Ma mère est la gardienne la plus respectée et la plus célèbre du monde des vampires. Mon père, lui, est le gardien qui a survécu à l'impossible. Ensemble, ils sont l'exemple même que l'amour triomphe toujours, bien qu'il soit voué à l'échec avant mê...
L'impossible. Reste possible. Croyez-moi, j'en sais quelque chose.
Il existe une espèce de vampires qui sont littéralement des morts-vivants. On les appelle les Strigoï et si vous n'en cauchemardez pas déjà, vous avez tort. Ils sont forts, ils sont rapides, et ils tuent sans hésitation ni pitié. Ils sont immortels aussi, ce qui n'aide pas quand on veut les détruire. En fait il n'y a que trois manières d'y parvenir : les brûler, les décapiter, ou leur planter un pieu en argent dans le cœur. Chacune de ces solutions présente quelques difficultés, mais c'est toujours mieux que de ne pas en avoir du tout.
Il existe également de gentils vampires qu'on appelle les Moroï. Ils sont bien vivants et ils ont le pouvoir incroyablement cool de maîtriser l'un des cinq éléments : la terre, l'air, l'eau, le feu ou l'esprit, et pendant très longtemps ils ne pratiquaient la magie que pour leur propre intérêt, mais quand ma marraine la Reine Vasilisa Dragomir (qui est une Moroï) est arrivée au pouvoir, elle a fait quelques changements, dont celui-ci. Les pouvoirs des Moroï peuvent faire de puissantes armes, même si beaucoup d'entre eux pensent que la magie doit rester à usage pacifique. Mais de plus en plus, certains s'entraînent pour l'utiliser de manière offensive. Heureusement, car ne pas les utiliser serait un gâchis monumental lorsque l'on voit ce qu'ils sont capables de faire.
Les Moroï sont généralement grands et minces, et ils supportent assez mal le soleil. Par chance, leur vue, leur ouïe et leur odorat sur-développé leur permettent de très bien se débrouiller dans l'obscurité.
Ces deux races de vampires ont également besoin de sang, c'est sûrement ce qui fait d'eux des vampires. Néanmoins, les Moroï ne tuent pas d'humains pour en boire. Ils préfèrent entretenir des volontaires, qui leur donnent régulièrement de petites quantités. Ceux-ci ne sont pas très durs à trouver puisque la salive des vampires contient des endorphines qui provoquent rapidement une accoutumance. Les Moroï appellent ces volontaires des « sources », mais pour parler franchement, ce sont des junkies accros à leur morsure.
Cela dit, il vaut toujours mieux entretenir des sources que de procéder comme les Strigoï qui, comme de bien entendu, prennent plaisir à tuer les victimes dont ils boivent le sang.
Si un Moroï abat sa proie, il se transforme aussitôt en Strigoï. Les Strigoï sont maléfiques, contre-nature et ont pour principale activité de chasser d'innocentes victimes. Mais certains Moroï se métamorphosent volontairement : ils abandonnent leurs principes et leur magie en échange de l'immortalité. Un Strigoï peut aussi l'être devenu de force. Si un Strigoï boit le sang d'une victime et oblige ensuite cette dernière à goûter le sien... Il y a métamorphose. Une telle mésaventure peut arriver à n'importe qui : un Moroï, un humain... Ou un dhampir.
Les dhampirs formés pour devenir gardiens apprennent ces deux vérités avant de savoir marcher : les Strigoï sont le mal ; les Moroï doivent être protégés. Tous les gardiens y croient. Moi aussi.
Ceux qui choisissent de protéger les Moroï prennent ce travail très au sérieux. Puisque nous avons besoin des Moroï pour continuer d'exister, nous avons le devoir de les protéger. Et puis... c'est la voie du bien.
Les dhampirs... J'en suis une. Nous sommes moitié humains, moitié Moroï. Et je me plais à croire que nous avons hérité des atouts des deux races : d'un côté, nous avons la force des humains, leur endurance, et nous pouvons profiter du soleil autant que je nous le souhaitons ; de l'autre, les Moroï nous ont transmis leurs sens sur-développés et leurs excellents réflexes. Ces qualités font de nous de parfaits gardes du corps – ce que nous sommes pour la plupart. On nous appelle les « gardiens ». Depuis mon plus jeune âge, on m'entraîne à protéger les Moroï des Strigoï. Personnellement, j'ai reçu mon éducation dans une Académie au fin fond de la Russie. La meilleure institution privée dans laquelle nous sommes destinés à devenir l'élite des gardiens. J'y ai appris à manier toutes sortes d'armes et à porter des coups assez vicieux, et y ai botté les fesses de garçons deux fois plus costauds que moi, à la fois pendant les entraînements et en dehors...
Malgré toutes les caractéristiques dont nous avons hérité, il nous manque un trait génétique essentiel : les dhampirs ne peuvent pas avoir d'enfants entre eux. Le croisement des humains et des Moroï produit également des dhampirs. Bien que les Moroï ont tendance à vivre à l'écart des humains.
Cependant, du fait d'une autre anomalie génétique, le croisement des dhampirs et des Moroï produit de nouveau dhampirs. Je sais, c'est illogique. On pourrait s'attendre à un bébé aux trois-quarts vampire, n'est-ce pas ? Eh bien, non : Moitié humain, moitié Moroï.
Enfin, c'est ce que je pensais, c'est ce qu'on pensait tous. Jusqu'à moi. Je suis née de deux parents dhampir. C'était impossible, et pourtant je suis bel et bien en vie.
On pense que c'est dû à la part de magie de ma mère, d'un peu d'aide de ma tante la Reine Vasilisa qui possède le pouvoir de l'Esprit, ainsi que le côté de mon père, le dhampir l'ancien Strigoï.
On est presque sûr que quelque chose à du merdé dans tout ce bazar, ce qui m'a permis de devenir le petit miracle de la famille. Et la petite protégée de mes parents, bien que je pense que ce soient les autres qu'il faille protéger de moi.
Au fait, je m'appelle Octavia Hathaway-Belikov. J'ai 21 ans, et je suis un entraînement intensif afin de devenir la meilleure espionne et gardienne de ma génération. Je n'aurais jamais dû voir le jour, et pourtant on m'a destiné à faire de grandes choses - sans pression les gars-.
Personne n'a dit qu'il était facile d'être moi...
____________________________________________
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
