconditionnel de ce manga, High School Of The Dead.
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Des rêves comme histoires
General FictionLe nom est évocateur, depuis tout petit je fais toujours des rêves qui selon moi sortent de l'ordinaire. Comme vous vous en douterai bientôt, mes nuits ne sont pas de tout repos. C'est pourquoi j'ai décidé après coup qu'écrire des nouvelles relatant...