Gadano fixa Solvaï, il gardait un visage de pierre, aucune émotion ne passait. La jeune fille ne devait pas montrer le moindre signe de peur, car en réalité, elle était terrorisée. Elle continua donc à le regarder directement, fermement, cachant tout ce qu'elle ressentait. Les deux personnages restaient là, sans bouger, à attendre que l'autre cède. Il n'y avait pas un bruit dans la pièce. L'atmosphère devenait terrifiante. La pression montait de plus en plus pour Solvaï, c'était comme si un feu brulait tout son corps. Gadano tourna enfin la tête, vers Monsieur Peu-Sympathique et Miss Long-Nez. Il esquissa un sourire puis se tourna à nouveau vers Solvaï.
- Je t'aime bien, finit-il par dire. Tu peux rester, mais à quelques conditions.
- Lesquelles? demanda Solvaï.
- D'abord, tu dois me promettre de faire tout ce que je t'ordonnerai.
-Très bien, cautionna Solvaï même si elle redoutait un peu ce que cela voulait signifier.
- De plus, reprit le chef de la Résistance, je ne veux pas que tu restes seule. Tu resteras avec des gens en qui j'ai vraiment confiance. Tu sauras lesquels en temps venu. Maintenant sors d'ici, tu m'as déjà fait perdre assez de temps.
- Je ne vous décevrai pas, ajouta Solvaï avant de se diriger vers la porte.
- Pas par ici, l'interpella Gadano.
Solvaï se retourna avec un regard interrogateur. Gadano désigna la fenêtre du menton. Elle vit Miron attraper une arme. Ce garçon là semblait vraiment de moins en moins sympa décidément... Solvaï restait figée, elle espérait que c'était une blague mais Gadano n'avait pas l'air de plaisanter.
- Tu veux faire partie de la Résistance ou pas? répliqua Gadano qui perdait patience.
La jeune fille savait qu'elle n'avait pas le choix. Elle se dirigea vers la fenêtre que Miron venait d'ouvrir. Il posa le canon de son arme entre ses omoplates et la fit monter sur la corniche.
- En position! cria-t-il.
A ce moment, Solvaï remarqua une dizaine d'hommes et de femmes pointer des armes vers elle.
- Qu'est-ce que je dois faire? demanda-t-elle en restant la plus calme possible, ce qui demandait un gros effort car elle avait envie de hurler et de pleurer toutes les larmes de son corps.
- Sauter, répondit Miron. Si quand on se revoit tu es vivante, tu rentres dans la Résistance et tout ira bien.
Solvaï jeta un regard circulaire. Elle reconnut Auster et Wren, le garçon qu'elle avait vu à son réveil. Personne ne souriait, ce qui effrayait Solvaï, ils ne rigolaient pas du tout, ils étaient même beaucoup trop sérieux. Elle respira, regarda en bas. Il devait bien y avoir quatre étages. Ils y avaient des gens armés à chacun d'eux, prêts à tirer sur Solvaï quand elle passerait. C'est alors qu'elle se dit que si par chance aucune balle ne l'atteignait, elle s'écraserait quand-même en bas. Mais à présent, elle ne pouvait plus reculer. Et puis il devait forcément il y avoir un truc: la Résistance n'allait pas envoyer ses nouvelles recrues à la mort... Enfin normalement.
Solvaï s'avança, prit une grande inspiration, ferma les yeux et sauta. Les coups résonnaient et les balles pleuvaient. Une balle l'atteignit à la jambe, une autre au bras, une autre siffla à côté de son oreille, et une autre vint se loger dans son épaule droite. Elle gardait les yeux fermés. Malgré sa souffrance, son visage restait impénétrable. Puis, elle passa un voile humide qui la freina et arrêta sa chute sur le sol.
- Stop! hurla Miron.
Tous les coups cessèrent d'un coup. Solvaï souffrait atrocement, tellement qu'elle n'avait pas la force de verser une larme. Elle ouvrit doucement les yeux. Elle jeta un œil à son bras. Il devenait noir. Ses veines ressortaient.
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Ciencia Ficción2095. Un monde parfait en apparence, plus de guerre, plus de chômage, plus de famine, plus de pauvreté, plus de réchauffement climatique ou d'espèces menacées. Cependant voilà, les contacts entre les êtres humains sont interdits depuis l'Incident. ...