Chapitre 7 - La pomme enchantée

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Je pris le temps de l'observer, alors qu'il traversait la pièce comme s'il était chez lui, avant de s'affaler sur le canapé en cuir qui se trouvait face à l'entrée.

Il s'était changé et portait à présent un jean délavé, des baskets et un sweat-shirt vert foncé.

Il étendit ses bras pour bien se caler sans cesser de me fixer avec intensité.

Je pus alors clairement lire l'inscription faite en blanc, sur le devant de son sweat-shirt : « Everything I Want To Do Is Illegal ».

Ainsi vêtu, il ressemblait davantage à un étudiant un peu Geek, qu'à une créature surnaturelle.

Je pris soudainement conscience qu'il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans.

Edouard saisit un paquet posé sur son bureau et en sortit une nouvelle cigarette, avant de la caler entre ses lèvres.

Des yeux, il chercha quelque chose puis, ne trouvant pas ce qu'il désirait, commença à remuer tous les dossiers et feuilles volantes, posés sur sa table.

Un sifflement se fit entendre du côté d'Ezio obligeant Edouard à interrompre ses recherches pour le regarder.

L'instant d'après, il réceptionnait des mains un briquet de couleur rouge.

D'un hochement de tête, il le remercia puis alluma sa cigarette.

- Je t'en prie, je ne voulais pas t'interrompre, me dit Ezio. Continue de nous déballer tes supputations quant à ma nature si mystérieuse.

Pourquoi se sentait-il obligé d'être si désagréable ?

- Sorcier, hein ? La vache, si ma mère avait pu entendre ça !

Il s'esclaffa.

- Ezio, l'avertit sombrement Edouard.

Ezio perdit son sourire.

- Pourquoi ne lui as-tu pas appris ce que je suis ? lui demanda-t-il.

- J'ai pensé que tu aimerais le faire toi-même, répondit Edouard, gêné.

Je remuai sur ma chaise, nerveuse.

Une certaine tension avait envahi le bureau depuis qu'il avait fait son entrée.

Aux premiers abords, Ezio semblait naturellement dominer tout être se trouvant à sa proximité. Mais je n'arrivais pas à déterminer le rapport de force liant les deux hommes.

Ils étaient si différents.

- Dites-moi ce que vous êtes, qu'on en finisse ! ordonnai-je, perdant patience.

Il haussa un sourcil puis me regarda de haut en bas, comme s'il me voyait pour la première fois.
Hors, la seule différence avec mon apparence du matin, était que j'avais retiré ma veste et ne portais plus qu'un chemiser blanc avec ma jupe noire.

Il sembla ensuite se désintéresser de moi, et sortit un objet de la poche ventrale de son sweat-shirt.

Mon badge.

« Grossier personnage. »

Il le lança en l'air et ...réceptionna une pomme.

Je me souvins alors de l'abeille qu'il avait transformée en tournesol, dans la voiture.

De nouveau, il lança la pomme d'un vert éclatant, vers son autre main, qui reçut une petite voiture en jouet.

Il continua ainsi, faisant apparaître un objet différent à chaque fois.

À Crocs T1 Le Sort Brisé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant