De nouveaux arrivants

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Un jeune homme à l'allure d'un vingtenaire fit signe de la main, un large sourire au visage. Ses traits étaient légèrement tirés sous ses mèches vertes. Il arborait un large chapeau et deux bracelets le long du bras droit. Légèrement vêtu malgré le mauvais temps à Londres, il était muet et ne communiquait que par signes. Bien trop rapidement pour que Kokichi puisse saisir la moindre phrase d'ailleurs.

Maki en revanche, avait l'air tout à fait à l'aise avec ce langage.

_ Tu n'as pas à t'excuser. Les parages sont de moins en moins sûrs ces temps-ci.

Le muet se remit alors à gesticuler, deux fois plus vite mais bien plus longtemps également. Et à mesure qu'il conversait, la jeune traductrice communiquait ses dires à voix haute.

_ S'ils sont arrivés en avance de dix secondes, c'est parce qu'ils ont été attaqués par une tribu inconnue en Amérique du Sud. Il s'en excuse encore. En tout cas, il s'appelle Ran...Rantaro.

_ Je pense bien que je le savais déjà, s'amusa Shuichi.

_ C'est normal. Ça fait quand même trois jours que vous discutez. Mais ton compagnon, lui, n'est pas au courant je suppose !

_ Certes, certes, répondit doucement Shuichi.

_ La petite au chapeau de sorcière, c'est Himiko. Son pouvoir lui permet de lancer des malédictions à ses adversaires. Il le sait parce qu'il a pu en ''bénéficier''. C'est à cause d'elle qu'il a perdu la voix. Elle est d'origine française mais est allée en voyage en Amérique avec l'autre jeune femme à ses côtés. Celle-là est purement japonaise mais peut parler anglais de manière étonnamment fluide.

Rantaro s'arrêta alors puis donna une petite tape au dos d'Himiko. Cette dernière serra les lèvres avant de s'avancer, timidement. C'était une rousse qui portait sur elle un manteau en patchwork, aux couleurs extrêmement vives. Il lui arrivait jusqu'aux chevilles. Sur sa tête trônait un énorme chapeau, tout chiffonné et raccommodé à plusieurs endroits.

_ Bonsoir, murmura-t-elle dans un anglais à l'accent très prononcé.

A côté d'elle, une japonaise fit un pas en avant, les mains sur les hanches et un regard déterminé dans l'âme. Les cheveux strictement ramassés en une queue de cheval, elle portait un très large pantalon serré au niveau de la taille et des chevilles uniquement.

_ Bonsoir à vous. Je m'appelle Tenko ! Excusez mon amie, elle ne sait vraiment pas parler anglais. Cependant, ne vous inquiétez pas, elle apprendra très rapidement. En tout cas, nous vous remercions fortement d'avoir accepté de nous héberger.

Interloqués, Shuichi et Maki se tournèrent vers l'ultime explorateur. Ne leur avait-il donc pas expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un simple hébergement ? Que ce rassemblement de masse correspondait en réalité à une mission de sauvetage planétaire ?

Le jeune homme se gratta l'arrière de la tête, l'air contrit avant d'expliquer, toujours en langage gestuel, qu'il n'avait eu aucune minute de répit en Amérique. La tribu qui les avait attaqués n'avait pas fait les choses à moitié, aussi, la visite touristique à laquelle les deux jeunes filles s'étaient attendues était vite devenue un défi de survie.

_ Oh, elles ne savent donc encore rien les pauvres ignorantes, ricana Kokichi, dans sa langue natale.

Depuis l'arrivée de Maki, le pourpre n'avait plus prononcé un mot d'anglais. Il refusait obstinément d'entendre raison et ainsi, plus personne ne pouvait comprendre ce dont il parlait. En revanche, c'était vachement pratique de donner des ordres sans que l'on ne s'en aperçoive. Le réfrigérateur de la maison s'était vite rempli de limonade et personne ne comprenait ce qui se passait dans la tête de Kaito à présent qu'il en demandait (en étant pourtant allergique au raisin fut-il important de noter).

_ Oh tu parles russe toi ! C'est intéressant..., s'exclama la quatrième personne de la petite troupe.

Dépassant tout le monde d'une tête, c'était un trentenaire qui faisait face à Kokichi. Ses cheveux noir-ébène atteignaient le bas de son dos, couvert par une combinaison rougeâtre, toute de coton faite et peinte. Rantaro reprit alors son petit discours tandis que Kokichi et le trentenaire s'échangeaient des insultes chacun son tour.

_ Lui, c'est Korekiyo, traduisit Maki. Il parle plus de six langues sans problème. Quand Rantaro est arrivé en Amérique, ce dernier était en pleine excursion dans des temples incas. Personne ne connaît vraiment son pouvoir, il n'en parle pas souvent, mais Rantaro pense que c'est lié à...la nécromancie.

Done for meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant